Le Hackathon national pour la digitalisation de la société civile s'est clôturé, ce vendredi 18 juillet à Salé, avec l'annonce de quatre gagnants. Porté par des associations issues de diverses régions, les projets retenus se caractérisent par leur ancrage territorial local, pour lequel cet appui aura de l'impact. La cérémonie de clôture du Hackathon national pour la digitalisation de la société civile s'est tenu ce vendredi 18 juillet à Salé. A cette occasion, Huawei Maroc, en partenariat avec le ministère délégué auprès du chef du gouvernement chargé des relations avec le Parlement a dévoilé les quatre gagnants de l'édition. Les projets retenus sont ceux d'associations issues de diverses régions, caractérisés par leur ancrage territorial local. A ce titre, cet appui aura un fort impact. L'événement s'est organisé en collaboration avec 45 associations, avec l'ambition d'«accompagner la transformation numérique des organisations de la société civile à travers des projets technologiques concrets, conçus et développés sur trois jours, avec l'appui de mentors techniques et d'experts Huawei», font savoir les organisateurs. Vice-président de Huawei Maroc, Jason Chen a en effet insisté sur l'importance de cet accompagnement. En ouverture de la cérémonie, il a mis en avant le potentiel de la digitalisation et son impact positif sur les actions associatives locales, avec l'impact socio-économique que cette évolution peut apporter. Des associations porteuses de projets à impact environnemental Parmi les quatre gagnants, l'association Tarwa N'tmazirt pour le développement à Sidi Ifni porte un projet digitalisé pour le suivi de l'évolution des arganeraies de sa région et l'état de leur irrigation, les considérant comme partie intégrante du patrimoine environnemental national qui nécessite des efforts collectifs de conservation. Président de l'ONG qui a remporté le quatrième prix, Lahcen Baid a déclaré à Yabiladi que le principe de cette initiative s'inscrit dans le cadre des actions de son organisation afin de mettre en valeur cette variété endémique, dont la structure a planté 20 000 arbres dans la commune de Sebt Ennabour. «Le soutien à la digitalisation de ce projet qui a été primé nous permettra d'assurer un contrôle rigoureux de nos arganiers à distance, un par un, sur une importante superficie de plusieurs hectares», nous a déclaré Lahcen Baid. L'associatif tient personnellement à faire réussir cette initiative, d'autant qu'il est issu d'une famille exploitante d'arganeraies à travers les générations, dans la même région. «Nous travaillons à replanter ces arbres et à les entretenir de la meilleure manière, car nous avons constaté qu'ils étaient en déperdition, dans notre localité. Afin de préserver cet usage ancestral, nous avons veillé non seulement à redonner vie à cette espèce endémique, mais aussi à titrer profit du développement digital pour améliorer sa conservation à des fins agricoles.» Lahcen Baid L'associatif souligne par ailleurs que l'arganier est un arbre peu gourmand en eau, dans un pays qui vit l'une de ses pires périodes de sécheresse. En l'espèce, «il n'y a que des avantages à moderniser les techniques d'irrigation des arganeraies, afin de ne pas les inonder d'eau au-delà de leurs besoins naturels, de mieux les entretenir, tout en améliorant aussi la rationalisation des ressources hydriques destinées à l'agriculture», nous explique-t-il. Une digitalisation au bénéfice des initiatives sociales Parmi les quatre gagnants, le premier prix est revenu à l'association Tawada pour le développement et la culture, basée à Tounfite, province de Midelt. Président de l'ONG, Ali Aït Rouh explique à Yabiladi que le projet primé est celui d'une plateforme digitale qui améliore la distribution de vêtements et de couvertures pour les populations locales, vivants dans les montagnes et les zones enclavées. «Le principe consiste à centraliser les donneurs et à les mettre en lien avec les populations bénéficiaires, afin de fluidifier le circuit des dons et rendre la distribution efficace auprès des régions identifiées», nous déclare-t-il. «Ces zones sont connues pour leurs périodes hivernales très dures. Pendant des années, nous avons travaillé à la collecte de dons à travers les réseaux sociaux et les appels à contribution en ligne. Nous recevions des retours, mais d'une ampleur moindre par rapport aux réels besoins sur le terrain», a ajouté Ali Aït Rouh. «Le fait de créer une plateforme digitale dédiée, soutenue de surcroît par ce hackathon, rendra ce circuit plus fluide et encore plus impactant, avec un bénéfice encore plus conséquent pour les populations dans le besoin», nous dit-il. Ali Aït Rouh aspire également à ce que cette digitalisation «soit une valeur ajoutée, qui converge vers les efforts consentis entre les autres acteurs de la société civile locale, les associations d'autres villes et les ONG internationales, les autorités locales et la Fondation Mohammed V pour la solidarité, qui adhèrent tous aux efforts de distributions nécessaires à Tounfite en période hivernale». Le troisième prix du hackathon a récompensé l'association Baraa à Oulad Teïma, pour son projet d'application destinée aux éducatrices afin d'améliorer la qualité de l'enseignement primaire dans les zones rurales. Le deuxième prix est revenu à l'Association marocaine de secours civil – Lakhsas, qui porte l'initiative d'une plateforme digitale d'aide aux personnes en situation de handicap, avec une identification des besoins en termes d'éducation et de formation.