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Europe : Les rappeurs bi-nationaux fiers d'être Marocains
Publié dans Yabiladi le 13 - 03 - 2013

Les jeunes rappeurs en France, en Belgique, au Pays Bas et même au Danemark incorporent de plus en plus leurs origines marocaines dans leurs chansons et leurs clips. Provocation, revendication identitaire, récit de soi, effet de mode ... ces enfants d'immigrés choisissent l'interprétation qu'ils préfèrent.
«Depuis environ 5 ans, il y a un retour à l'identité marocaine, chez les artistes et les chanteurs hip hop d'origine marocaine, en Europe du nord», estime Farid El Asri. Cet anthropologue, chercheur-associé au Centre Jacques Berque, à Rabat, et au Centre Interdisciplinaire d'Etudes de l'Islam dans le Monde Contemporain, à Louvain, en Belgique, a un emploi intéressant : écouter du rap. Plus exactement, suite à sa thèse sur l'expression musicale des musulmans européens, il revient, pour Yabiladi, sur les rappeurs de tous poils : belgo-marocains, hollando-marocains et franco-marocains qui intègrent dans leurs chansons et dans leurs clips de petits ou de gros morceaux de marocanité, sauce hip hop. Attention ça dépote !
«Autant les premières générations de Marocains en Europe ont eu tendance, dans les années 60, à raconter la douleur de l'exil et le Maroc avec beaucoup de nostalgie, autant la dernière génération raccourcit la nostalgie au plus court : les vacances, indique Farid El Asri. Ils mettent en avant un pays idéalisé, très proche de la carte postale.»
Le groupe «Meknessi style», Ali B. des Pays Bas, Appa ont réalisé des clips typiques de ces vacances au bled revisitées. Pont du ferry de la Comarit, vue de Tanger, thé à la menthe, soleil, potes, grosses cylindrées, quad et motos habitent le clip. Exit les longs voyages en voiture surchargées, les files d'attente pour monter sur les ferrys, les grandes familles dont on prend des nouvelles, le groupe Meknessi style avec Kalsha feat Rekta et Don Erback chante «J'ai ma place au soleil», dans «Bienvenue à Meknes city». Le groupe Appa reprend, sans plus d'équivoque, «Ana Maghrebi» et Ali B. et Sjaak, également néerlandais énumèrent les clichés dans «Niks te maken».
Ali B. : Niks te maken
Leurs origines marocaines, les rappeurs les reprennent aussi à leur compte de façon beaucoup plus violente, dans le contexte des banlieues que ce soit en Belgique, aux Pays Bas ou en France. Avec des T-shirts marocains, du vocabulaire et des références au Maroc, ils renvoient leurs origines aux visages de ceux qui les pointent du doigt. « Ce sont parfois les mêmes chanteurs qui louent le Maroc en mode vacances qui réinterprètent leur identité marocaine dans des clips violents et sombres», souligne Farid El Asri. Appa et Sjaak qui chantaient «Ana maghrebi» sous le soleil récupèrent leur T-shirt à l'image du Maroc pour servir de repoussoir dans «Ik Heb Schijt».
Appa avec Sjaak : Ik Heb Schijt
«Il faut avoir à l'esprit qu'aux Pays Bas la politique multiculturaliste a totalement changé avec la mort de Théo Van Gogh et la montée de l'extrême droite avec Geerts Wilders. Dans ce clip, Appa et Sjaak ne se contentent pas de mimer l'hyper violence, ils délivrent aussi un message : je vais utiliser le cliché qui te fait peur pour t'interpeller. C'est de la provocation, de la subversion», explique Farid El Asri.
«Beaucoup de rappeurs ont eu une trajectoire difficile et chacun cherche à enraciner son identité dans un contexte nouveau et hostile», explique Farid El Asri. Dans «Qui peut me stopper», le Franco-marocain La Fouine rend hommage à sa mère. «Dans le rap conscient le chanteur analyse sa vie. C'est un moment plus propice que les joutes verbales à l'expression de marocanité», explique le chercheur belgo-marocain. «Je viens de loin et vu mon teint, je dois faire les choses bien mais qui peut me stopper ?» «Renier mon identité je peux pas essayer mais qui peut me stopper ?», demande-t-il dans le refrain.
La Fouine : Qui peut me stopper
Le Maroc devient, pour certains chanteurs, une opportunité. Comme les enfants d'émigrés marocains qui décident de se lancer professionnellement, dans le pays de leurs parents, quelques rappeurs opèrent des rapprochements avec des chanteurs marocains «Certains essaient de se produire sur scène de s'associer à des groupes comme H-Kayne, ici, au Maroc, par exemple», rapporte Farid El Asri. Le rappeur hollandais Salah Edin en est l'exemple : il a tenté le tout pour le tout avec un morceau en darija. Un darija très approximatif.
Salah Edin : Tfoe
«A force, le Maroc devient une mode, une spécificité identitaire qui permet de se démarquer des autres chanteurs dans un monde musical extrêmement concurrentiel où il est difficile de se démarquer», analyse Farid El Asri. La marocanité revendiquée dans les clips devient un faire-valoir sur le marché de l'art. «Il y a là une forme d'exotisme renversé, petit à petit, lorsque toutes les stars mondiales viennent à Marrakech, faire la fête, le Maroc devient «the place to be»».


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