Le 26 octobre 2016, le chanteur marocain à succès Saad Lamjarred se trouvait dans un hôtel luxueux sur les Champs Elysées, à Paris. Une femme sort de l'hôtel en pleurs, et déclare aux policiers que M. Lamjarred l'avait violée et frappée. Le chanteur est interpellé, placé en garde à vue, puis incarcéré. Une longue saga judiciaire commence, et hier mardi 21 janvier, la chambre de l'instruction de la cour d'Appel de Paris a décidé de renvoyer Saad Lamjarred devant la cour d'Assises pour viol. Laura Prioul, 20 ans au moment des faits, avait accusé le Marocain de 32 ans alors de l'avoir violée et battue, et son corps présentait les signes de la violence qu'elle a subie. M. Lamjarred, lui, affirmait le contraire, niant tout acte sexuel et encore moins le viol, et soutenant la thèse que c'est lui qui a été agressé par Mlle Prioul. Les deux personnes maintenaient leurs positions jusqu'à cette ordonnance du 9 avril 2019 dans lequel une magistrate requalifiait les faits en « agression sexuelle et violences volontaires, notamment des gifles et des coups de poing », et décidait de le renvoyer en correctionnel. La jeune femme avait alors contesté cette décision devant la cour d'Appel de Paris, qui vient de rendre sa décision. Elle estime que viol il y a bien eu, et que Saad Lamjarred devra être jugé par une cour d'Assises. « « Nous sommes satisfaits de cette décision. La chambre de l'instruction a fait une lecture et une analyse rigoureuses des faits, et n'a pas suivi le parquet qui demandait la confirmation du renvoi en correctionnelle. Le viol est un crime, c'est la cour d'assises qui est compétente », se félicite Jean-Marc Descoubes, avocat de la plaignante. Les avocats du Marocain, Thierry Herzog et Jean-Marc Fédida, vont aller en cassation pour casser cet arrêt de la cour d'Appel et éviter les Assises.