Diplomatie. Entretien téléphonique entre Bourita et Lavrov    L'UM6P installe un Global Hub à New York    Communiqué. Le Maroc condamne vivement l'agression israélienne    WeCasablanca International Challenge 2025 : la métropole en mode sport urbain    Khalid Mouna : "Le manque d'adhésion des cultivateurs est un indicateur clé"    David Khayat : "La collaboration entre les pays africains et les autres pays du Sud est malheureusement insuffisante"    Le Maroc accueille 13,5 millions de touristes à fin août 2025    Ciment : Plus de 9,63 Mt de livraisons à fin août    La police de l'environnement et les droits de l'Homme au menu du prochain Conseil de gouvernement    Partenariat: L'Institut Amadeus signe un MoU avec l'Emirates Center for Strategic Studies and Research    Le maire de Montpellier appelle les opérateurs français à saisir les opportunités d'investissement au Maroc    Omar El Hilali, débuts discrets mais inoubliables avec les Lions de l'Atlas    Côme et Fàbregas relancent la piste Hakim Ziyech    Hospitalisé à Casablanca, Badou Zaki manquera le match Tanzanie – Niger    "L'Equipe" : Hamza Igamane signe des « débuts tonitruants »    Salon du Cheval: El Bouari s'enquiert des préparatifs de la 16e édition    Retraite de haut niveau sur l'avenir des relations euro-méditerranéennes »    Enfin, une Ecole Numérique voit le jour à Samara    Météo : Averses orageuses avec chutes de grêle et rafales de vent prévues ce mardi    Enseignement : Saad Berrada inaugure des établissements scolaires à Errachidia    La Turquie, premier exportateur mondial de farine    Le Maroc figure parmi les exposants majeurs au Salon international de la construction de Benghazi    93e Assemblée générale d'Interpol : Le Maroc renforce sa position stratégique en sécurité    Musique : décès du maître gnaoua Mustapha Baqbou    Le prince Hicham Alaoui appelle à «rompre avec Netanyahu» mais pas avec «le peuple israélien»    Maroc : Le président de la commune de Sidi Kacem poursuivi pour falsification    Países Bajos: Un testigo clave en el juicio de Ridouan Taghi será liberado próximamente    Un marroquí muere en un accidente de coche en el norte de Italia    Prince Hicham Alaoui calls to «break with Netanyahu» but not with the Israeli people    Maroc : Les anti-normalisation appellent à boycotter le Forum mondial des femmes pour la paix    Plaques d'immatriculation des véhicules en circulation internationale: Les PV dressés pour non-conformité au Code de la route (ministère)    Le secteur manufacturier chinois..moteur de plus de 30 % de la croissance mondiale entre 2021 et 2025    Prépa CDM féminine de futsal : Italie - Maroc ce mardi    Qualifs CDM 26 (CAF) : un mardi décisif pour les cadors africains    Sahara : Quand Staffan de Mistura met le Polisario et l'Algérie dans le même panier    Laâyoune : 6e Congrès de la Société Marocaine d'Anesthésie et de Réanimation (SMAAR), sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI    Un élève rend hommage à son professeur après 22 ans : une Omra en guise de gratitude    Entretien téléphonique entre Nasser Bourita et son homologue sénégalais    La société singapourienne Thunes déploie des paiements transfrontaliers instantanés vers le Maroc    Classement MiM 2025 : Rabat Business School parmi les meilleures mondiales    Fado Festival revient à Rabat pour sa 8e édition marocaine    Les températures attendues ce mardi 9 septembre 2025    Le Maroc figure sur la liste européenne des pays d'origine sûrs tandis que l'UE+ voit chuter ses demandes d'asile de 23 % au premier semestre 2025, un chiffre historique    Le Maâlem Mustapha Baqbou n'est plus    L'Alhambra de Grenade accueille un nouvel espace amazigh en l'honneur de la Dr Leila Mezian    Moroccan Gnaoua master Maalem Mustapha Bakbou passes away at 72    Azemmour: Le melhoun, un patrimoine vivant au cœur de l'identité nationale    Erick Baert, l'homme aux 100 voix, de retour au Maroc avec son spectacle "Illusions vocales"    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



HRW : Le Maroc a «intensifié le harcèlement des militants et des voix critiques» en 2022
Publié dans Yabiladi le 16 - 01 - 2023

Dans son rapport annuel sur le Maroc, rendu public il y a quelques jours, Humain Rights Watch a énuméré plusieurs atteintes aux droits humains survenues l'année dernière. L'ONG évoque particulièrement le drame migratoire du 23 juin 2022 et la situation au Sahara.
Les autorités marocaines ont «intensifié le harcèlement des militants et des voix critiques et ont poursuivi les arrestations et les procès iniques à l'encontre d'opposants, de journalistes, de blogueurs et de défenseurs des droits humains», l'année dernière. Dans son rapport annuel sur la situation des droits humains au Maroc, publié il y a quelques jours, Human Rights Watch (HRW) est ainsi revenue sur les principales atteintes à la liberté d'expression dans le royaume et les procès visant des défenseurs des droits humains.
L'ONG a ainsi rappelé que «depuis le milieu des années 2010, les autorités marocaines ont poursuivi des journalistes et des militants de premier plan pour des délits autres que d'expression». «Des détracteurs du régime ont fait l'objet de procès iniques pour des crimes graves tels que le blanchiment d'argent, l'espionnage, le viol, l'agression sexuelle ou la traite d'êtres humains», regrette-t-elle.
