Sandy, qui a balayé ces derniers jours la côte nord-est des Etats-Unis, a fait au moins 82 morts dont 34 dans la seule ville de New York. Moona, une Casablancaise installée à New York a cru vivre un cauchemar. Elle nous raconte comment elle a vécu le passage de l'ouragan, décrit comme l'un des plus graves de l'histoire des Etats-Unis. Moona, jeune étudiante de 20 ans, native de Casablanca, vit depuis une année à New York. Elle habite plus précisément à Staten Island, une île d'environ 500 000 habitants, qui constitue l'un des cinq arrondissements de la ville de New York, avec Manhattan, Brooklyn, Queens et le Bronx. «Je vis avec ma sœur. Elle est mariée et a deux enfants. Je suis vraiment chanceuse parce que je n'ai à payer ni loyer ni factures …», nous confie la jeune fille, contactée ce matin par Yabiladi. Dans cette partie de la ville, l'ouragan Sandy a fait au moins 15 morts, ont indiqué les autorités américaines dans un bilan présenté ce jeudi et relayé par l'agence de presse Reuters. Etudiante en première année au « College of Staten Island», établissement d'enseignement supérieur dépendant de l'Université de New York, Moona, à l'instar des autres habitants de l'ile, doit prendre le ferry si elle veut se rendre de l'autre côté de la métropole. Dimanche après-midi, alors qu'elle était à Manhattan, elle reçoit un appel téléphonique. «Ça a commencé dimanche soir. J'étais en ville, à Manhattan. J'ai reçu un appel de ma sœur, me disant que la MTA de New York (ndlr : Metropolitan Transportation Authority, l'entreprise publique chargée de la gestion des transports publics dans l'Etat de New York, à savoir le métro, les bus, trains et ferrys) allait être paralysée à partir de 19h00. J'ai donc dû rentrer avant cette heure à la maison vu que nous habitons à Staten Island», explique Moona. «A disaster !» «Cette nuit-là, ils (ndlr : les autorités) ont coupé le courant. J'ai reçu aussi un message de l'université expliquant que ça allait être fermé le lundi. Même chose pour ma sœur qui a également reçu un message de son travail. La nuit n'a pas été très effrayante par contre celle de lundi... c'était un désastre», nous raconte-t-elle. Et de poursuivre : «On a eu très peur et on n'a pas bien dormi. On se réveillait à chaque fois pour voir si les petits allaient bien». Après une nuit passée dans le noir total, le courant a finalement été rétabli le lendemain matin dans son quartier. «Aujourd'hui, personne pratiquement ne va au travail ou à l'école. Dieu merci dans notre zone, il n'y a pas eu beaucoup de dégâts. Ceux qui ont été le plus affectés sont ceux qui habitent dans les zones proches de l'eau. A Long Island, les gens ont perdu littéralement leurs maisons. Au Queens et à Brooklyn, ils ont eu des inondations et certains sont encore privés de courant», relate Moona. «Hier, les bus ont repris gratuitement, mais il n'y a toujours pas de trains, qui sont nettement plus importants». A l'heure où nous écrivons cet article, Moona reçoit un message de son université lui notifiant que le maire avait annoncé l'ouverture des écoles pour lundi matin. Aucun appel de détresse Du côté de l'ambassade marocaine aux Etats-Unis, la vigilance est de mise. On «n'a reçu jusqu'à présent aucun appel de détresse émanant d'un ressortissant marocain», a indiqué l'ambassadeur Rachid Bouhlal, soulignant que les services compétents «restent vigilants dans le cadre d'une approche de proximité et d'écoute de la communauté marocaine».