Les imams marocains sont dans le viseur de Vox. L'antenne de la formation d'extrême droite à Ceuta a déposé une proposition à l'Assemblée de la ville sollicitant du gouvernement central l'interdiction de l'accès aux religieux «au service des intérêts marocains» et «payés par le Maroc», rapporte El Faro de Ceuta. La section locale de Vox demande de les remplacer par «des imams dirigés par des organisations pleinement espagnoles et indépendantes de pays tierces». Pour justifier sa requête, Vox agite le «risque de propagation de messages et d'idéologies promus» par le royaume. Le parti d'extrême-droite estime que la présence des imams marocains dans les mosquées de la ville est «l'un des éléments qui marocainisent Ceuta». Par cette proposition, les élus du parti entendent riposter à une initiative déposée en juin dernier par le Mouvement pour la Dignité et la Citoyenneté, une formation représentant la communauté autochtone musulmane, réclamant de déclarer le chef de Vox, Santiago Abascal, «persona non grata à Ceuta», indique la même source. La question des imams marocains à Ceuta et Melilla préoccupent l'Etat espagnol. En octobre 2019, des efforts avaient été menés à Melilla, avec la bénédiction de Madrid, pour replacer les religieux marocains par des ressortissants algériens. Le projet avait réalisé en son temps quelques progrès avant qu'il ne soit mis en veilleuse sous l'effet des mesures prises par l'Espagne et l'Algérie dans le cadre de la lutte contre la propagation du Covid-19.
