La Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ) monte au créneau après les révélations de Hamid El Mahdaoui sur une réunion du Comité d'éthique de la Commission provisoire en charge de la gestion du secteur de la presse et de l'édition. La FMEJ «condamne avec la plus grande fermeté le grave manquement éthique commis par la commission provisoire et exige la fin de toute tentative de mainmise sur le secteur». Dans son communiqué, l'organisation dénonce «une atteinte manifeste aux droits humains, aux principes déontologiques du journalisme, à l'indépendance de la justice et au fondement même de l'autorégulation». La Fédération souligne que les vidéos publiées par El Mahdaoui ont révélé «une ignorance, un déclin moral et juridique, ainsi qu'un langage indigne et un esprit vindicatif au sein du Comité d'éthique professionnelle. Elles mettent également en lumière des violations flagrantes de la justice disciplinaire, portant atteinte à la dignité de notre confrère Hamid El Mahdaoui, à ses droits de défense et aux garanties légales qui lui sont dues». La FMEJ appelle ainsi à «l'ouverture immédiate d'une enquête judiciaire et administrative approfondie sur les conditions dans lesquelles notre collègue El Mahdaoui, ainsi que d'autres confrères sanctionnés, ont été traités, et sur le fonctionnement du comité intérimaire». Elle demande également l'application de sanctions légales contre les responsables et la publication des conclusions de l'enquête au bénéfice du public, tant professionnel que national. La Fédération réclame «la suspension immédiate du processus législatif en cours à la Chambre des conseillers concernant le projet de loi de réorganisation du Conseil national de la presse», estimant que «l'origine de ce texte et son orientation s'inscrivent dans la même logique conspirationniste que celle révélée par les vidéos divulguées». L'instance exhorte le gouvernement et le ministère concerné à «proposer une solution administrative et juridique pour combler le vide actuel» et à «élaborer une nouvelle vision de l'organisme d'autorégulation, fondée sur un dialogue sérieux et responsable avec toutes les organisations professionnelles légitimes». Le mandat légal du comité provisoire chargé de la gestion de la presse et de l'édition a pris fin début octobre, conformément à l'article 2 de la loi qui l'a institué.