Abderrahman Younès Chekkouri sera-t-il bientôt innocenté. Le ministère américain de la Justice a reconnu que les preuves sur lesquelles se basait la mise en détention de l'ex-détenu marocain de la prison de Guantanamo, étaient peu fiables. Un espoir auquel Younès Chekkouri pourrait s'accrocher pour être définitivement blanchi et libéré alors que les allégations de preuves américaines vont peut-être constituer la base de son jugement au Maroc. Le gouvernement américain vient de reconnaître publiquement une défaillance dans son système de renseignement. Cette révélation a été faite dans une lettre adressée aux avocats d'Abderrahman Younès Chekkouri, l'ex-détenu marocain transférée il y a un mois de la prison de Guantanamo, par le département américain de la justice. Dans son courrier, le ministère émet un doute sur «toutes les preuves identifiant les liens de M. Chekkouri avec l'organisation connu sous le nom de Groupe islamique marocain combattant », une groupe terroriste affilié à Al Qaida selon Washington rapporte Al Jazeera. Selon Cori Crider, avocat de l'ex-détenu et directeur de l'ONG Reprieve soutenant le Marocain, les accusations contre Abderrahman Younès Chekkouri reposait sur le simple fait qu'il était un des membres fondateurs du groupe terroriste marocain. Le détenu avait lui clamé que les informations le liant à cette organisation avaient été obtenues grâce à la torture sur lui et sur les autres détenus qui ont menti pour obtenir un meilleur traitement dans la tristement célèbre prison américaine. Un possible impact sur la justice marocaine ? Alors que ses avocats se préparent à une autre audience cette fois-ci au Maroc, les nouveaux éléments révélés par les autorités américaines vont peut-être bouleverser la donne. «La tragédie c'est que Younès va être potentiellement poursuivi lors de son procès au Maroc sur la base de ces fausses allégations» antérieurement retenues par les américains, s'inquiète son avocat. Pourtant, selon l'ONG Reprieve, des assurances diplomatiques entre le Maroc et les Etats-Unis avaient été donné pour que l'ex-détenu de Guantanamo ne soit pas poursuivi ou détenu plus de 72 heures. Pour rappel, Abderrahman Younès Chekkouri avait été transféré de la prison de Guantanamo où il a séjourné pendant 13 ans vers le Maroc. Arrivé au royaume le 16 septembre 2016, il a été placé en garde à vue avant d'être incarcéré à la prison de Salé où il est toujours retenu en attente d'un procès. Il est accusé par les autorités marocaines d'«atteinte à la sûreté de l'Etat».