DR ‹ › La proposition de loi sur la naturalisation des Sahraouis a été inscrite, ce jeudi 11 décembre, à l'ordre du jour de la séance plénière de la Chambre des représentants. Les députés étaient appelés à se prononcer sur une question cruciale : accepter ou rejeter l'examen de cette initiative, relancée par la coalition d'extrême gauche Sumar le 30 novembre 2023. Le résultat du vote a été sans équivoque : une unanimité. Même les députés socialistes, souvent accusés par les alliés du Polisario d'avoir bloqué le texte, ont donné leur feu vert pour que la proposition soit débattue en plénière plutôt qu'en Commission de la justice. Cependant, aucune date n'a encore été fixée pour son adoption définitive. L'adhésion du PSOE marque un tournant significatif dans la position du parti sur ce dossier. En 2022, les socialistes avaient pourtant voté contre une proposition similaire, déposée l'année précédente par les députés d'Unidas-Podemos. En février 2023, la coalition d'extrême gauche avait relancé son texte pour protester contre la tenue, sans ses ministres, d'une nouvelle réunion de haut niveau Maroc–Espagne à Rabat. Mais l'organisation des élections législatives anticipées du 23 juillet 2023 avait repoussé l'examen de la proposition à une date ultérieure. Le soutien exprimé ce jeudi 11 décembre par le PSOE intervient six semaines après l'adoption, le 31 octobre, par le Conseil de sécurité de l'ONU de la résolution 2797, qui valide la pertinence du plan marocain d'autonomie pour le Sahara occidental. L'octroi de la nationalité espagnole pourrait rassurer des milliers de Sahraouis vivant dans les camps de Tindouf, dont certains expriment des réserves, voire une opposition, à l'idée de s'installer au Maroc dans le cadre de l'autonomie. Néanmoins, cette naturalisation porterait un coup à l'autorité du Polisario sur une population démunie, essentielle pour justifier davantage d'aides humanitaires et pour alimenter ses milices en chair à canon. La direction du mouvement séparatiste n'a d'ailleurs jamais soutenu les initiatives de ses alliés visant à faciliter l'accès à la nationalité espagnole pour les habitants des camps. Il est à noter que la majorité des hauts cadres du Polisario possèdent déjà la nationalité espagnole, à commencer par Brahim Ghali.