DR ‹ › Un numéro spécial de la revue scientifique Alternatives Agricoles est consacré aux ouvrières agricoles, avec la contribution de plusieurs universitaires du Maroc, de France et de Tunisie. Entre analyses, notes de lecture et témoignages directs, ces contributions rendent compte des «conditions de vie, de travail et de migration» de celles qui, dans la précarité, tiennent «un rôle essentiel dans la production». Paru dans l'édition de novembre 2025, ce dossier inédit donne ainsi «à voir, à comprendre et à reconnaître» celles qui font vivre le secteur primaire. Pour les auteurs, ce groupe reste souvent invisible dans les «politiques publiques et même le débat social». Coordonné par Zhour Bouzidi (Université Moulay Ismail de Meknès), Chadia Arab (Université d'Angers), Nicolas Faysse et Pierre Louis Mayaux (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement – CIRAD), ce numéro spécial propose une «réflexion sur les transformations du monde rural», entre méthodologie académique et approche de terrain. Selon un communiqué parvenu à Yabiladi, la parole est ainsi donnée aux ouvrières et aux organisations qui assurent leur accompagnement, de manière à analyser «l'informalité et l'irrégularité du travail, les bas salaires, l'absence de protection sociale, les rapports de subordination vis-à-vis des agriculteurs et des transporteurs, les conditions spécifiques des ouvrières marocaines recrutées pour la cueillette des fraises en Espagne». En filigrane, les auteurs montrent «comment ces femmes construisent leurs propres marges d'autonomie», grâce aux «réseaux de solidarité et négociations quotidiennes face aux contraintes auxquelles elles font face». En outre, le dossier propose des «pistes pour transformer durablement les politiques rurales, au-delà du diagnostic». Il préconise de «structurer les dispositifs d'accompagnement, renforcer la protection sociale, rééquilibrer les rapports de pouvoir, reconnaître les ouvrières comme actrices à part entière du développement agricole».