L'AMDAM, une association médicale MRE, a signé, hier une convention de collaboration avec le ministère de la Santé. Sur la seule année dernière, en quelques semaines seulement, elle a réalisé près de 10 000 consultations dans la région de Meknès Tafilalet. "Lorsque nous venons, nous constituons un hôpital entier. Ce sont 100 bénévoles, du médecin à l'aide soignante, dans chaque spécialité, et plusieurs tonnes de matériels qui arrivent dans la région. Pendant une semaine l'hôpital d'Errachidia devient le CHU d'Errachidia", raconte Jean-Etienne Bazin, vice-président de l'Association Médicale d'aide au Développement entre l'Auvergne et le Maroc (AMDAM), et chef de service du département d'anesthésie réanimation au CHU de Clermont ferrand a l'occasion de la signature d'une convention entre l'association et le ministère de la Santé marocain, hier, mardi 28 avril, à Rabat. L'association intervient dans la région de Meknès Tafilalet depuis plusieurs années pour former les équipes de santé, apporter des équipements et surtout soigner les plus démunis. 7 à 10 000 consultations sont effectuées chaque année depuis 6 ans, dont 3000 interventions chirurgicales. "En 2002, nous avons pu fournir un fauteuil électrique à une jeune de 15 ans devenu tétraplégique après une chute. Aujourd'hui, il est technicien supérieur chez EDF à Grenoble", raconte docteur Khalid Djeriri, co-fondateur de l'AMDAM, médecin du travail et du sport. Couvrir l'ensemble du pays Les représentants des autorités marocaines souhaitent que l'association en fasse encore plus. Ils ont tous remercié l'AMDAM pour son travail avant d'émettre des doléances. "Je vais vous dire ce que j'ai sur le cœur, commence Said Chbaatou président de la région Meknès Tafilalet : il faut que tous les intervenants dans le domaine de la santé collaborent efficacement. 5 caravanes médicales traversent chaque année la région de Midelt dont nous ne sommes parfois même pas prévenus. Chacun fait ce qu'il veut, comme il veut et ce n'est plus possible". "Il y a de plus en plus d'associations à intervenir mais parfois elles se limitent aux mêmes zones géographiques. Il faut que nos actions convergent pour qu'elles couvrent l'ensemble du pays", a ajouté Abdelali Alaoui Belghiti, secrétaire général du ministère de la Santé. "Vous pourriez peut être élargir votre action à la région de Marrakech et ne pas rester seulement sur Errachidia", a souligné également Nadira El Guerami, gouverneur-coordinatrice nationale de l'Initiative pour le Développement humain. L'AMDAM qui renforce son assise au Maroc en collaborant avec plusieurs ministères, n'envisage pas de reproduire l'expérience dans d'autres endroits du pays. "Depuis 2006, nous avons nettement constaté que les services publiques de santé ce sont beaucoup améliorés. Le nombre de médecins, de salle d'opération, l'hygiène sont bien meilleurs, reconnaît Abdelaziz Amarn président de l'AMDAM et médecin anesthésiste réanimateur, mais lorsque nous avons essayé d'intervenir dans d'autres région, nous avons été refroidi par la logistique. Nous voulons bien aller ailleurs, mais il faut que les intervenants locaux gèrent la logistique. Nous ne devons amener que l'expertise. Imaginez qu'aujourd'hui nous faisons nous même le tri des malades en arrivant.", conclu-t-il. Le message a-t-il été reçu par les autorités ?
