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Qui est l'OMSAC, l'organisation instrumentalisée par l'Algérie pour attaquer le Maroc ?
Publié dans Yabiladi le 19 - 04 - 2022

Corruption d'un arbitre de football pour disqualifier l'Algérie de la Coupe du monde de football au Qatar, des accusations de terrorisme d'Etat visant le Maroc, autodétermination du peuple Sahraoui. La liste des sujets que traite l'Organisation mondiale de sécurité anti-corruption en Suisse est aussi vaste qu'elle interpelle, tant les médias algériens aiment à la citer sans sourciller. Focus sur cette étrange association, ses liens avec l'Algérie et ses attaques visant le Maroc.
Lorsque l'Algérie rate sa qualification pour la Coupe du monde de football au Qatar, un responsable doit être trouvé, et qui de mieux que l'arbitre Bakary Gassama et le Maroc qui tire les fils. C'est là qu'intervient une mystérieuse Organisation mondiale de sécurité anti-corruption (OMSAC), qui revendique être basée en Suisse. Sur son site internet, l'OMSAC a publié il y a trois jours un article intitulé «ALGERIE - CAMEROUN : Le match de la honte !!!» dans lequel la liste des attaques contre la FIFA et la CAF est aussi longue que grave.
Cet article prétend établir les erreurs d'arbitrage commises et de la corruption, que les «experts de l'OMSAC» ont déterminé avec «un ensemble de documents», sans qu'il n'y ait du concrêt jusqu'ici. Les accusations sont lourdes, cependant, en se penchant sur cette étrange OMSAC et le parcours de son président, les ficelles se font rapidement visibles.
Une organisation… de façade ?
En effet, derrière cet article se trouve Jessica Karel, membre du bureau exécutif et membre du département investigations de l'OMSAC. Seulement cette Jessica Karel n'a aucune existence en dehors de l'OMSAC et des articles algériens qui la citent, tantôt au département investigation, tantôt porte-parole. Quant à son image, elle est simplement tirée de la banque d'image Freepik.
Parmi les autres membres revendiqués de l'OMSAC, plusieurs faux profils ; il est donc plus simple de se concentrer sur ceux dont l'identité est réelle. Il s'agit de l'entrepreneur François Aubriot, de Maurice Tihal, avocat à Neuilly-sur-Seine et de son président Mourad Mazar. Ce dernier est, par ailleurs, le seul à revendiquer des liens avec l'OMSAC.
Derrière l'OMSAC, qui prétend regrouper «plusieurs organisations et associations nationales et internationales», on ne trouve aucune affiliation, et concernant les prétendues «représentations continentales», le site se contente de renvoyer vers les confédérations régionales de la FIFA (CAF, AFC, etc.). Aucune date de création de l'organisation n'est d'ailleurs disponible, seulement celle de l'élection de son président en 2020 par une «assemblée générale», réunissant les membres du bureau dont la moitié n'existent pas.
Le reste du site n'est pas plus convaincant et dans sa section portofolio, après quelques images tirées d'une conférence en Libye, affichant bien le logo de l'OMSAC, on retrouve simplement des images génériques, accouplées de «I'm an image title» et «Describe your image here». Plus grave encore, le logo de l'OMSAC plagie en grande partie celui de la FIACS, organisation dont nous parlerons plus loin.
L'OMSAC et l'APS
Les publications de l'OMSAC, qui pourraient témoigner d'un réel travail de fond, sont en réalité pour la plupart des plagiats d'articles de presse, comme cet article sur l'Espagne du 22 mars, qui provient en vérité des Echos, le nom de la journaliste a d'ailleurs été gardé, comme «correspondante à Madrid». Pour cet article du 27 décembre 2021 sur la Libye, il est copié mot pour mot du journal le Monde, sans qu'un auteur ne soit identifié.
Les exemples d'articles plagiés sont aussi nombreux que le site publie fréquemment, mais certains ont le mérite d'être authentiques, et pas moins intéressants. En effet, parmi les «créations originales» de l'OMSAC, on retrouve notamment cet article intitulé «L'OMSAC indignée par l'assassinat de trois citoyens algériens…», écrit par la fictive Jessica Karel, dans lequel l'organisation critique avec fermeté «l'assassinat de trois civils algériens dans un bombardement des forces d'occupation au Sahara occidental». Cette étrange sortie -loin des missions anti-corruptions de l'organisatio- n'est pas anodine, tant elle a ravi l'Algérie presse service (APS) qui s'en est fait relai le 4 novembre.
