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Diaspo #49 : Farid El Asri, chercheur aux multiples casquettes
Publié dans Yabiladi le 21 - 07 - 2018

La vague des printemps arabes et les espoirs autant que les défis qu'ils ont suscités ont fini de convaincre ce chercheur belge à venir s'installer dans le pays de ses parents. De son parcours depuis son arrivée en 2012, il dit ne rien regretter.
Farid El Asri n'est pas revenu au Maroc ; il y est simplement venu – nuance. Une précision à laquelle tient ce chercheur de 47 ans aux multiples casquettes : docteur en anthropologie de l'université catholique de Louvain, professeur-associé à Sciences-Po Rabat et titulaire de la chaire «Cultures, Sociétés et Faits religieux» à l'UIR, directeur et co-fondateur du European Muslim Research on Islamic Development (emridNetwork), professeur invité dans un master sur l'islam contemporain à Grenade, engagé dans un comité scientifique sur un master en sociologie de l'islam en Europe à l'université italienne de Padoue – pour n'en citer que quelques-uns.
Né à Bruxelles, Farid El Asri est diplômé en anthropologie et en islamologie, judaïsant et arabisant. En 2012, un an après les printemps arabes et le Mouvement du 20-février, il vient s'installer dans le royaume, où ses parents puisent leurs racines dans la région de Chefchaouen. «Il y avait une série d'indicateurs que j'estimais être le signal d'un vrai changement à différents niveaux ainsi que toute une série d'opportunités et de configurations nouvelles qui commençaient à faire résonnance auprès des populations et que je trouvais très bonnes. J'ai eu l'opportunité d'étudier le projet de l'université proposé par la présidence de l'université internationale de Rabat, que je trouvais audacieux, inédit et qui englobait une dimension internationale, hyperconnecté aux réalités du monde. C'était tout à fait en phase avec mon état d'esprit et avec la réalité contemporaine», raconte-t-il.
A son arrivée, Farid El Asri découvre avec enthousiasme les étudiants marocains, dont il retient deux caractéristiques : la variabilité de leurs profils et leur capacité à évoluer très vite, «notamment au niveau de la curiosité intellectuelle en général et de leur attention à tracer un parcours malgré toutes les difficultés qu'on peut rencontrer dans le cheminement d'un étudiant dans cette partie du monde».
Des souvenirs parentaux rompus à la réalité d'aujourd'hui
S'il reste principalement ancré à Rabat, l'enseignant a gardé son réseau actif dans le milieu universitaire belge, en l'occurrence à l'université catholique de Louvain où il enseigne la didactique de la religion, et à l'université Saint-Louis où il chapeaute, avec un rabbin et un théologien chrétien, un cours intitulé «Religion d'Occident et société».
Outre la fraîcheur et le dynamisme des étudiants marocains, le chercheur a saisi une réalité mouvante au Maroc, totalement en rupture avec la mémoire parentale. «J'ai un héritage et un conditionnement du Maroc tel que vu par mes parents pendant longtemps. Quand j'arrive, je découvre un environnement qui a énormément bougé par rapport à leurs souvenirs. C'est intéressant de voir comment la réalité des premières générations de Marocains résidant à l'étranger fige un certain rapport au Maroc et la manière dont ils sont déphasés lorsqu'ils découvrent la transformation du pays aujourd'hui», observe Farid El Asri.
«Je ne divorce pas de mes appartenances multiples. Je suis autant à l'aise dans mon européanité que dans ma marocanité. J'assume véritablement les deux et plus. Je suis né dans un contexte européen donc je ne peux pas m'amputer de mes expériences passées. Evidemment, je compare les faits avec ce que j'ai connu, vécu et rencontré. J'ai ce regard européen, occidental, mais il est vite rattrapé par l'anthropologue que je suis, qui a très vite tendance à contextualiser et saisir les reliefs des environnements pluriels», ajoute-t-il.
«Lorsque la France s'enrhume, la Belgique éternue»
Dans un ouvrage qu'il coédite : «Islam belge au pluriel» (Presses universitaires de Louvain, 2012), il est justement question de contextualiser l'islam tel qu'il est vécu et pratiqué en Belgique. L'anthropologue qu'il est, engagé depuis dix-sept ans dans le dialogue interreligieux, s'épanche : «Ce qui m'a intéressé, c'est la manière dont des expériences du religieux qui sont démographiquement minoritaires dans un paysage vont progressivement s'enraciner dans le contexte européen. Puis la question est venue de savoir si d'autres expériences étaient déjà passées par là. On retrouve ainsi le judaïsme en tant que fait religieux minoritaire dans le paysage historique et contemporain de l'Europe, qui a connu une trajectoire chargée de difficultés mais aussi de succès, avec un enracinement assez notoire et un passif lourd.»
Globalement, il faut bien leur reconnaître ça, aux Belges : les débats sur l'islam leur vont mieux qu'aux Français, particulièrement crispés sur les questions identitaires. «Vous savez, il y a un adage qui dit que lorsque la France s'enrhume, la Belgique éternue. On a certes tendance à importer les débats français dans la partie francophone du pays, comme la burqa ou le burkini, mais on les traite non pas par le prisme de la laïcité, mais par celui de la neutralité. La pression est donc différente mais elle est là : la France a un passif avec la réalité du monde musulman, entre autres avec la mémoire algérienne, alors que la Belgique n'a pas de passé colonial avec des pays musulmans», analyse-t-il. Farid El Asri est justement à l'image de ces débats : posé, pondéré, car il contextualise, toujours.
Article modifié le 21/07/2018 à 13h24


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