Huit morts et environ 260 blessés, ainsi que de lourds dégâts matériels. Tel est le bilan du violent séisme qui a surpris hier après-midi, les habitants de Lorca, la troisième ville la plus peuplée de la région de Murcie. Un habitant sur 5 y est immigré. Pour le moment, on ne compte ni victime, ni blessé parmi les milliers de Marocains de la localité. «Pas de victime ni de blessé marocain dans le séisme de Lorca». C'est ce qu'affirme l'ambassade du Maroc à Madrid, contactée par Yabiladi.com. Le consulat du Maroc à Almeria, plus proche de l'épicentre du séisme, restait injoignable ce jeudi matin, au lendemain du tremblement de terre. Hier, c'est aux environs de 18H47 heure locale (16H47 GMT), qu'une secousse d'une magnitude de 5,1 degrés sur l'échelle de Richter a surpris les 92 694 habitants de Lorca (sud-est de l'Espagne), une des plus grandes municipalités d'Espagne, avec ses 1 676 km² de superficie. «Nous n'avons jamais vécu quelque chose de semblable», confient à ABC, Mohammed et son cousin Addahaoui, deux Marocains vivant à Lorca. Ces immigrés, à l'instar des 6573 Marocains de la ville, disent être sous le «choc» au lendemain du séisme meurtrier. La plupart des étrangers, 20% de la population, ainsi que des autochtones, ont fui leurs demeures pour passer la nuit à la belle étoile, redoutant d'éventuelles répliques. Il y en a eu au moins 23 depuis hier après-midi. Pour sa part l'Association des travailleurs immigrés marocains d'Espagne (ATIME) a promis d'apporter son soutien aux Marocains ayant subi des pertes matériels. Ce séisme vient les mettre à genoux, eux qui étaient déjà malmenés par la crise économique. Ces immigrés sont touchés de plein fouet par le chômage et «résident dans habitats où les de vie sont dures, inhumaines et lamentables» a notamment rappelé Mustapha Zine, délégué de l'ATIME à Murcie. Leurs habitations précaires se sont effondrées hier et ils se retrouvent à présent dans la rue. L'association communautaire s'active pour leur relogement. Trois jours de deuil Le premier ministre espagnol, Luis Rodriguez Zapatero ainsi que les ténors de la classe politique espagnole ont suspendu leur campagne électorale et fait le déplacement sur les lieux du drame pour témoigner leur solidarité aux populations sinistrées par le tremblement. Huit personnes y ont perdu la vie et on compte environ 260 blessés dont 3 dans un état grave. Les écoles restent fermées et la municipalité de Lorca a décrétée trois jours de deuil. Le Maroc épargné La forte secousse a été ressentie jusqu'à Madrid, situé à environ 350 kilomètres au nord-ouest. Mais tel n'est pas le cas dans certaines régions du Nord marocain, comme Al-Hoceima, pourtant plus proches de l'épicentre du séisme. Au Centre national de la recherche scientifique et technique (CNRST) de Rabat, on fait savoir que «la faille du sud de l'Espagne n'est pas la même que celle du nord du Maroc». «Tectoniquement, la région d'Al-Hoceima se comporte différemment de celle de l'Espagne», insiste Nasser Jabour, chef de service Alerte et Gestion de Crise sismique de la CNRST. Par conséquent, «il n'y a pas de risques de répliques au Maroc. C'est une hypothèse à écarter», rassure-t-il. Le 24 février 2004 à Al-Hoceima, un séisme d'une magnitude de 6,3 degrés avait fait 629 morts, 926 blessés et 15 230 sans abri. Celui de ce mercredi 11 mai à Lorca est le plus meurtrier enregistré en Espagne depuis avril 1956. A l'époque, un tremblement de terre avait fait 12 morts et plus de 70 blessés dans plusieurs villages de la région de Grenade, en Andalousie.