Plusieurs affaires en 2022
Elle cite aussi certaines «méthodes employées pour museler les opposants», comme le «recours à des procédures judiciaires inéquitables, à la surveillance numérique et vidéo, à des campagnes de harcèlement par le biais de médias» proches du Makhzen, par la surveillance physique, l'agression, l'intimidation et en prenant pour cible des proches de militants.
HRW évoque, dans ce sens, la condamnation de Saïd Amara, président de la section locale de l'AMDH à Oued Zem, à sept mois de prison (dont quatre avec sursis) et à une amende de 6 000 dirhams pour «insulte à un agent public dans l'exercice de ses fonctions», le 21 juillet 2022. «Le 15 août, la blogueuse Fatima Karim a été condamnée par le même tribunal à deux ans de prison pour avoir prétendument insulté publiquement l'Islam dans une publication sur sa page Facebook», note le rapport.
Ce dernier revient aussi sur la condamnation, en janvier 2022 et par contumace, de l'historien et militant, Maati Monjib ainsi que six autres accusés, à un an de prison, à la suite d'une plainte déposée en 2015. Ses rédacteurs pointent le fait que les autorités n'ont pas emmené l'historien et militant aux audiences concernant les autres faits qui lui étaient reprochés, rappelant que deux affaires à son encontre restent «toujours en cours», alors qu'il a été interdit de voyager et ses avoirs gelés.
Le rapport évoque aussi sur l'affaire impliquant Rabie Al Ablaq, dont la peine de prison (4 ans) a été confirmée le 16 juin 2022 par Cour d'appel d'Al Hoceima pour avoir manqué de respect au roi ainsi que la condamnation de l'avocat et ancien ministre aux droits de l'Homme, Mohamed Ziane. «Mohamed Ziane a été pris pour cible par les autorités à partir de 2017, lorsqu'il a publiquement critiqué des déclarations et des décisions du gouvernement en matière de sécurité en ce qui concerne le Hirak, et a accepté d'être le principal avocat de Nasser Zefzafi», indique la même source.
L'ONG pointe, par ailleurs, des atteintes au droit à une procédure régulière, rappelant que «le droit à la présence d'un avocat lors des interrogatoires menés par des policiers n'est néanmoins pas automatique» et affirmant que «la police a recours à des méthodes coercitives pour obtenir des déclarations auto-incriminantes de la part de détenus, que les juges utilisent ensuite pour les condamner». Elle évoque aussi «des détentions provisoires prolongées, le refus d'accéder au dossier judiciaire et le recours à la coercition à l'encontre d'individus afin d'obtenir des témoignages à charge» pour les procès visant «les opposants de premier plan».
Drame migratoire de juin 2022, le droit d'asile et le Sahara
Le drame migratoire survenu, en juin dernier, à la frontière séparant Melilla du Maroc n'a pas échappé aux auteurs du rapport. Ainsi, HRW rappelle que «des vidéos et des photographies de l'incident montrent les forces de sécurité marocaines faisant un usage excessif de la force, notamment par des passages à tabac, et la Guardia civil espagnole lançant des grenades lacrymogènes en direction des hommes qui escaladaient les clôtures».
«À la suite de cet incident survenu en juin, des tribunaux marocains ont condamné des dizaines de migrants à des peines de prison pour de nombreux chefs d'accusation, dont le trafic d'êtres humains, l'entrée illégale sur le territoire marocain et la violence à l'encontre d'agents de la force publique», ajoute le rapport qui déplore qu'à la date du 19 septembre, les autorités espagnoles n'avaient toujours pas publié les conclusions d'une enquête du procureur général de l'Etat.
Toujours en lien avec la migration, l'ONG regrette que «le gouvernement n'a toujours pas approuvé un projet de loi introduit en 2013, qui constituerait la première législation du Maroc sur le droit d'asile». «Une loi de 2003 sur la migration, toujours en vigueur, comprend des dispositions qui érigent en crime toute entrée irrégulière, sans exception pour les personnes réfugiées et en quête d'asile. Des groupes de la société civile ont signalé que les autorités continuaient de placer arbitrairement des personnes migrantes dans des centres de détention prévus à cet effet, avant de les déplacer de force ou de les expulser», regrette-t-elle encore.
Citant le Mixed Migration Center, le rapport indique que «les arrestations de migrants et de réfugiés par les autorités marocaines ont augmenté à la mi-2022 à Laâyoune». «Des personnes y étaient détenues dans des conditions d'hygiène déplorables, puis envoyées vers des endroits éloignés dans le désert, notamment près de la frontière algéro-marocaine», ajoute la même source.
Dans un volet dédié à la question du Sahara occidental, l'ONG rappelle que «le processus de négociations mené sous l'égide des Nations Unies entre le Maroc et le Front Polisario (…) est resté dans l'impasse». Toutefois, sur le terrain, «les autorités marocaines ont systématiquement empêché les rassemblements de soutien à l'autodétermination sahraouie et ont fait obstruction au travail de certains groupes locaux de défense des droits humains, notamment en bloquant leur accréditation» avance-t-elle.
HRW évoque aussi la «plainte contre le gouvernement marocain auprès du Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire», déposées par les détenus de Gdeim Izik qui affirment «avoir été victimes de torture et de répression politique». Elle met également en avant les allégations selon lesquelles «deux téléphones appartenant à Aminatou Haidar avaient été ciblés et infectés par le logiciel espion Pegasus entre 2018 et 2021».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.