Maghreb sans le Maroc : Un appel du pied en direction de la Mauritanie    Météo: les prévisions du mardi 23 avril    Insuffisances rénales et cardiaques : reconnaissance internationale pour une innovation médicale made in Morocco    Coopération : l'expertise agricole espagnole débarque au Maroc    Bourse de Casablanca : plus de 6 MMDH échangés la semaine écoulée    Renforcement des liens France-Maroc : Gérald Darmanin salue la coopération bilatérale    Cannabis légal et agriculture numérique : les nouvelles stars du SIAM 2024    Investissement au Maroc : Mohcine Jazouli séduit les opérateurs allemands    Tournoi de l'UNAF (U17) : Match nul entre le Maroc et la Libye    Chambre des représentants: élection des présidents des commissions permanentes    Droit d'accès à l'information: La CDAI et le CdE organisent un atelier régional à Rabat    Maroc-Zambie: La Chambre des conseillers prête à accompagner les initiatives visant à renforcer la coopération bilatérale    Transport routier : Un soutien exceptionnel supplémentaire aux professionnels    Stress hydrique. Une campagne de conscientisation d'utilité publique    L'ancien ambassadeur du Tchad au Maroc Mahamat Abdelrassoul décoré du Grand Cordon du Wissam Al Alaoui    Royaume-Uni: L'expulsion des migrants vers le Rwanda débutera dans « 10 à 12 semaines »    Tunisie/Présidentielle: des personnalités politiques appellent au respect de l'intégrité du processus électoral    Europe : Record de jours de « stress thermique extrême » en 2023    Tension russo-européenne : Moscou garantira sa "sécurité" si Varsovie accueille des armes nucléaires    Les deux Corées : Pyongyang tire une salve de missiles balistiques à courte portée    Abdellatif Ouahbi appelle à la création d'un réseau sur le système de la justice dans les pays africains de l'Atlantique    FRMF: Cérémonie en l'honneur de l'équipe nationale de futsal championne d'Afrique    Info en images. la victoire marocaine à la CAN de futsal 2024    Conseil de gouvernement du jeudi, l'AMO au menu    Le Commonwealth de la Dominique réaffirme son soutien à l'intégrité territoriale du Maroc    Une influenceuse marocaine portant le hijab se fait cracher dessus à Paris et porte plainte    Essaouira abrite le tournage de "Flight 103", un drame sur l'attentat de Lockerbie    Les participants d'Ektashif séjournent au Maroc dans le cadre de l'Année de la Culture Qatar-Maroc 2024    FNAP 2024. Le folklore marocain dans toute sa splendeur    World Bank highlights Morocco's progress in disaster risk management    South America : Human rights group expresses concerns about Polisario actions    Départ du 14ème Maroc Historic Rally à Casablanca    La région Hauts-de-France condamnée à verser 287 000€ au lycée musulman Averroès    Morocco's Royal Armed Forces intercept 52 migrants off Dakhla coast    «Des toiles de la Russie», une exposition de l'artiste maroco-russe Abdellah Wahbi à la Fondation Hassan II pour les MRE    France : Le premier Salon du monde arabo-amazigh s'ouvre les 11 et 12 mai à Paris    Températures prévues pour le mardi 23 avril 2024    L'entreprise italienne Elkron célèbre son 50ème anniversaire avec la participation au 10ème Salon Préventica Maroc    Dakhla : Les FAR portent assistance à 52 Subsahariens candidats à la migration irrégulière    UNESCO : L'Algérie prépare un dossier pour le classement du zellige    CV, c'est vous ! EP-65. Sarah Benmoussa, l'audace dans l'entrepreneuriat !    Hicham Dguig : «Le 3e sacre consécutif du Maroc est le fruit d'un travail intense et constant» [vidéo]    Match RS Berkane - USM Alger : La CAF saisira «les instances compétentes»    Le temps qu'il fera ce lundi 22 avril 2024    « L'affaire sera portée devant les instances compétentes »: la CAF réagit à l'annulation du match USMA-Berkane    Mauritanie. La présidentielle, le 29 juin    Le Cinéma Marocain Brille en France avec la Sortie du Film "Jouj" produit par Cineland et distribué par Golden Afrique Ciné    IPC en mars 2024 : évolution par division de produits    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Amorce d'une désescalade salutaire
Crise du Nil Bleu
Publié dans Albayane le 30 - 06 - 2013


Crise du Nil Bleu
La crise entre l'Ethiopie et l'Egypte sur l'utilisation des eaux du Nil Bleu sur lequel Addis-Abeba compte ériger un barrage, a baissé d'un cran depuis l'entrée en jeu de la diplomatie. Les appels belliqueux qui fusaient de partout ont commencé à s'estomper au profit d'une approche plus apaisée de ce problème qui revêt une importance vitale pour les deux pays surtout l'Egypte dont la survie même dépend du fleuve mythique du Nil.
