Comment obtenir une eau propre sans que les substances chimiques utilisées pour l'assainir ne portent atteinte à la santé des baigneurs ? Tel est le dilemme auquel sont confrontés les gérants de piscines. Saisie par le ministère de la Santé, l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (Afsset) vient de rendre un rapport sur la prévention des risques sanitaires des piscines ouvertes au public. Les autorités de contrôle ont constaté un bon taux de conformité à la réglementation des piscines, notamment en matière de qualité microbiologique. En revanche, l'Afsset est beaucoup plus réservée en ce qui concerne les risques chimiques. Dans une piscine, les produits de désinfection de l'eau tels que le chlore, le brome ou l'ozone se recombinent avec la matière organique apportée dans l'eau par les baigneurs et forment des sous-produits qui sont des contaminants chimiques nocifs, comme les chloramines ou le chloroforme. La chloramine est produite par le mélange du chlore et d'une solution contenant de l'ammoniac (urine, sueur, salive, sécrétions rhino-pharyngées, lipides de la peau et du cuir chevelu). Or ces substances très irritantes ont des effets sur la santé et peuvent entraîner des troubles oculaires, cutanés ou respiratoires (asthme, bronchite chronique). «Les chloramines sont très irritantes, en particulier pour les muqueuses nasales et l'appareil respiratoire, confirme le Dr Pascal Andujar, du service de pneumologie et pathologie professionnelle au centre hospitalier intercommunal de Créteil (Val-de-Marne). Ces affections sont d'ailleurs classiques chez les maîtres nageurs et les agents d'entretien des piscines». À telle enseigne que, depuis 2003, l'asthme est considéré comme une maladie professionnelle pour ces personnels. Certains peuvent également développer des asthmes graves pouvant conduire à des insuffisances respiratoires chroniques. C'est pourquoi il ne faut pas prendre le problème des chloramines à la légère. Qu'en est- il chez nous au Maroc ?