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Affaire des victimes de microcrédits à Ouarzazate : Attac Maroc dénonce un « jugement inique »
Publié dans Yabiladi le 13 - 02 - 2014

Amina Mourad et Benacer Smaïni, responsables de l'association de défense des victimes des microcrédits d'Ouarzazate ont été condamnés mardi dernier à 1 an de prison ferme. Ils étaient poursuivis pour escroquerie, diffamation et menaces par un organisme de microcrédit. Estimant qu'aucune preuve de leur culpabilité n'a pu être clairement établie, l'ONG Attac Maroc ainsi que les deux mis en cause dénoncent un «jugement inique», dictée par les hautes sphères de l'Etat.
«Ce jugement est non seulement d'une lourdeur invraisemblable, mais il est inique», dénonce l'ONG Attac Maroc dans un communiqué publié mardi 11 février. Ce jour-là, en effet, Amina Mourad et Benacer Smaïni, responsables de l'association de défense des victimes des microcrédits ont été condamné à 1 an de prison ferme, assorti d'une amende de 30 000 dirhams et d'une indemnité de 10 000 dirhams à l'association Inmaa. La Cour d'appel d'Ouarzazate leur a accordé 10 jours pour se pourvoir en cassation.
Pour rappel, l'Association de défense des victimes des microcrédits d'Ouarzazate se bat depuis trois ans pour que justice soit faite aux pauvres femmes du monde rurale qui se sont retrouvées du jour au lendemain criblées de dettes, suite aux pratiques de taux élevées des organismes de microcrédit. Quatre d'entre eux avaient porté plainte contre Amina Mourad et Benacer Smaïni pour escroquerie, diffamation et menaces, avant de retirer la plainte, blanchissant ainsi les deux militants lors du procès en 1ère instance.
Procès «entaché de multiples vices de forme»
Cependant, l'association Inmaa, un organisme de microcrédit qui a débuté ses activités à Ouarzazate en 2001, a relancé l'affaire en appel. Après plusieurs audiences dont la dernière était «entachée de multiples vices de forme», selon Attac, le verdict a été rendu mardi dernier. D'après l'ONG, l'iniquité de ce jugement réside dans le fait que les témoins à charge étaient absents et l'avocat d'Inmaa ne s'est pas présenté lors de la séance du 28 janvier 2014, pourtant décisive. De plus, les avocats de la défense, explique Attac, «ont présenté des preuves concernant les abus et dérapages du système du microcrédit (notamment concernant les taux d'intérêts usuriers qui sont pratiqués)». Sans parler des témoignages «accablants» au sujet des abus des organismes de microcrédit qui ne cessent de se multiplier.
Pour Attac Maroc, tout «cela montre bien comment la "Justice" défend des organismes bancaires qui se situent au-dessus des lois et aggravent la pauvreté de leurs soi-disant "bénéficiaires" et condamne les victimes de ces agissements et leurs défenseurs».
Tant pour l'ONG que pour Amina Mourad et Benacer Smaïni, le verdict de mardi «a été dicté d'en haut» et vise à «les faire taire». Pour eux, il ne fait aucun doute que les organismes de microcrédit «ont usé de leur proximité avec le régime» pour les enfoncer. «On nous a condamnés pour escroquerie. Où est la victime ? Pour la menace, ils nous ont dit qu'on a poursuivi quelqu'un dans les locaux du tribunal. C'est absurde. Pendant tout le procès, ils n'ont parlé que de notre manifestation, nous demandant pourquoi nous manifestons, et pourquoi nous soutenons les victimes, nous disant que nous n'avons pas le droit de manifester, …», explique à Yabiladi M. Smaïni.
Des familles détruites par la vente d'un rêve devenu cauchemar
Rappelant que l'agrément du ministère des Finances fixe à 2% le profit des organismes de microcrédits sur les crédits octroyés en zone rurale, le militant révèle que «sur le terrain, ils ont appliqué entre 17% et 400%». «Nous avons tous les papiers qui prouvent cela», affirme-t-il.
D'après Amina Mourad et Benacer Smaïni, de nombreuses victimes ont perdu leurs maisons, plusieurs familles ont été dépossédées de leurs terres. «Ces associations ont même donné des crédits à des étudiants. Ce qui n'est pas normal», nous signale Mme Mourad, ajoutant que cela a entrainé un lourd endettement pour une grande partie de la population d'Ouarzazate. «Des femmes se prostituent pour rembourser les crédits, certaines ont été abandonnées par leur maris, se retrouvant seules à élever quatre ou cinq enfants. D'autres même se sont suicidées, tellement elles n'en pouvaient plus», raconte outrée Mme Mourad.
M. Smaïni cite le cas de deux communes rurales d'Ouarzazate où les femmes doivent rembourser une somme globale dépassant les 100 millions de dirhams. «C'est terrible. Ces organisations procèdent ainsi parce que ces femmes sont illettrées. Elles travaillent dans les champs et il faut savoir qu'en matière d'agriculture, Ouarzazate n'est pas comme Agadir par exemple. Où trouveront-elles cet argent ?», s'interroge-t-il.
Avec tout ce qu'ils ont pu subir jusqu'ici, Amina Mourad ne cache pas son pessimisme quant au procès en cassation. «Mais on le fera quand même. Nous allons maximiser les actions dans les jours qui viennent», déclarent les deux militants qui comptent fortement sur le soutien d'Attac Maroc pour la mobilisation nationale et internationale.


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