Face au constat que l'escalade ne mène nulle part et qu'il y a lieu de favoriser d'abord toutes les voies de solution à l'amiable pour trouver une issue, les protagonistes ont convenu de confier le dossier du «barrage de la renaissance» aux experts en vue d'en évaluer l'impact sur les pays situés en aval.
La démarche vise à éviter qu'aucun des pays riverains du fleuve (Egypte, Soudan, Sud Soudan et Ethiopie) ne soit lésé.
Certes, le partage des ressources du Nil Bleu est une question épineuse. De tout temps, elle a été source de polémique, voire de tension entre les pays riverains, mais, cette fois-ci, les bonnes disponibilités montrées par les diplomates des pays concernés, réunis tout récemment, donnent à penser que le différend peut être contenu.
Sachant toute l'acuité que revêt le problème de l'eau pour l'Egypte, ce différend qualifié par beaucoup d'étincelle allait mettre le feu aux poudres. Les observateurs rappellent à ce sujet les propos de l'ex-président Anouar Sadate qui disait que l'Egypte n›enterait jamais en guerre sauf pour la question de l'eau.
La réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Ethiopie et de l'Egypte (17-18 juin) a été en effet fructueuse à plusieurs égards, surtout qu'au début de la crise on a eu l'impression que la situation allait dégénérer, certains esprits revanchards recommandaient même de faire appliquer la loi du talion: répondre à la déviation des eaux du Nil Bleu par la fermeture du canal du Suez à la navigation.
Nombre d'analystes estiment, toutefois, que Tedros Adhanom et Mohamed Kamel Amr ont simplement effleuré les questions de fond, ce à quoi d'autres rétorquaient que l'essentiel a été réalisé, la voie à suivre pour résoudre la crise est dorénavant balisée, le reste incombe aux experts.
La formule sur laquelle les deux ministres se sont entendus consiste justement à confier le dossier aux scientifiques avec pour mission de mener une étude et juger sur sa base si oui ou non le projet éthiopien nuit aux intérêts des pays en aval.
L'équation est à la fois simple et compliquée, estime-t-on, la solution passe par l'implication des experts en vue de préserver les acquis et assurer aux populations de la région l'accès aux ressources du fleuve, sans s'écarter outre mesure des arrangements antérieures conclus par les pays riverains.
Pour l'Ethiopie, le projet de construction du barrage est important pour répondre à des impératifs économiques et démographiques hors normes, le fleuve doit accueillir des ouvrages essentiels à l'alimentation électrique et en eau de ses 120 millions d'habitants attendus pour 2025.
Quant à l'Egypte, elle insiste sur la vitalité des eaux du Nil pour son agriculture, affirmant en même temps vouloir préserver ses relations de fraternité avec l'Ethiopie.
Les analystes expliquent la démarche égyptienne comme un moyen de faire valoir sa position constante sur ce sujet et de contourner une pression étrangère vue les difficultés d'ordre interne que vit l'Egypte, telles que perçues à travers la peine à rassembler tous les partenaires autour d'un programme pour satisfaire les attentes des citoyens.
Dans ce cadre, la révision des accords relatifs à la répartition des eaux du fleuve, signés en 1929 et 1959 sous la colonisation britannique, constitue un autre point d'achoppement.
Sur cette question, les Etats concernés tenteront de faire preuve de souplesse et d'une approche novatrice pour parvenir à un compromis.
Contestant le caractère «anachronique» des accords antérieurs, l'Ethiopie a décidé avec d'autres pays du bassin de conclure en 2010 un nouvel accord dit d'Entebbe auquel l'Egypte et le Soudan refusent d'adhérer en faisant valoir la primauté des accords anté.
Pour réconcilier ces positions diamétralement opposées, l'Union africaine (UA) n'a pas trouvé mieux que d'appeler les deux pays à chercher une solution «dans un contexte nouveau qui ne soit pas celui créé par les puissances coloniales», mais qui soit un contexte «panafricain». La Commission de l'UA n'a pas jugé utile de donner plus de détail.
Et voilà, la tempête médiatique provoquée par les propos émanant de certains cercles en Egypte et jugés offensants par d'autres, a laissé place au débat sur la validité des accords régissant le fleuve, l'enjeu est de savoir lequel des deux a la primauté: l'accord de 1959 ou celui de 2010.
Grace donc à l'action diplomatique, une nouvelle tournure a été imprimée à ce dossier combien épineux.
Aussi, les plans de certaines sphères qui distillaient les ingrédients propres à mettre le feu aux poudres ont été désamorcés.
En tout cas, dans l'attente des conclusions des experts, une lueur d'espoir pointe à l'horizon, les commentaires incendiaires se sont tus pour l'instant, signe que l'Ethiopie et l'Egypte ont emprunté la voie idoine pour aplanir leur différend et éviter à l'Afrique une crise de plus qui s'ajouterait aux litiges chroniques qui minent son développement.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.