Le Maire d'Agadir considère que l'unité de la ville est une bonne approche parce qu'ily a une logique territoriale. Entretien. “Libé” : Pourriez-vous nous dresser un premier bilan de votre mandat? Tarik Kabbaj : Aujourd'hui, la ville est lancée sur de grands projets. Nous avons, au début de l'année 2006, tracé le cadre de ce que seront les grands projets d'Agadir signés en mai 2006 auprès de S.M le Roi. Je pense que ce sont des projets qui permettront à la ville de se mettre à niveau. Il est difficile de parler de bilan, parce que nous avons travaillé pendant presque une année et demie à maîtriser un peu la commune. Nous avons aussi lancé un certain nombre d'études sur la Promenade, les espaces verts et loisirs. C'était donc surtout une période d'étude et de réflexion. Aujourd'hui, nous entrons à temps dans l'action sur un certain nombre de projets importants parce que Agadir est une station balnéaire et l'économie locale est basée sur le tourisme. Il y avait donc un grand problème, en l'occurence l'absence d'une Promenade. Nous commençons sa réalisation: le projet est situé sur cinq kilomètres et permettra aux touristes de pouvoir se déplacer facilement dans cet espace. Nous allons également renforcer et améliorer les accès et permettre à la population gadirie d'accéder à cette plage magnifique. En allant sur la Promenade, les touristes peuvent aussi découvrir d'autres quartiers comme Talborjt ou souk Al Had. C'est vraiment un projet structurant pour la ville. Quelles sont les autres actions entreprises par la commune urbaine d'Agadir pour sa mise à niveau? On ne peut pas travailler uniquement le tourisme et négliger le reste. De ce fait, le programme que nous avons lancé consiste à organiser et améliorer le cadre de vie des populations. Ce sont des projets de proximité basés sur la création des espaces verts, de terrains de sport, d'équipements de proximité et des maisons de quartiers. Ces dernières seront des lieux de rencontres pour les jeunes et les moins jeunes et pour les associations. Tous ces projets, et au fur et à mesure qu'ils sont prêts au niveau des études, nous les présentons à la population et aux associations. Ce sont elles qui vont contribuer à leur amélioration. Aujourd'hui, nous avons terminé un projet sur Al Houda et nous sommes en train de travailler sur un autre concernant l'esplanade de l'université et là, nous réunissons aussi les universitaires et les étudiants pour essayer d'avoir leurs avis sur un projet qui répond réellement aux besoins de la population. L'objectif qui nous anime est que le citoyen s'approprie ces projets. Au-delà, il y a aussi des projets d'amélioration du réseau urbain, des trottoirs, des espaces verts partout dans la ville. Notre philosophie est de changer complètement l'environnement des gens en leur offrant une ville verte, une ville fleurie où les citoyens peuvent vivre avec le minimum de risques et de dangers. Ce qui signifie aussi de l'eau, la récupération des eaux usées. C'est donc toute une politique globale que nous sommes en train de mettre en place. On a l'impression qu'Agadir est une ville qui évolue à des vitesses différentes (zone touristique - Talborjt)? Pas du tout. D'abord, c'est une ville où il y a beaucoup de différences. Tout ce que nous voulons, c'est rehausser les quartiers déficitaires en équipements. Je ne pense pas qu'on ait des zones suréquipées. Talborjt est un très mauvais exemple que vous donnez. Le quartier a été construit après le tremblement de terre. C'est un quartier moderne mais qui connaît effectivement des problèmes. Parce que c'est une zone de commerce qui, aujourd'hui, vit une crise identitaire. Et il faut parvenir à redynamiser ce quartier pour en faire un grand centre d'activités, d'où l'importance justement d'arriver à drainer des touristes à Talborjt pour que la population crée des activités. C'est un projet sur lequel nous sommes actuellement en train de réfléchir. Nous allons entamer quelques petits aménagements au niveau de Talborjt, mais nous pensons que le problème ne sera pas résolu facilement. Cependant, nous avons des quartiers avec un déficit total d'équipements. Agadir est une ville composée de communes qui avaient un très bas niveau de développement. Je pense à Bin Sergaou et Tiquiouine par exemple, que nous sommes d'ailleurs en train de développer. Mais, il faut d'abord créer des routes, et procéder à l'assainissement. D'ailleurs là où j'habite, il n'y avait pas et il n'y a pas encore d'assainissement. Donc il va falloir refaire ces quartiers-là. Nous sommes en train d'ouvrir, donc, un certain nombre d'équipements nouveaux. Le problème est que c'est une ville qui s'est développée aux quartiers juxtaposés avec beaucoup de problèmes urbanistiques. A cet égard, j'estime que c'est bien dommage que ce soit une ville moderne qui ne s'est pas développée de manière intelligente. Par conséquent, nos efforts de développement vont porter sur l'ensemble des quartiers de la ville. On ne peut pas avoir un tourisme qui marche et des quartiers déficitaires en équipements.