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Houcine Louardi, invité du club : Entreprendre Démocratisation de l'accès aux soins
Publié dans Albayane le 22 - 04 - 2012

Le ministre de la santé Houcine Louardi était l'invité du club Entreprendre le 19 Avril 2012 à Casablanca pour présenter la politique de santé de son département. Cette rencontre, dont l'objectif est de permettre d'échanger et de débattre de questions importantes concernant un secteur aussi vital que celui de la santé a eu lieu au Sheraton palace de Casablanca qui s'est transformé l'espace de quelques heures, en un lieu de débat, d'échange et de partage autour de plusieurs sujets qui touchent de prés ou de loin a la santé des citoyens .Les moments forts de cette rencontre.
Un tel événement ne pouvait pas passer inaperçu, la santé intéresse toutes les franges de notre population, petits, grands, femmes hommes. La santé c'est un tout et on comprend que toutes les questions relatives à ce secteur vital et social par excellence puissent attirer grand monde, surtout celles et ceux qui sont directement impliqués par la santé de notre population pour participer à cette rencontre dont l'importance n'échappe à personne.
Les organisateurs du Club Entreprendre ont choisi trois thèmes pertinents :
1 / L'offre de soins et accès aux soins
2 / La politique du médicament
3 / La couverture médicale
Pour débattre de ces différents thèmes, il y avait aux côtés du ministre de la santé, Adil Zenfari, président de Genpharma, le professeur Karim Ourdine du C.H.U de Fès et Zouine pharmacien à Meknès.
L'assistance était composée de différents acteurs qui interviennent dans le système de la santé, les médecins du secteur public, du secteur privé, l'industrie pharmaceutique, les pharmaciens d'officine, les dirigeants d'entreprises publiques et privées, de hauts fonctionnaires, de décideurs, de cadres, les syndicats, la presse…
Abordant le volet relatif à l'accès aux soins, le ministre de la santé a été fidèle à lui-même, direct, franc, sincère. Il a présenté à l'assistance un diagnostic de la situation actuelle tout en rendant hommage à son prédécesseur pour les acquis et les efforts entrepris.
Le ministre de la santé, Houcine Louardi a tenu à rappeler qu'il allait préserver les acquis réalisés dans le secteur de la santé, qu'il va poursuivre les chantiers lancés, et qu'il mettra tout en œuvre afin de concrétiser le programme du gouvernement concernant le secteur de la santé.
Le professeur Louardi a tenu à rappeler que son département allait tout mettre en place afin d'assurer l'équité de l'offre de soins entre régions et milieux rural et urbain.
Nous ne ménagerons aucun effort, nous allons nous investir pleinement pour faciliter l'accès aux soins pour les plus démunis et pour la population rurale, en particulier les habitants des zones difficiles d'accès ou des zones enclavées.
Nous allons travailler au niveau du terrain aux côtés des professionnels de la santé, nous serons aussi très proches des malades et de leurs familles afin de concilier les citoyens avec les structures de santé.
Nous voulons redonner et rétablir la confiance du citoyen à l'égard des établissements sanitaires. Pour atteindre ces objectifs, nous devons revoir nos comportements, nos agissements, nous devons accorder une grande importance à l'amélioration de l'accueil au niveau de toutes les structures de santé, de tous les services hospitaliers, nous devons être à l'écoute des patients et leurs familles.
Analyse de la situation
Abordant l'analyse de la situation actuelle caractérisée par des acquis certains telle par l'exemple la mortalité maternelle et infantile. La mortalité maternelle était de 359 pour 100 000 naissances vivantes en 1980, nous sommes passés de 227 / 100.000 en 2007 à 112 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes en 2010/ 2011, soit moitié moins de décès. La mortalité infantile a diminué également: 36.2 %° en 2010 contre 138 %° en 1980, ce qui va contribuer grandement a la réalisation des objectifs du millénaire.
