Les systèmes de rendez-vous et du e-timbre généralisés à tous les consulats marocains    Automobile : Le Chinois Sentury Tire préfère le Maroc à l'Espagne    Ministère de l'Agriculture: Le SIAM 2024, une édition couronnée de succès    Coupe de la CAF: les algériens se retirent du match retour contre Berkane    Le Prince Héritier Moulay El Hassan préside à Rabat le GP de SM Le Roi du Concours officiel de saut d'obstacles 3* de la Garde Royale    Carte du Maroc : L'USM d'Alger refuse de jouer contre la RS Berkane    Ligue 1 : le PSG Champion 2024 ce dimanche sans jouer !    Demi-finale retour de la Coupe de la CAF / RSB-USMA : L'USMA refuse de jouer le match !    Football féminin national / Première Division: Le Championnat 2024 revient à l'AS FAR !    Algeria withdraws from African Gymnastics Championship in Morocco    Algeria's USMA withdraws from CAF game against Morocco's RSB over jersey dispute    Yes we BerCan    Leçon démocratique istiqlalienne    Morocco Aviation Private Academy décroche un contrat pour former les professionnels de l'aviation civile au Gabon    Maroc : Nizar Barka réélu à la tête de l'Istiqlal    Maroc : Peace Corps célèbre 61 ans dialogue interculturel et de volontariat    Le Maroc participe à la réunion spéciale du Forum économique mondial à Riyad    Maroc : Masen lance un processus d'appel d'offres pour le projet éolien Nassim Nord    Véhicules électriques: Elon Musk en visite en Chine    Dubaï veut construire un nouveau terminal à l'aéroport Al-Maktoum pour 34,8 milliards de dollars    Escrime : La Marocaine Youssra Zakarani qualifiée aux JO 2024    Marrakech : Clôture des 11e Jeux nationaux Special Olympics Maroc    SIAM 2024. Plus d'un million de visiteurs    Dublin veut renvoyer des demandeurs d'asile au Royaume-Uni    Caravane médicale à Taounate au profit des élèves en situation de handicap    Diaspo #336 : Hanna El Mokadem, French club player with Moroccan national team dreams    MAGAZINE : Monique Eleb, sociologue urbaine    Houda Terjuman : Evanescence d'une artiste multiculturelle    Exposition : Wallis et Jarmusch se voient en peinture    Marrakech : Le Festival national des arts populaires tient sa 53e édition du 4 au 8 juillet    Les coopératives agricoles face à l'épreuve du changement climatique    Météo. Temps pluvieux dans plusieurs régions, chutes de neige sur les Haut et Moyen Atlas, ce Lundi    Camps de Tindouf, Algérie. Les exécutions arbitraires de jeunes séquestrés dénoncées    Reconduit pour un 2è mandat, Baraka s'engage à "construire un avenir solide" pour le PI    Parti de l'istiqlal. Nizar Baraka réélu    ONU: Le Conseil de sécurité appelle à « désamorcer la situation » dans le nord du Soudan    Conseil de sécurité: Le Mouvement des non-alignés salue les efforts de SM le Roi en faveur de la cause palestinienne    L'"opposant" algérien Said Bensedira arrêté à Paris    « Rawafid » : une soirée musicale envoûtante pour explorer les trésors sonores du Maroc    Agriculture durable : l'ADA et le PNUD s'allient pour renforcer l'entrepreneuriat des jeunes    SIAM : meilleures participations à la 16e édition    Nabila Hamani : portrait d'une magicienne du verbe classée au top des meilleures poétesses de sa génération    Burkina: adoption d'une loi relative aux assises nationales sur la transition    Interview. Paola Bacchetta: "Troublée par le mot "marabout", j'en ai fait des cauchemars"    L'OMS alerte sur l'exacerbation de la résistance antimicrobienne pendant le Covid    Sommet social mondial: M. Hilale s'entretient à Genève avec les directeurs généraux des organisations internationales    Les têtes d'affiche du 26e Festival Jazz au Chellah dévoilées    Jazzablanca : le tourbillon rock-blues « Zucchero » pour une première apparition au Maroc    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Maroc : Le mariage des mineures est loin d'être «une affaire purement judiciaire»
Publié dans Yabiladi le 30 - 11 - 2021

Basée sur deux approches, l'étude diagnostique sur le mariage des mineurs au Maroc, dévoilée lundi par le ministère public, s'intéresse notamment aux facteurs socio-économiques et culturels, révélant qu'un pourcentage important de ces filles mineures, soumises à des violences, finissent par divorcer ou être expulsées du domicile conjugal.
La présidence du ministère public a dévoilé, lundi à Marrakech, son étude diagnostique sur le mariage des mineurs au Maroc. Elle «constitue une base très importante visant à diagnostiquer la réalité de la pratique judiciaire du mariage des mineurs, interrogeant les données de terrain contrôlant ce phénomène», indique le préambule de l'étude.
