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Analyse
Publié dans Albayane le 17 - 10 - 2012

Le Mali, nouvel Afghanistan
Face à la chute et aux contrecoups de l'élimination de Mouammar Kadhafi, le Mali subit de plein fouet les effets du reflux massif des groupes armés touaregs de Libye. Naguère recrutés pour sécuriser le sud de la Libye et soutenir la croissance économique libyenne, leur reflux massif vers leur ancienne zone de déploiement au Mali et au Niger a provoqué une modification de la donne régionale. Une sanctuarisation d'AQMI dans une région saharo-sahélienne dont la chute de Kadhafi a accentué la déstabilisation, amplifiée de surcroît par la circulation d'un arsenal consistant, entraînerait un bouleversement géostratégique de la zone aux confins de six pays (Algérie, Libye, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal) de l'ancienne Afrique occidentale francophone.
Il faut tout d'abord comprendre que, politiquement et idéologiquement, les enjeux sont différents pour chaque acteur. D'un côté, les Touaregs exigent l'indépendance, ou du moins l'autonomie, de l'Azawad. Leurs revendications sont donc essentiellement nationalistes. De l'autre, des éléments se réclamant de l'islam et probablement très influencés par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) appellent à l'instauration de la charia sur l'ensemble du pays. Et tout se complique étant donné que certains Touaregs peuvent être islamistes, comme le groupe Ansar Dine dirigé par Iyad ag-Ghaly. Enfin, il ne faut pas oublier la présence de différentes milices rattachées à des chefs traditionnels qui agissent pour leur propre compte comme le Polisario. Si leurs motivations politiques divergent, ces différents acteurs ont en revanche un objectif identique : le contrôle des nombreux trafics, notamment celui des otages et dernièrement de la cocaïne, qui se déroulent dans la région sahélienne.
On pourrait penser qu'en cas d'affrontement entre Touaregs et islamistes, le rapport de force serait cependant en faveur des Touaregs. Ils peuvent compter sur le soutien de la population - environ 1 million de personnes - et disposent militairement de 3.000 à 4.000 combattants, contre à peine 400 pour les islamistes. Ceux-ci pourraient cependant bénéficier de soutiens financiers extérieurs, notamment des wahhabites saoudiens et du Qatar.
Je pense que les autres pays du Sahel, notamment la Mauritanie, le Niger et le Tchad, pourraient être victimes d'un effet domino de la crise malienne, elle-même consécutive à la révolution en Libye car, à un degré moindre, ces pays ont les mêmes problèmes que le Mali, notamment la fragilité politique et la pauvreté. La crise alimentaire qui sévit dans la région n'arrange rien. Cette dernière risque d'ailleurs de s'aggraver puisqu'il est très difficile d'organiser des distributions alimentaires dans un pays en guerre civile ou livré aux différents chefs. Plus globalement, le risque de déstabilisation s'étend de la Somalie jusqu'à la côte Atlantique.
Le danger s'articule autour de trois pôles :
- Aqmi, née en Algérie (de l'ancien Groupe salafiste pour la prédication et le combat), «rayonne» via l'immense espace Sahara-Sahel au Niger, au Mali et en Mauritanie, avec ses «katibas» (unités mobiles).
- Boko Haram, de son vrai nom «disciples du Prophète pour la propagation de l'islam et de la guerre sainte», mène le jihad contre les forces armées au Nigéria.
- Enfin, comme en écho, à l'Est, les Shebab en Somalie, officiellement ralliés à Al Qaïda en février, combattent sur place, outre l'armée somalienne, des forces de l'Ouganda, du Burundi, de l'Ethiopie et du Kenya venues porter secours à ce pays de la Corne de l'Afrique, dans le cadre de la Mission de l'Union africaine en Somalie.
Les camps de Tindouf sont aussi une des zones majeures de recrutement d'enfants kamikazes, affirmait récemment le quotidien italien Il Foglio. Ces enfants, ajoute-t-il, sont abandonnés à «un destin sans futur fait de pauvreté et de violence criminelle ».
Il s'agit là d'une «réalité dramatique liée en particulier aux trafics de stupéfiants, d'armes et d'êtres humains, qui est en train de bouleverser la région du Sahel tout entière», relève Il Foglio sous la plume de Pio Pompa, un spécialiste des questions de défense.
«Il suffit de penser à Ansar Eddine et au Mujao (Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'ouest), dont la majeure partie des effectifs provient des camps sahraouis du Polisario», pour se rendre compte de la capacité de recrutement et de pénétration dans le tissu économique et social des groupes islamistes, dans la zone du nord du Mali», observe la même source, où plus de 195.000 personnes ont fui les combats selon les Nations Unies.
Le royaume chérifien, ayant une riche expérience du désert, a malheureusement été écarté lors de la réunion des sept pays de la bande sahélienne qui se sont réunis dans la capitale algérienne, le 16 mars 2010, pour coordonner leurs efforts face à la menace djihadiste.
Il serait donc temps que le Maroc apporte son expérience dans ce domaine.
* Géopolitologue-intellectuel


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