Sur le site de l'APS, une recherche du mot clé OMSAC fait ressortir 5 publications que l'on peut classer autour de deux thèmes principaux. D'une part, l'APS se réfère à l'OMSAC pour s'en prendre au Maroc lorsqu'il est question de dénoncer cet «assassinat» ou d'appeler à «l'autodétermination du peuple Sahraoui», publication datant de décembre 2020.
Sur d'autres sujets, l'APS fait référence à un Congrès de la jeunesse libyenne auquel a participé l'OMSAC, le seul évènement international notable, ou encore l'organisation d'une «conférence internationale sur le rôle de la Société civile dans la lutte contre la corruption» en Algérie et de l'installation d'un bureau de l'Algérie de l'OMSAC. Sur ces deux points, il est à noter qu'aucune autre conférence internationale, ni aucun autre bureau national n'a été évoqué pour l'Organisation MONDIALE de sécurité anti-corruption. Si elle avait été annoncée en avril 2020, aucune nouvelle de cette conférence n'a été donnée depuis.
Par ailleurs, seuls les médias algériens, exception faite de la publication sur les accusations de corruption de la FIFA, relaient ou mentionnent l'OMSAC. Les exemples sont ici nombreux, avec notamment Algérie62, El Watan, ou Le Courrier d'Algérie qui relaient l'ouverture du bureau algérien ou la nomination de Mourad Mazar comme président de l'organisation.
Mourad Mazar, président de l'OMSAC.
Mourad Mazar, l'homme derrière l'OMSAC
Derrière cette coquille vide qu'est l'OMSAC, relayé presque exclusivement dans la presse algérienne, on retrouve un algérien, le président de l'organisation, Mourad Mazar. Résidant à Lyon, Mourad Mazar a été cadre sportif de différents petits clubs de la région, avant de devenir président du Conseil national des footballeurs professionnels algériens en 1993 et de l'Union africaine des footballeurs en 2000, selon la Dépêche de Kabylie. Par la suite, il a été président de du CS Constantine en Algérie pour la saison 2008-2009 et a même candidaté à la présidence de la CAF en 2015, selon le Quotidien d'Oran.
En 2015, il devient président de la Fédération internationale anti-corruption sportive (FIACS), qu'il a quitté depuis, remplacé par Daly Ndiaye. Avec cette organisation lyonnaise, il aura cependant l'occasion d'être exposé à de nombreux évènements, comme au Forum de la sureté nationale à l'Ecole supérieure de la police algérienne, que l'on retrouve sur un compte YouTube nommé «OMSAC», inactif depuis 2 ans, qui a publié 35 vidéos depuis 2015, toutes concernant Mourad Mazar.
Comble de l'ironie, avec son étiquette de président de la Fédération internationale anti-corruption sportive, Mourad Mazar s'est rendu à Casablanca en 2018 pour décerner un prix anti-corruption à Gianni Infantino (président de la FIFA) et Ahmad Ahmad (président de la CAF) lors d'un diner officiel de la CAF (Voir vidéo). Depuis, il a retourné sa veste au sujet d'Infantino. Après ses attaques sur le match Algérie-Cameroun, l'OMSAC a publié le 17 avril un article «FIFA: Platini a porté plainte contre Infantino pour trafic d'influence actif» qui reprend un communiqué de presse de Michel Platini du 5 avril. L'information avait pourtant été largement diffusée mais n'a mérité l'attention de l'organisation anti-corruption qu'après la défaite de l'Algérie.
Mourad Mazar a remis un prix anti-corruption à Infantino.
Derrière une association prétendument Suisse, qui n'apparait sur aucun registre et dont le site internet est enregistré en France, Mourad Mazar a permis aux autorités algériennes de faire appels à de nouveaux alibis pour attaquer le Maroc et s'en prendre à la FIFA et à la CAF comme seules responsables de l'échec des Fennecs. Le choix de la lutte anti-corruption par Mazar correspond d'ailleurs bien avec l'image qu'essaie de se donner l'Algérie, on citera ici le président algérien Abdelmadjid Tebboune qui a déclaré face au secrétaire d'Etat américain Anthony Blinken, «nous sommes le seul pays à être dynamique dans la lutte contre la corruption». Avec son organisation fantôme, Mourad Mazar joue les blanchisseurs du régime algérien avec une musique qui semble répéter à tue-tête : «Le Maroc est le seul pays corrompu !»


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