Il y a aussi la maitrise de l'accroissement démographique qui est passé de 2.58 % en 1960 à 1.05% en 2011.
L'indice synthétique de fécondité [ISF] est passé de 7 en 1960 à 2.2 enfants / femme en 2011.
L'espérance de vie à la naissance est passée à 74.8 ans en 2011 contre 47 ans en 1962, ce qui représente un gain de 28 ans d'espérance de vie à la naissance
Grace aux nombreux progrès réalisés par notre pays dans le domaine de la médecine et aux efforts consentis, nous maitrisons mieux les maladies transmissibles
Notre pays, grâce aux choix opérés dans le domaine de la prévention et à la politique vaccinale a réussi à éradiquer et à éliminer beaucoup de maladies sous surveillance, c'est notamment le cas de la Diphtérie, de la Coqueluche, de la Poliomyélite et du Paludisme…
Tous ces acquis sont le fruit d'une mobilisation constante des professionnels de la santé auxquels je tiens à rendre hommage, mais aussi à la clairvoyance des responsables au niveau du ministère de la santé et à la mise en place d'un bon dispositif de surveillance épidémiologique
Les Principaux défis
Concernant les principaux défis auxquels le département de la santé fait face et qui sont aujourd'hui la priorité des priorités du ministre de la santé, le professeur Houcine Louardi a rappelé que ces défis concernent les difficultés d'accès aux soins, le déficit aigu en ressources humaines, l'Insuffisance de financement, la crise de confiance, les citoyens portent parfois un regard critique a l'adresse des structures de santé et le déficit de gouvernance.
En outre, et pour étayer encore plus ses propos et mettre en exergue les actions à entreprendre pour relever les nombreux défis, le ministre de la santé a jugé inadmissible que le taux de mortalité en pré-hospitalier, c'est-à-dire de citoyens victimes d'un grave accident de la route qui meurent sur le lieu de l'accident ou au cours de leur transport en ambulance avant d'arriver à l'hôpital puisse atteindre 63 %, c'est révoltant, inacceptable.
S'agissant des indicateurs de performance des hôpitaux, le ministre de la santé a indiqué que le taux d'occupation moyen (T.O.M) de nos hôpitaux ne dépasse pas 56 %, c'est-à-dire qu'un lit sur deux est vide.
L'autre grande aberration concerne la consommation des soins par la population, il ressort de la présentation du professeur Houcine Louardi que 20 % de la population la plus riche au Maroc consomme 56 % des soins alors que 20 % de la population la plus pauvre n'en consomme que 3 %, soit un décalage entre les pauvres et les riches de 1/19.
Abordant la part des ménages dans le financement de la santé, le ministre de la santé a rappelé que l'effort de participation des ménages au financement des soins s'élève à 58 %. Chacun d'entre nous sait que lorsqu'un proche est hospitalisé, la contribution à apporter est de 58 %.
Iniquité dans l'accès aux soins
La couverture médicale ne dépasse guère 30 %. Il n'y a pas de politique de prise en charge des urgences ni de politique de prise en charge de la santé mentale. L'iniquité dans l'offre et l'accès aux soins entre les différentes régions, mais également entre le milieu urbain et le monde rural, persiste. Les chiffres du ministère révèlent que 31 % de la population réside à plus de 10 km d'un centre de santé tout en sachant que plus de 140 établissements de soins sont fermés faute de matériel, de personnel. Nous sommes face à un problème de gouvernance. Nous connaissons un déficit qualitatif et quantitatif en matière de professionnels de santé. L'OMS nous classe parmi les 57 pays au monde qui connaissent une pénurie aiguë en personnel de santé. Notre ratio est de 5,4 médecins pour 10 000 habitants, celui de la Tunisie de 12, celui de l'Algérie de 13 et, en Europe, il s'élève à 34, voire même à 43 dans certains pays.
