Le ministre de l'Agriculture et de la Pêche Aziz Akhannouch a fait une déclaration ce jeudi 18, dans laquelle il est revenu sur le discours du roi Mohammed VI devant le parlement, et dans lequel il a fait le bilan du Plan Maroc Vert qui a bouclé en 2018 sa dixième année. Cela se passait à Marrakech, en présence de tous les professionels agricoles, suite au dernier discours du roi et à ses instructions sur l'avenir du secteur primaire au Maroc. Dès le début, et bien évidemment, le ministre a relevé que le discours était en grande partie consacré au secteur agricole, insistant sur cette phrase évoquant la consolidation des acquis. Puis il a indiqué que la priorité aujourd'hui est de répondre aux instructions royales concernant le décollage du secteur primaire et du monde rural en vue d'y installer un équilibre socio-économique. Il est vrai qu'avec une part de PIB de 14%, et un pourcentage démographique de 39% de la population totale, l'équilibre doit être instauré. Pour M. Akhannouch, la politique à venir doit aller dans le sens d'une participation plus marquée au développement économique national, de l'amélioration des conditions de vie et de la stabilisation des populations. « L'ouverture à l'exploitation d'un million d'hectares permettra de nouvelles opportunités d'investissement dans le monde rural et le recrutement de nouvelles catégories de travailleurs, venues essentiellement de la jeunesse », dit le ministre. Il faut donc, ajoute Aziz Akhannouch, délimiter les nouvelles superficies à exploiter et définir les cultures qu'il faudra y lancer, en adéquation avec leurs environnements, avant de réfléchir aux modes de financement de ces activités nouvelles. Il est nécessaire de créer aussi des coopératives et organisations professionnelles afin d'y ouvrir des pépinières d'entreprises, sous forme de start-ups. Pour ce faire, le ministère travaillera à l'organisation rationnelle des marchés et de la marchandisation des produits agricoles. Pour l'établissement du bilan de la politique suivi, Aziz Akhannouch a précisé qu'il sera fait sur une base participative impliquant tous les acteurs du secteur. Aujourd'hui, il s'agit de dresser le bilan de 10 ans de Plan Maroc Vert, avec la bonne tenue des filières agricoles, au nombre de 19, grâce à la politique institutionnelle de déconcentration et aux moyens déployés pour le succès des différentes campagnes agricoles (irrigation et développement de la résilience du secteur primaire au Maroc face au changement climatique). Le bilan du PMV en chiffres 1/ Le PIB agricole a réalisé une croissance annuelle de 5,25% sur 10 ans, pour atteindre aujourd'hui 125 milliards de DH (13 milliards $ quand même), soit une augmentation de 60% par rapport à 2008. 2/ Les exportations agricoles s'élèvent aujourd'hui à 33 milliards de DH, doublant en 10 ans. 3/ Depuis 2008, ce sont 1,1 million de personnes (les deux tiers des agriculteurs, éleveurs ou investisseurs) qui ont bénéficié de financements de leurs projets. 4/ Lancement et réalisation de plusieurs projets dans les domaines des installations hydro-agricoles et d'élevage, de vaccination massive des cheptels et de mesures de lutte contre la désertification et la fonte des neiges. 5/ Le secteur agricole assure 40% de l'emploi au niveau national, avec la création de 250.000 postes d'emplois. Le revenu du secteur a également doublé en 10 ans. 6/ Réalisation de l'autosuffisance à 100% en fruits et légumes, 98% pour les laitages, les viandes et les produits avicoles, et 50% en céréales et sucres.