Le professeur impliqué dans l'affaire de «vente de diplôme de master» à l'Université Ibn Zohr d'Agadir s'est avéré avoir déjà été sous le feu de la critique par un collègue, qui s'est trouvé ensuite attaqué en justice par le mis en en cause. En 2018, ce dernier a en effet porté plainte pour diffamation, à la suite d'un statut sur les réseaux sociaux mentionnant ses pratiques douteuses. Dans le temps, le tribunal a condamné l'auteur de la publication à une amende de 30 000 dirhams, en plus d'une compensation d'un million de dirhams au plaignant. Le 13 mai dernier, le juge d'instruction près la Cour d'appel de Marrakech a ordonné la détention du mis en cause actuel, auteur de la plainte en 2018 et partisan de l'Union constitutionnelle (UC). Après ce premier jugement, la polémique sur les soupçons de vente de diplôme s'est temporairement apaisée, jusqu'à refaire surface en 2021, à la suite de l'arrestation d'un notaire impliqué dans des affaires de détournement auprès de ses clients. Lors de son interrogatoire, l'homme a révélé avoir obtenu un diplôme de master de la Faculté de droit de l'Université Ibn Zohr, sans assister aux cours ni passer d'examens. Cette déclaration a relancé une série d'enquêtes, qui ont finalement conduit à l'arrestation du principal accusé, coordinateur du programme de master «Système pénal et gouvernance sécuritaire» à la faculté en question. Plusieurs autres parties impliquées sont également poursuivies, dont l'épouse du professeur, avocate de son métier. Le greffier en chef du tribunal de première instance de Safi, son fils avocat stagiaire et plusieurs autres sont aussi soupçonnés.