Laâyoune a été de nouveau le théâtre de plusieurs manifestations ce week-end. Si les partisans du Polisario évoquent des raisons politiques à celles-ci, d'autres sources parlent par contre de revendications d'ordre social. Dans l'après-midi de dimanche, les partisans du Polisario seraient descendu dans les rues de Laâyoune afin de protester contre l'accord de pêche conclu entre le Maroc et l'Union européen et en attente de ratification. Selon Europa Press, qui se base essentiellement sur des médias très proches du Front, à savoir l'ONG Western Sahara Resource Watch et SPS (l'agence de presse du Polisario), avancent que l'intervention des forces de l'ordre auraient causé des «dizaines de blessés» dans les rangs des manifestants dont un serait «mineur de 13 ans». La manifestation, selon la même source, aurait duré à peine «dix minutes» avant que la police ne parvienne à la disperser. Jusqu'à présent, aucun autre support international n'a fait l'écho de cette information. Deux versions contradictoires Cette nouvelle sortie des sympathisants du Polisario surviendrait, vingt-quatre heures après une marche organisée, à la tombée de la nuit, samedi, à Laâyoune. Mais là, il y a deux versions diamétralement opposées qui expliquent les raisons d'une telle initiative. La première est celle de sources affidées au Front séparatiste, attribuant la contestation à la Coordination de Gdim Izik. Celle-ci réclamerait la libération des personnes détenues et jugées, par le tribunal militaire de Rabat, pour leurs implications présumées dans les incidents survenus pendant et après le démantèlement du campement de fortune, en novembre 2010. La deuxième version apporte un tout autre son de cloche. «La tension n'a pas commencé samedi mais vendredi soir, et non pas à Maâtallah, comme certains ont publié, mais plutôt au quartier Al Inaâche», nous confie une source à Laâyoune. «Les habitants ont protesté contre l'installation d'une antenne d'un opérateur de téléphonie mobile, accusée, selon eux, de transmettre du cancer aux habitants. Vendredi la police n'est pas intervenu, mais le lendemain si. C'est tout», poursuit la même source. La capitale du Sahara pourrait être la scène de nouvelles marches ou sit-in dans les prochains jours. L'arrivée, cette semaine, d'une délégation, des Nations-Unies sur les détentions arbitraires a de fortes chances d'inciter les partisans du Polisario à battre encore le pavé.