Contact médical par habitant et par an : 76% [contre 170% en Tunisie et 650% OCDE]
Accès à l'hospitalisation 1.1 lit/1000 hab. contre 2.1 en Tunisie et 7 dans l'OCED,
Taux d'hospitalisation : 4.7 % contre [10-25%] OCDE
Accès à la césarienne 7.9 % NV. Au Maroc Contre 25.8 OCDE et 20 France.
Centralisation outrancière
L'exécution du crédit alloué au ministère de la Santé est faible. Nous revendiquons une augmentation du budget, mais il faut savoir que l'exécution du budget dans certains secteurs ne dépasse pas 48 %, soit la moitié seulement. Il est encore question ici de bonne gouvernance. Parlons maintenant du centralisme. Les directions régionales n'ont de régionales que le nom. Toutes les décisions sont prises à Rabat, sans déconcentration. Nous évoquons une stratégie issue d'une politique du médicament. Mais de quelle stratégie parlons-nous ? Pour décliner une stratégie, il faut au préalable une politique du médicament et de la pharmacie qui n'existe pas au Maroc.
A l'évidence il existe une forte centralisation des décisions. Il est aberrant de vouloir aujourd'hui décider de choses et d'autres concernant une prise de décision locale à l'échelon central, non seulement il n'ya pas une vue réelle de ces problèmes, mais en plus il y a une perte de temps qui peut être préjudiciable
La régionalisation n'est pas encore totalement et pleinement effective
On note une Absence d'autonomie de gestion des établissements de santé,
De même on relève une absence de politique claire de médicaments et de ressources humaines, Concernant la complémentarité entre le public et le privé, celle – ci est inexistante hormis la sous traitance de l'hémodialyse
Faible action sur les déterminants sociaux de la santé
Déficit en ressources humaines
Déficit aigu : Maroc est parmi 57 pays en situation de déficit aigu en personnel
Déficit actuel de 9000 infirmiers et 7000 médecins [dont 25% dans les CHU]
Densité médicale 6.2 pour 10 000 contre 11.9 Tunisie, 12.1 Algérie et 51.6 en Esp.
RH hospitalières 3.1 lits/médecin Contre 1.6 [OCDE] 1.3 lit/infirmier contre 0.75 lit l'OCDE
Grande iniquité entre les régions et les milieux
Capacité de formation limitée
Malgré le dédoublement des effectifs des infirmiers en formation dans les IFCS et l'avènement de l'Initiative 3300 médecins / 2020 Capacité de recrutement limitée [2000 postes par an]
Insuffisance du financement
En ce qui concerne le financement du département de la santé, l'argent c'est le nerf de la guerre, à l'évidence quels que soient les moyens financiers que l'on peut consacrer à la santé des citoyens ceux –ci seront insuffisants. Mais il faut savoir que nous n'utilisons pas de manière efficiente ces même moyens, il y a beaucoup de gaspillage, c'est une question de gestion, de bonne gouvernance et d'utilisation rationnelle de ces moyens financiers dont nous avons besoin
La part du produit intérieur brut (PIB) réservée à la santé au Maroc est de 5.3 % contre 6.4 % Tunisie et 9 % OCDE. L'OMS préconise 10 %
Les dépenses totales de santé par habitant et par an sont 231 $ ppal contre 500 en Tunisie, 437 en Algérie et 3060 OCDE
Reste à la charge des ménages [out of Pocket] en % de dépense totale en santé
57 % contre 40 % en Tunisie
19% OCDE et 20.7 % en Espagne
Accès aux Médicaments 400 DH/habitant contre 5000 DH/habitant OCDE
Une plus grande autonomie de la région
Abordant les actions que son département entreprend aujourd'hui pour redorer l'image de marque du secteur de la santé afin de lui permettre de jouer pleinement et efficacement son rôle dans la promotion de la santé des citoyens , le ministre de la santé a insisté sur la nécessité de procéder aux changements d'attitudes de certains professionnels de santé : « nous devons rendre aux citoyennes et aux citoyens la confiance dans le système de santé marocain par des mesures qui ne nécessitent pas d'argent. Il s'agit notamment de la moralisation du secteur…» Il s'agit pour nous tous que ce soit au niveau des centres de santé ou des hôpitaux d'améliorer l'accueil, l'information, de veiller à la propreté dans les hôpitaux, de mettre à disposition de nos concitoyens malades des médicaments et du matériel et de veiller au respect strict au droit à la santé qui est consacré par la nouvelle Constitution.
