Après la réunion d'Alger, le «Parti nationaliste rifain» cherche à séduire l'Espagne. Etonnemment, le parti qui se dit «nationaliste rifain» a reconnu la souveraineté espagnole sur Ceuta et Melilla, à l'instar d'un autre mouvement séparatiste : le Polisario. «Pour nous, Ceuta et Melilla sont des enclaves espagnoles. C'est un fait historique indéniable», a déclaré Ridouane Oussama, président du mouvement séparatiste, lors d'une interview accordée à un média madrilène. Ce discours vise à rassurer les sphères politiques, militaires et sécuritaires espagnoles. Avec l'aide d'Alger, le parti séparatiste rifain veut créer une section à Melilla Oussama a affirmé que l'Espagne a le devoir de soutenir les aspirations sécessionnistes de son parti. En aidant à «libérer un peuple», l'Espagne pourrait, selon lui, «corriger une erreur historique». Le Polisario utilise régulièrement cet argument pour demander un appui constant de Madrid à ses revendications séparatistes. «L'indépendance du Rif permettrait à l'Espagne de résoudre un problème interne, notamment en matière de sécurité et de terrorisme», a-t-il ajouté. En échange de son soutien, le président du PNR promet à Madrid «un peuple ami de l'autre côté». Il a souligné que les liens entre les peuples rifain et espagnol ne datent pas d'hier. «Le Rif et les Espagnols, au moins dans le sud de l'Espagne, forment un mélange. Nous sommes très proches culturellement. La population y est composée à 50 % de Rifains et à 50 % d'Espagnols», a-t-il expliqué. Dans son plaidoyer, Ridouane Oussama a affirmé que «l'Espagne est intéressée par un Rif indépendant ; c'est le moyen de se libérer du chantage exercé par le Maroc sur les questions d'immigration et de revendications sur Ceuta et Melilla». Le chef du parti nationaliste a loué l'occupation espagnole du Rif : «Nos grands-parents nous disent que l'occupation espagnole était meilleure que la marocaine.» Il invisibilse ainsi les souffrances des milliers d'habitants du Rif, victimes de gaz chimiques dans les années 1920. Un fait historique que certains partis en Espagne n'ont pas oublié. Pour rappel, en novembre 2021, les formations Gauche Républicaine Catalane (ERC) et Ensemble pour la Catalogne (Junts) ont demandé au gouvernement espagnol, dans une proposition de loi non contraignante, de présenter des excuses officielles pour l'usage de gaz chimiques contre la population civile du Rif.