La formation des acteurs publics et privés aux outils de l'intelligence artificielle (IA) constitue un levier essentiel pour tirer pleinement profit des atouts offerts par ces nouvelles technologies, ont affirmé, mardi à Salé, les ministres qui ont pris part à la première séance plénière des Assises nationales de l'IA. À l'heure où l'IA devient un facteur clé de compétitivité, la formation s'avère être une condition sine qua non pour saisir cette opportunité et en faire un levier de croissance durable et partagée, ont souligné les panélistes. S'exprimant à cette occasion, le ministre de l'Education nationale, du préscolaire et des sports, Mohamed Saad Berrada, a mis l'accent sur l'importance de s'approprier ces outils pour renforcer la gestion du système éducatif et répondre aux défis rencontrés, notamment en matière de traitement des données des élèves et des enseignants. A cet égard, le ministre a cité en exemple l'utilisation de l'IA pour adapter les cursus scolaires aux capacités de chaque étudiant, assurer la formation continue des enseignants, renforcer l'apprentissage des langues, ainsi que lutter contre les phénomènes d'absentéisme et d'abandon scolaire. Pour sa part, le ministre de l'Inclusion économique, de la petite entreprise, de l'emploi et des compétences, Younes Sekkouri, a souligné que l'IA constitue un facteur déterminant à même de transformer le marché de l'emploi. Par ailleurs, il a rappelé que face aux défis posés par cette révolution technologique, le rôle du gouvernement consiste à inscrire l'intelligence artificielle dans un cadre juridique adapté, capable de libérer tout le potentiel de la société. La ministre de la Transition énergétique et du développement durable, Leila Benali, a quant à elle mis en lumière l'interdépendance fondamentale entre énergie et IA. «Sans énergie, pas de serveurs, pas de data centers, pas d'IA», a-t-elle relevé, rappelant que le Maroc envisage de doubler sa capacité de production d'énergie non conventionnelle en moins de cinq ans, un chantier équivalent à ce qui a été réalisé au cours des trente dernières années. De son côté, le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Chakib Alj, a mis en avant les défis que représente l'essor de l'IA pour le secteur privé, soulignant que la stratégie nationale en matière d'IA est déjà bien définie, mais qu'il est désormais urgent de la déployer efficacement. Mettant l'accent sur la nécessité de former des ingénieurs et de ressources humaines qualifiées, il a salué l'expérience de l'école de coding marocaine 1337 dans la formation de jeunes talents technophiles. Un modèle à généraliser pour mieux répondre aux besoins du marché.