Sur haute instructions de sa majesté le roi Mohammed VI qui entoure de sa bien vaillance et sa sollicitude sans cesse renouvelée le secteur de la santé , le Ramed est généralisé , ce projet sociétal va permettre à Huit millions et demi de Marocains d'accéder à des soins de qualité , aux médicaments et matériels médicaux et d'être servis dans nos hôpitaux sans qu'il leur soit demandé de l'argent , c'est un grand acquis dont nous devons tous être fiers .
Dans cet ordre d'idée, nous allons remédier aux lacunes qui prévalaient et qui pénalisaient les ménages. Nous allons réduire la part supportée par les ménages dans le financement de la santé. Elle s'élève actuellement à 58 % et ne devrait pas dépasser 20 %, voire même moins avec le Ramed et la mise à disposition aux citoyens des médicaments.
Concernant la régionalisation pour aboutir à une efficience gestionnaire et économique. Je ne veux plus voir ce système de régionalisation fictif. Les directions régionales de la santé auront pour mission la planification, la coordination, la gestion basée sur les résultats, la collaboration intersectorielle, la participation communautaire, la gestion du partenariat public/privé qui démarre timidement et, surtout, la gestion des ressources humaines, matérielles et financières. Nous ne pouvons plus tolérer qu'il y ait des directeurs régionaux dans les différentes régions et que les ressources humaines, matérielles et financières soient gérées à partir du ministère. La région aura son personnel, ses propres moyens, c'est a elle d'affecter ce personnel là ou elle le jugera. La région aura toute la latitude pour décider en étroite collaboration avec les syndicats de la profession et les élus
Mettre en place une véritable
politique du médicament
Le médicament a fait couler beaucoup d'encre, il est toujours un sujet d'actualité.
On peut aisément comprendre les motivations qui animent certains et plus particulièrement l'industrie du médicament. On peut dire ce que l'on veut là-dessus mais il faut se montrer réaliste et admettre que les temps changent et que par conséquent il n'est plus question de nager en eau trouble, ni de vouloir utiliser des procédés peu voyants qui masquent toute visibilité. Aujourd'hui il nous faut une stratégie claire et précise.
Pour le ministre de la santé les choses sont claires pour décliner une stratégie, il faut au préalable une politique du médicament et de la pharmacie qui n'existe pas au Maroc.
Concernant le vide ou plus exactement le flou qui entoure le médicament. Nous allons nous attacher avec la participation de tous les intervenants à mettre en place une véritable politique du médicament et de la pharmacie avec un nouveau système de fixation des prix du médicament, nous allons investir dans le médicament générique en adoptant une démarche formative, former à la faculté pour montrer aux futurs médecins l'intérêt des génériques, les sensibiliser à les prescrire sans forcer , sans imposer la prescription aux médecins qui gardent la liberté de prescrire le médicament qu'ils jugeront utiles et efficaces pour leurs patients
Nous allons instaurer des mécanismes pour protéger les médicaments essentiels et de très grande utilité pour la population. Par exemple, je pense que les prix des médicaments essentiels qui concernent des pathologies telles que le diabète, le cancer, les maladies cardiovasculaires… doivent être maintenus constants, voire même abaissés. Nous allons mettre en place et revoir les mécanismes réglementaires qui permettent d'ajuster la politique de remboursement dans le cadre de l'assurance maladie. Nous allons promouvoir la rationalisation de la consommation de médicaments du citoyen par une information correcte et transparente et, surtout, rationaliser la prescription.
