La fête de l'Aid Al Adha, dans son édition de cette année, sera célébrée le dimanche 5 octobre par les Marocains. C'est une fête de retrouvailles et de liesse populaire. Mais c'est aussi une occasion mise à profit par certaines entreprises de crédit pour déplumer les pauvres fonctionnaires. Ainsi, tous les moyens sont bons pour les induire en erreur en vue de contracter des prêts pour le «sacrifice», particulièrement ceux pour qui cette fête sacrée suppose un douloureux sacrifice budgétaire. Car, flambée des cornes ou pas, les petites bourses souffriront irrémédiablement. Ce qui aiguise l'appétit de ces entreprises de crédit. Des affiches qui laissent à désirer dans la plupart des cas pullulent partout dans les grandes villes. Dans ce décor, l'on constate le mouton qui «appelle» la ménagère. Ou encore, le mouton conçu de manière à attirer l'attention des petits enfants qui restent intransigeants sur ce rituel. Des démarches qui finissent par instaurer une conduite moutonne chez le pauvre employé déjà coincé entre le marteau de la rentrée scolaire et l'enclume des exigences des enfants. «Quoique très mouton de sa nature», écrivait Balzac. Ainsi, après l'écoulement du sang de la bête la matinée de la fête, le sang du pauvre fonctionnaire continuera à couler plusieurs mois après. Mais il n'en demeure pas moins que l'Aïd reste une fête sacrée pour tous, puisque l'essence même de cette fête est le sacrifice.