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Le paradoxe
Publié dans Albayane le 18 - 02 - 2013

Dans notre vie quotidienne, on vit plusieurs paradoxes. Mais il y en a un qui saute particulièrement aux yeux, à savoir le fossé qui existe entre le taux d'inflation tel qu'il est annoncé par la Direction de la Statistique et sa perception concrète par les ménages. Le Haut Commissariat au Plan vient, à son insu, de nous en donner la preuve en publiant successivement les données relatives à «l'indice du coût de la vie» (ICV) pour 2012 et celles relatives au comportement des ménages. Alors que l'ICV fait apparaitre un taux d'inflation de 1,3% seulement pour l'année 2012, ce qui est somme toute supportable, les ménages interrogés, eux, sont d'un autre avis et affichent un sentiment de pessimisme voire de crainte pour leur proche avenir !
Comment peut-on expliquer ce paradoxe entre l'ICV et l'ICM (indice de confiance des ménages), c'est-à-dire entre les chiffres relativement apaisants en matière d'inflation et la perception concrète des ménages qui vivent dans leur chair la cherté du coût de la vie ? Plusieurs pistes sont à explorer.
Tout d'abord, l'ICV tel qu'il est élaboré par la Direction de la Statistique, est loin d'être parfait. Le panier de l'indice, qui contient 385 articles et 768 variétés de produits représentant l'essentiel des produits consommés par la population de référence, n'est pas forcément le même pour tous les ménages et pour toutes les catégories socio- professionnelles. Le panier d'un ménage modeste se compose essentiellement de produits alimentaires. Or, ce sont ces derniers qui connaissent des hausses vertigineuses des prix, outre leur forte variation saisonnière et quotidienne. Exemple : le prix de la tomate peut passer du simple au double en une journée. Cette évolution des prix est très peu appréhendée par l'ICV. D'ailleurs, dans certains pays, les syndicats ouvriers élaborent leur propre Indice qui reflète mieux l'évolution du niveau de vie de la classe ouvrière.
Ensuite, la comparaison entre l'évolution du taux d'inflation et l'évolution du taux de croissance, et partant du revenu national, qui conduit d'aucuns à conclure à une «amélioration du niveau de vie» est dénuée de tout fondement dans la mesure où cela dépend fondamentalement de la manière dont les fruits de la croissance sont répartis. En d'autres termes, on peut réaliser un taux de croissance élevé tout en maîtrisant le taux d'inflation sans que cela n'aboutisse à une amélioration du niveau de vie et à une augmentation du pouvoir d'achat. Nous sommes parfaitement dans cette posture.
Enfin, quel que soit le niveau d'inflation retenu, il touche différemment les différentes catégories de la population. Les salariés dans le secteur privé et informel (où les salaires sont souvent inférieurs au SMIG), les titulaires de pensions de retraite, les populations pauvres et vulnérables... sont les plus sévèrement touchés.
La cherté du coût de la vie est une réalité vécue et ressentie au quotidien à travers le «panier de la ménagère». Les édulcorations de la statistique et les sophistications des indices ne peuvent rien y changer. Seules des mesures concrètes sur le terrain sont en mesure de redonner confiance à la population et d'assurer la convergence entre l'ICV et l'ICM. Tout le reste, c'est du maquillage... statistique. Ne dit-on pas que «la statistique est l'art de mentir avec précision» ?!
Membre du Bureau Politique du PPS et Professeur à la FSJES Rabat Agdal


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