Le Polisario exprime son mécontentement face au manque de soutien des partis espagnols à ses revendications. La mobilisation de formations politiques telles que Sumar, la Gauche républicaine de Catalogne (ERC), le Parti nationaliste basque (PNV), Bildu ou encore le Bloc nationaliste galicien, que ce soit au Parlement espagnol ou au Parlement européen, ne répond pas suffisamment aux attentes du mouvement séparatiste. Cette «déception» a été exprimée publiquement par la représentante du Polisario à Madrid, Khadijetou El Mokhtar, lors d'un meeting organisé ce dimanche dans la capitale espagnole. Elle a critiqué à la fois les gouvernements successifs – PSOE, Parti populaire (PP) – et l'ensemble des autres forces politiques, déplorant qu'«elles ne se soient jamais unies pour exiger l'autodétermination du peuple sahraoui». Elle a souligné que «la responsabilité des partis de droite, de gauche et du centre envers le peuple sahraoui n'a jamais été prise en compte». Et d'ajouter : «Tant que les partis politiques n'agiront pas sur cette question et ne soutiendront pas des solutions respectant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, le Maroc continuera de nous confronter, résistant sur tous les fronts, et pas seulement sur le plan militaire.» Le patronat espagnol n'a pas non plus échappé à ses critiques. La représentante du Polisario à Madrid a dénoncé les milieux d'affaires espagnols, accusés de privilégier «les intérêts économiques au détriment de la légalité internationale, de la justice européenne et des droits de l'Homme». En dépit des déclarations de Khadijetou El Mokhtar, le Polisario a toujours bénéficié d'un soutien et d'une indulgence sans faille de la part de plusieurs partis espagnols, qu'ils soient au pouvoir ou dans l'opposition. En témoigne le silence de ces mêmes formations sur les centaines de ressortissants espagnols, dont des militaires, tués par les milices du Polisario dans les années 1970 et 1980. À ce jour, aucune enquête parlementaire ou judiciaire n'a été ouverte à ce sujet.