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Economie du cannabis : Plus le dealer est petit, plus il a de chance de se faire attraper
Publié dans Yabiladi le 09 - 07 - 2013

Extrait du dernier rapport de l'UNODC sur la production du Cannabis : [...] In Europe, seizures of cannabis herb increased, while seizures of cannabis resin ("hashish") went down. This may indicate that domestically produced cannabis continues to replace imported resin, mainly from Morocco. The production of cannabis resin seems to have stabilized and even declined in its main producing countries, i.e. Afghanistan and Morocco. [...]
Parmi les différentes statistiques offertes dans ce rapport, ce graphe me semble le plus éloquent, et aussi le plus significatif quant à l'inanité du concept même d'une restriction gouvernementale, voire de ses effets pervers.
On peut, en effet, observer que la probabilité de se faire arrêter en possession de drogues est plus importante pour les petites quantités (donc les consommateurs finaux) et décline rapidement au fur et à mesure qu'on remonte dans la chaîne d'approvisionnement. Il est ainsi très probable qu'on se retrouve dans la situation où l'effort gouvernemental de sanction, biaisé envers les petites quantités, se traduise par un mécanisme pervers d'incitation pour les trafiquants.
Abstraction de toute panne institutionnelle
Le raisonnement qui suit fait abstraction de toute panne institutionnelle – c'est à dire que le coût induit par la sanction légale est crédible, et est factorisé par le producteur de cannabis. Le raisonnement est légèrement altéré lorsqu'on prend en compte l'incapacité de l'autorité publique à rendre ses sanctions crédibles – la corruption par exemple. L'idée est de montrer qu'un mécanisme de sanction – par exemple des peines de prison proportionnelles à la quantité saisie- entraine une production plus importante, et donc défait l'objectif initial du régulateur : contenir ou réduire la consommation de drogues.
Pour ce faire, on considère un comportement atypique chez le consommateur de drogue : en effet, la théorie standard suppose une utilité décroissante dans la quantité consommée. Dans le cas de la consommation de drogue, l'utilité est croissante, une représentation stylisée de la dépendance qui se crée progressivement au fur et à mesure que la quantité consommée augmente.
En plus de cette consommation croissante dans la quantité, on considère un coût de production standard (effets de rendements d'échelle) et les quatre graphes ci-dessous : une production sans coût additionnel, une taxe proportionnelle, une sanction croissante dans la production saisie (deux types de croissance). La réalisation de production est possible lorsque la demande pour une quantité donnée est supérieure au coût de production – ce qui expliquerait ainsi le choix du producteur/trafiquant qui opterait pour une large production, laquelle est ensuite fragmentée pour pourvoir aux besoins du consommateur final.
Incitation paradoxale
Et c'est là où l'erreur d'une politique répressive est manifeste : lorsque la punition est plus que proportionnelle dans la quantité saisie, il y a incitation paradoxale chez le producteur d'augmenter la quantité produite, par effet de la baisse de la probabilité de se faire prendre, et par nécessité à rentrer dans ses frais. On observera que l'argument ne s'applique pas lorsque le produit est dépénalisé, et est simplement taxé – comme un bien de consommation; certes, la production augmente dans ce cas de figure aussi, mais on observera que cette augmentation est marginale, certainement inférieure aux autres exemples de punition.
Le dernier point concerne le comportement du consommateur de drogue lui-même. Il s'avère ainsi que malgré sa dépendance, un impôt (plutôt qu'une sanction pénale) est plus à même de restreindre la quantité consommée, comme on peut le voir dans la série de graphe ci-dessous:
Il s'avère ainsi qu'une taxe sur la consommation (plutôt que sa sanction) a bien un effet bénéfique sur la restriction de celle-ci. D'autre part, le graphe au milieu reprend un cas de figure où les deux parties du marché sont taxées – l'effet du prélèvement sur la fonction de coût du producteur est observé plus loin (pas repris sur l'intervalle représenté) et permet donc de dégager des ressources utiles au gouvernement pour financer des programmes de réhabilitation ou de toxicomanie, avec autrement plus d'effets bénéfiques sur le bien-être collectif qu'une politique de répression.
La seconde étape est plus compliquée: il s'agit de calibrer les courbes pour les valeurs empiriques correspondantes à la production de drogues ou psychotropes par exemple, ainsi que les habitudes de consommation de ménage, deux jeux de données incomplets ou souffrant de la politique actuelle de répression.
L'enfer est pavé de bonnes intentions
Ce petit exercice est une illustration de politique publique est une illustration de la boutade «l'enfer est pavé de bonnes intentions»: dans son effort à éradiqué (au moins officiellement) la consommation et la production d'un bien nocif, l'attitude de zéro tolérance, adoptée par le gouvernement (attitude crédible ou non) débouche sur une augmentation paradoxale de la production, et un effort démesuré de sanction de la petite consommation, laquelle n'est certainement pas dissuadé comme le montrent les statistiques du rapport de l'UNODC.
D'un autre côté, une approche de dépénalisation, sous la forme d'une taxe (ou d'une restriction de production par des licences de distribution) portant sur la consommation ET la production, permet d'abord d'influer sur les quantités distribuées, et ensuite dégage des ressources suffisantes pour financer des programmes portant sur la transformation de la consommation des drogues – altérer ainsi le cycle de dépendance.
Visiter le site de l'auteur: https://moorishwanderer.wordpress.com/


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