Le gouvernement britannique ne va pas rapatrier les enfants de ses ressortissants engagés en Syrie auprès de Daech. Ils sont au moins une trentaine à être détenus avec leurs mères dans les camps kurdes. Mais à rebours des appels de l'UNICEF, Sajid Javid, ancien secrétaire d'Etat à l'Intérieur (Parti conservateur), a conclu avant la fin de son mandat qu'il serait «trop dangereux d'envoyer des responsables récupérer les enfants en Syrie, en dépit des visites dans les camps de travailleurs humanitaires et de journalistes britanniques», selon The Independent qui site le Time. La même source souligne que les services de sécurité britanniques craignent que leurs citoyens bloqués en Syrie, notamment les femmes ayant déserté les zones de combat, maintiennent leurs positions vis-à-vis du jihadisme et de l'islamisme une fois rapatriés, et qu'ils constituent ainsi «un risque important pour la sécurité nationale». «Ces enfants ont été élevés dans un environnement terroriste et imprégnés de l'idéologie de Daech, surtout ceux âgés de plus de huit ans. Les laisser dans cette situation signifie créer une nouvelle génération de terroristes qui constitueront une menace pour nous et pour la communauté internationale tout entière», averti de son côté Abdulkarim Omar, responsable des affaires étrangères de l'administration des camps dans le nord de la Syrie, contacté par le média britannique. Contrairement au Royaume-Uni, d'autres pays européens ont procédé au rapatriement d'enfants de jihadistes emmenés par leurs parents ou nés en Syrie. La France, l'Allemagne, la Norvège et le Danemark ont entrepris cette opération en nombre réduit, priorisant les orphelins dont les aïeux ont été tués sur les territoires de combat. L'Australie a également rapatrié des enfants et petits-enfants de ressortissants australiens engagés dans le jihad auprès du groupe terroriste. Au Maroc, des ONG appellent aussi au rapatriement des enfants et de leurs mères depuis la Syrie, mais ce processus connaît des lenteurs.