C'est un travail qui va demander un peu de temps, mais je suis très confiant car mes confrères médecins savent que les défis qui nous attendent, nous ne pourront les relever qui si nous sommes tous unis autour de ces questions qui nous engagent tous.
Ressources Humaines
Notre pays enregistre à l'heure actuelle, en ce début de l'année 2012, un manque en cadres paramédicaux évalué à prés de 9.000 postes qui restent à pourvoir si l'on veut réellement faire face aux nombreux et inextricables problèmes que connaissent nos structures de santé, et ce, aussi bien au niveau du réseau des soins de santé de base (S.S.B) qu'au niveau du réseau hospitalier . Des mesures urgentes doivent voir le jour si l'on veut réellement atténuer les effets de cette pénurie.
Les conséquences à court terme qui pourront découler de cette grave pénurie exposeront notre population demain à de véritables problèmes de santé si rien de concret n'est entrepris aujourd'hui pour juguler le manque d'infirmiers (ères).
Le manque en personnel infirmier toutes catégories, profils et spécialités confondus, n'est pas nouveau. Cette pénurie remonte à loin et plus exactement aux années 80, quand le Maroc a fait le mauvais choix de fermer ses écoles de formation des personnels de santé.
Il s'agit aujourd'hui de remédier à cette situation , d'encourager et de motiver les professionnels de santé , de procéder à l'ouverture d'autres écoles de formation des infirmiers et de voir plus clair en ce qui concerne les écoles privées qui forment des infirmiers et d'autres profils comme les aides soignantes, les auxiliaires, sages femmes , kiné…
Pourquoi ne pas recruter ces infirmiers qui sont formés au niveau des instituts privés après un examen ou un concours pour pallier aux sous-effectifs, c'est une main d'œuvre précieuse qui ne coûte rien au ministère en terme de formation et dont les lauréats sont prêts à travailler là ou ils seront affectés. C'est à cogiter.
Démocratisation des soins
Fervent défenseur des droits des patients, le professeur Houcine Louardi a depuis ses premières années à la faculté de médecine contribué à asseoir sur des bases solides le droit à la santé en étant proche des malades, en les accompagnants , en les aidant , en les soutenant . Ce dévouement, cet altruisme ne l'a jamais quitté et, devenu professeur et responsable du service des urgences au CHU Ibn Rochd il a donné à ce service une conception humaine des soins. En tant que doyen de la faculté de médecin, ce noble sentiment il a su le communiquer et l'inculquer aux étudiants.
Aujourd'hui, en tant que ministre de la santé, le droit a la santé et à la démocratisation des soins constitue son cheval de bataille, c'est la priorité. Pour ce faire, il s'appuie sur une approche fondée sur les droits légitimes des citoyens contenus dans la nouvelle constitution tout en mettant en exergue des valeurs fortes telles la participation de tous, la transparence, la clarté et la responsabilité dans toutes les actions.
En d'autres termes pour le professeur Houcine Louardi , ministre de la santé , il s'agit de permettre à chaque Marocain d'avoir accès aux mêmes soins, aux mêmes médicaments indépendamment des moyens financiers des uns et des autres, de leur lieu de résidence ou de toutes autres considérations, une approche, un comportement qui doit être une préoccupation constante des responsables du secteur de la santé afin d'assurer une démocratisation des soins et une justice sanitaire et une véritable équité si nous voulons réellement assurer la préservation, l'amélioration et le développement de l'état de santé de toute notre population . C'est là quelques éléments de cette rencontre organisée par le club Entreprendre, des interventions qui ont été suivies d'un long et fructueux débat sur lequel nous reviendrons dans une prochaine édition inchallah D'ici là portez – vous bien


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