Celle-ci est basée sur deux approches et composée d'un volet issu des dossiers d'autorisation de mariage de mineurs dans des tribunaux sélectionnés selon des indicateurs précis, ainsi qu'une étude terrain analysant et retraçant les conditions de ces mariages. Cette dernière a été réalisée dans la région d'Azilal, pour plusieurs considérations liées à la spécificité de sa structure géographique et démographique.
Dans l'étude judiciaire, plusieurs indicateurs ont été retenus, principalement liés à l'aspect formel dans la gestion de la demande d'autorisation de mariage d'un mineur, en plus d'indicateur lié à la demande de preuve de l'état matrimonial. Elle révèle ainsi que 57% des décisions autorisant le mariage de mineurs sont rendus en un jour, contre 36% des décisions qui prennent une semaine et seulement 7% nécessitant plus que 7 jours.
L'étude judiciaire reconnait ainsi que ce pourcentage élevé de demandes d'autorisation approuvées en un jour «ne permet pas d'activer l'enquête sociale par le biais de l'aide sociale, que ce soit au tribunal, ou en se rendant au domicile de la mineure pour rassembler les éléments nécessaires liées à ses conditions sociales et économiques et à son environnement familial». Des éléments qui restent nécessaire pour «le juge aux affaires familiales chargé du mariage pour approuver ou rejeter la demande», explique-t-on. De plus, ce volet pointe «le pourcentage élevé d'autorisations qui reposent uniquement sur l'enquête sociale, sans recours à l'expertise médicale».
Conditions sociales difficiles et instabilité familiale
Quant aux résultats de l'étude sur le terrain, les données statistiques montrent clairement que le phénomène des mariages des mineurs «n'est pas une affaire purement judiciaire». «Il s'agit plutôt d'une affaire de société, dont les causes sont multiples, qui se répartissent entre le social, l'économique, le culturel et le religieux, et ses conséquences sont complexes, affectant tous les segments de la société», poursuit l'étude.
Celle-ci révèle que l'âge du mariage qui prévaut chez les mineurs victimes de mariages précoces, est compris entre 16,5 ans et 17,5 ans, grâce «principalement aux grands efforts consentis par les principaux acteurs». Toutefois, contrairement aux femmes mineures, «la plupart des maris sont âgés entre 20 et 35 ans, alors que ce pourcentage diminue significativement avant l'âge de vingt ans, et commence également à baisser après l'âge de 35 ans». Dans ce sens, «la différence d'âge prédominante entre les mineures et de leurs maris se situe entre 5 et 15 ans, suivie de la différence d'âge entre 15 et 20 ans».
Il a été constaté par l'étude que la plupart des mineures mariées grandissent dans des conditions sociales difficiles. De plus, «un pourcentage important de filles qui s'apprêtent à se marier tôt, souffrent d'instabilité familiale», soit à cause du décès de l'un des parents, de leur divorce ou soit de l'abandon de l'un d'entre eux du foyer familial. «La plupart des familles de mineures n'ont pas l'idée du contrôle des naissances, elles connaissent donc une forte augmentation du nombre de leurs membres, et parmi celles-ci le pourcentage de femmes est plus élevé par rapport aux hommes», explique-t-on encore.
Pauvreté, déperdition scolaire et violences
Enfin, «ces mineures restent issus de familles traditionnelles qui maintiennent une répartition stéréotypée des rôles à l'intérieur du foyer, la plupart étant dirigés par le père ou un autre membre masculin de la famille, tandis que le rôle des femmes, qui ne jouissent d'aucune indépendance financière, et ne disposent d'aucun revenu stable, restent de s'occuper de la maison».
A cet égard, les facteurs économiques restent aussi importants pour cerner ce phénomène, l'étude reconnaissant que «la majorité des mineures et leurs familles sont pour la plupart issus de la classe fragile et pauvre». «37,11% des cas d'acceptation de mariages précoces étaient principalement motivés par la pauvreté», fait-elle savoir, regrettant que «le mariage devient, dans certains cas, un outil de financement pour la famille». L'éducation et la déperdition scolaire sont également pointées du doigt par l'étude, qui met aussi en exergue «la mauvaise interprétation de la religion et l'interprétation erronée de certains de ses textes.
«Tous ces facteurs se conjuguent pour faire des mineures mariées une composante majeure du dilemme, en raison de leur désir pour ce mariage, qui les amène à prendre la décision de se marier à un taux de 84,94%», estiment ses rédacteurs. Pour ces deniers, «les filles mineures elles-mêmes deviennent des produits de ce phénomène à travers le soutien d'un groupe d'entre elles à l'idée de marier leurs filles alors qu'elles sont mineures, et leur rejet de l'idée d'empêcher le mariage précoce».
L'étude du terrain, qui a interrogé des filles mineures, alerte aussi sur les différents types de violences dont souffre cette catégorie de Marocaines. En effet, «22,3% des mineures ont été soumises aux violences de type traditionnel : violences psychologiques, physiques, sexuelles et économiques, alors que 10,48% des mineures ont été expulsées du domicile conjugal». «Un pourcentage important de mineures victimes de mariages précoces finissent par divorcer ou être expulsées du domicile conjugal», regrette-t-elle encore.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.