La Syrie du président Ahmed Al-Charaa a rompu ses relations avec le Polisario. En présence de représentants du Maroc, les nouvelles autorités syriennes ont déclaré le mouvement séparatiste persona non grata. Le Front perd, ainsi, son principal allié au Moyen-Orient. Il ne lui reste plus que le Hezbollah libanais et l'Iran. Les nouvelles autorités syriennes ont officiellement rompu leurs relations avec le Polisario, procédant à la fermeture du siège du Front à Damas. Cette décision a été prise en présence d'une délégation marocaine, actuellement dans la capitale syrienne pour préparer l'ouverture de l'ambassade du royaume. «Les autorités syriennes ont réaffirmé, par ce geste, leur engagement à respecter la souveraineté nationale et l'intégrité territoriale du Royaume, rejetant toute forme de soutien aux entités séparatistes», rapporte la MAP. «Cette démarche témoigne également de la volonté ferme de la Syrie de renforcer sa coopération bilatérale avec le Maroc et de promouvoir la stabilité régionale», précise la même source. En attente de preuves officielles sur les prisonniers du Polisario Cette rupture des relations n'est pas une surprise. Le Maroc a été l'un des premiers Etats à reconnaître les nouvelles autorités syriennes. Dès la chute du régime de Bachar al-Assad, la diplomatie marocaine a pris contact avec le nouveau ministre des Affaires étrangères syrien. Nasser Bourita a eu un échange téléphonique avec Asaad Al-Shibani le 30 décembre 2024. Les deux ministres se sont ensuite rencontrés pour la première fois le 7 mars à La Mecque, en marge des réunions ministérielles entre le Conseil de coopération du Golfe (CCG), le Maroc, la Syrie, l'Egypte et la Jordanie. De son côté, le roi Mohammed VI a adressé, le 4 février, un message de félicitations à Ahmed Al-Charaa, à l'occasion de son accession à la présidence de la République Arabe Syrienne durant la période de transition. Portes condamnées des locaux du Polisario Ces échanges au plus haut niveau ont préparé le terrain pour la reprise des relations diplomatiques. Pour rappel, le roi Mohammed VI a donné ses instructions pour rouvrir la représentation du Maroc à Damas, fermée depuis 2012. «Ce geste ouvrira de nouvelles perspectives dans les relations historiques entre nos deux pays et nos deux peuples», a déclaré le souverain dans un discours prononcé lors du sommet de la Ligue des Etats arabes, organisé le 17 mai à Bagdad. Un discours lu alors par le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita. En marge de ce sommet, le chef de la diplomatie marocaine a rencontré son homologue syrien, Asaad Al-Shibani, dans la capitale irakienne. Les discussions ont porté sur la mise en œuvre de cette directive royale. Bourita a alors annoncé qu'une délégation technique marocaine se rendra la semaine prochaine en Syrie pour évaluer les préparatifs liés à la réouverture de l'ambassade. Après la fermeture des locaux du Polisario à Damas, ouverts depuis les années 80 sous le régime de Hafez Al-Assad, les nouvelles autorités syriennes devraient révéler le nombre de membres du Polisario, qui combattaient aux côtés du régime déchu de Bachar al-Assad, capturés par leurs forces. Pour mémoire, un reportage du Washington Post avait révélé, en avril dernier, la présence de membres du Front dans les prisons syriennes. Article modifié le 27/05/2025 à 21h12