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Le Retour de Boulane
Publié dans Albayane le 12 - 04 - 2012

«Le Retour du fils» est une surprise agréable vu les antécédents de son réalisateur qui a très souvent en ce penchant de faire de ses films des contestations d'une injustice sociale ou politique. Le jeune homme de 56 ans réalise cette fois un film très personnel où on le voit parler de lui-même et de son cinéma, commentant un Maroc riche en beauté et en paradoxes. Le film est projeté dans 8 salles obscures à travers le pays et semble attirer un large public qui semble ravoir du goût au cinéma marocain. Ahmed Boulane nous a reçus dans son petit appartement au centre de Casablanca pour nous parler de ce nouveau film avec un large sourire digne d'un grand enfant (terrible) cinéaste.
AL Bayane : Le film raconte l'histoire d'un rapport père-fils un peu survolté, une identité mal assumée, mais aussi de cinéma. A quel point est-il personnel, ce film ?
A. Boulane : Le film est une fiction à cent pour cent, ce qui est personnel c'est une bonne partie du décor, une partie du film a été tourné chez moi ( la maison du père que l'on voit au film est la même où Boulane nous a reçus pour l'interview, rien n'a été touché ndlr), et aussi le fait que le personnage principal qui est un acteur, et son meilleur copain est un réalisateur, je suis réalisateur et acteur sans oublier que je suis le réalisateur du film qui autour de cet acteur, je suis à la fois en dehors et dans le film. C'est une sorte de schizophrénie positive. Parce que ce film je l'avais écrit-il y a dix ans, j'ai un peu pris de distance ce qui fait que je parle de ces problèmes l'identité, avec beaucoup de dérision et avec beaucoup de tristesse aussi…
Justement, vous semblez tout de même avoir des reproches à l'encontre de la sphère cinématographique marocaine ?
Oui, c'était dérisoire en fait, aujourd'hui au Maroc tout le monde veut faire du cinéma parce qu'il a de l'argent. Alors qu'avant, le cinéma était fait par des ratés comme moi. Maintenant tout le monde peut le faire, c'est devenu comme la pharmacie, comme la médecine, C'est peut être un métier qui peut rapporter de l'argent mais pas respectable du point de vue de cette caste : je doute fort que les bourgeois dans leur fort intérieur aient un réel respect pour le cinéma, I don't think so ! ( je ne le pense pas). Moi j'ai appris le cinéma comme un métier artisanal, j'étais comme un enfant qui est allé apprendre à réparer les voitures en devenant apprenti chez un garagiste. Je n'ai pas étudié le cinéma, je n'ai même pas été à l'école. Quand je vois que maintenant on fait des études en cinéma à 100 000 dirhams par an etc. Je ne pense qu'à une seule chose : que l'école ne peut pas faire apprendre la passion. L'école ne peut rien t'apprendre en fait, elle éduque, donne peut être des bases, mais ne te donne pas la passion.
De quel genre de crise d'identité parlez-vous dans ce film ?
Je parle du décalage, vous savez, il y a des enfants d'immigrés qui viennent de l'europe.et qui vivent un sérieux décalage. Chose que je trouve interessante et doit être explorée. Parce que le décalage ne concerne pas seulement les immigrés, on peut être fils d'un quartier comme Ain Diab et être décalé par rapport à un enfant de Hay Mouhamadi, c'est ce décalage qui fait l'identité, je trouve. L'exemple des jeunes footballeurs ou artistes marocains qui brillent à l'étranger et qui reviennent au Maroc, viennent peut être pour un certain héritage sanguin alors qu'ils ne se sentent certainement pas Marocains à part entière, se retrouvant dans une situation où l'on en veut faire marocain de pure souche de force. En Amérique par exemple, on a Coppola ou Scorsese qui ne sont pas d'origine américaine mais qui sont américains à part entière. Ici, il y a Rochdi Zem qui est marocain d'origine mais qui a eu un lapsus révélateur lors d'hommage qu'on lui a consacré à Marrakech en disant « le pays de mes parents » chose qui reste discutable parce qu'il doit de la reconnaissance à ses parents marocains et le pays qui lui rend hommage d'un côté, mais de l'autre on ne peut pas lui en vouloir s'il ne se sent pas marocain. Mais il y a aussi Jean Reno qui a eu les larmes aux yeux en parlant des années qu'il a vécues au Maroc, à la télé. Et c'est de cela dont parle mon film, se prendre trop la tête et sans se le jouer « auteur », quoique je suis un auteur puisque j'écris mes films.
On a également l'impression que ce film est un petit peu moins engagé politiquement que les autres…
Oui, c'est un peu vrai, c'est un film intimiste en premier lieu, mais ça n'empêche que mes films ont toujours eu un engagement politique. Chacun de mes films comporte une scène d'injustice, des interrogatoires policiers. Dans tous mes films, on arrête la jeunesse et on la met en prison. J'ai toujours contesté l'injustice et l'atteinte à la liberté. Et ce film comporte ces éléments là, il n'est pas entièrement a-politisées. Dans chacun de mes films, je conteste l'injustice et l'attaque aux libertés de jeunes, et ça ne va pas s'arrêter, mon prochain film, qui sera une comédie, en parlera aussi.


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