Dans le sillage de la condamnation à un an de prison ferme de la journaliste Hajar Raissouni, Maitre Abderrahim Jamaï a adressé ce dimanche une lettre au procureur général du roi près de la cour de cassation, Mohamed Abdennabaoui. Partagé sur la page Facebook d'Aboubakr Jamaï, la lettre souligne «les manquements criants des services de M. Abdennabaoui dans l'affaire Hajar Raissouni», écrit-il. Dans sa lettre, l'avocat rappelle les pouvoirs étendus du procureur général du roi près la Cour de cassation, affirmant ne pas «les contester». «Mais je vous demande et vous laisse la réponse : Pourquoi avez-vous choisi le dossier de la journaliste Hajar Raissouni pour utiliser tout ce qui est contraire à la loi et à la légitimité lors de l'arrestation, pour lui fabriquer des crimes, réunir contre elle des preuve, l'arrêter et la mettre en prison ?», s'interroge Me Abderrahim Jamaï «Vous avez permis, dans un précédent judiciaire marocain à l'ère de l'indépendance du ministère public, d'utiliser un procès-verbal non signé par Hajar comme preuve et vous avez accepté de l'utiliser devant le tribunal. Vous avez accepté qu'une femme se soit condamnée elle-même par ce qui a été mis dans le procès-verbal, ce qui est contraire à ses déclarations signées.» Lettre de Me Abderrahim Jamaï «Le sort de la justice restera-t-il lié à des scandales endémiques, comme pendant les années de plomb ? Le destin de la liberté est-il un inconnu, nu de toute protection ?», s'interroge encore l'avocat. «En tant que citoyens et praticiens du droit, nous en avons assez des mots doux et gentils et que nous ne sommes plus capables de recevoir des doses d'amertume successives. Ayez pitié de vous-mêmes et ayez pitié de ce pays», conclut la lettre.