Quand l'opposition se réinvente sous le regard de la majorité    Sahara : le consensus autour du plan d'autonomie continue de se conforter    Maroc Telecom améliore son CA et compte plus de 81 millions de clients    Newrest prolonge son accord avec Ryanair, incluant le Maroc et six pays européens dans un réseau de vingt-quatre aéroports    À Madrid, des ingénieurs marocains et espagnols approfondissent les études du tunnel sous-marin Tarifa–Tanger    La Bourse de Casablanca ouvre en territoire négatif    Revue de presse de ce vendredi 24 octobre 2025    Téhéran étend méthodiquement son influence politique, économique et religieuse en Tunisie pour garantir un ancrage en Afrique du Nord alerte un rapport israélien    Hakim Ziyech rejoint officiellement le Wydad de Casablanca après son passage au Qatar    "Il a choisi l'Espagne, mais il reste des nôtres" : le message de Bounou à Lamine Yamal    Le FC Séville relance son intérêt pour Amir Richardson    Mondial 2030 : Rafael Louzan estime "inexplicable" que la finale n'ait pas lieu en Espagne    Le Maroc, "pays à l'honneur" du prochain EFM de Berlin    Le Maroc vise à éliminer le charbon de son mix-energétique d'ici 2040    Driss El Hilali elected vice president of World Taekwondo Federation in Wuxi    Jeux de la Solidarité Islamique : le Maroc hérite d'un groupe relevé en futsal    CDM (f) U17 (f) : le Maroc joue sa survie face au Costa Rica ce soir    Mondial U17 de Handball Casablanca 2025 : les Lionceaux en lice face aux Etats-Unis ce soir    Amine Tahraoui limoge la Directrice Régionale de la Santé de Rabat-Salé    Sáhara: Tras la visita de Bourita a Bruselas, Attaf llama a su homólogo belga    Algeria strengthens ties with Russia ahead of UN Security Council resolution on Sahara    Stellantis Maroc et Al Barid Bank lancent des offres de financement pour développer la micromobilité    France : Le Maroc s'invite à l'Olympia pour les 50 ans de la Marche verte    Un documentaire néerlandais suit un étudiant marocain bloqué après avoir fui l'Ukraine    Services de santé : L'accès à la plateforme "MARFI9I" ouvert aux usagers du "Pass Jeunes" à partir de ce vendredi    Edito. Le défi du remplacement    Maroc - Algérie : Les chances de la Pax Americana    Une fracture peut révéler une fragilité osseuse due à l'ostéoporose    Plus de 136.000 familles bénéficieront de l'extension des allocations familiales    L'acteur Mohamed Razin n'est plus    Cinéma : le Maroc, pays à l'honneur du European Film Market 2026 à Berlin    Mohammed VI exprime ses condoléances à la famille d'Abdelkader Moutaa    Royal Air Maroc déploie un vaste programme de liaisons domestiques vers les provinces du Sud    Météorologie : Le Maroc et la Finlande signent à Genève un mémorandum d'entente    Autorisation d'Avastin : le syndicat se mobilise pour les maladies rétiniennes    Sahara: Le SG de l'ONU renouvelle son appel au dialogue    Sahara: La Belgique soutient l'Initiative marocaine d'autonomie    Droits de l'enfant : Signature à Skhirat d'une convention de partenariat entre l'ONDE et l'IBCR    La fondation Jardin majorelle accueille « Amazighes. cycles, motifs, parures »    Revue de presse de ce jeudi 23 octobre 2025    Hausse du budget santé : Les syndicats exigent des résultats concrets sur le terrain    Rubio affirme que les projets d'annexion d'Israël en Cisjordanie "menacent" la trêve à Gaza    Un rabbin orthodoxe avertit que l'élection de Mamdani pourrait mettre en danger les Juifs de New York    À Rabat et Tanger. L'Académie des Arts célèbre sa première promotion    Sahara : À l'approche de l'échéance d'octobre, Bourita en visite à Paris    Présidentielle en Côte d'Ivoire. L'UA et la CEDEAO à l'écoute des urnes    Etude Meta : Instagram met en danger la santé des adolescents    Taïwan : Pékin célèbre 80 ans de retour à la mère patrie    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



L'Alabama bannit l'avortement
Publié dans Albayane le 17 - 05 - 2019

Ce mardi, c'est par 25 voix contre 6 que le Sénat local de l'Alabama a voté en faveur de l'adoption d'un texte interdisant totalement l'interruption volontaire de grossesse et criminalisant les médecins qui pratiqueraient des «avortements illégaux» en prévoyant, à leur encontre, des peines de prison allant de 10 à 99 ans.
Considérant, en outre, que même dans les cas de viol ou d'inceste, l'interruption volontaire de la grossesse sera assimilée à un crime et que seules celles qui prouveront que leur vie est en danger auront le «droit» d'y recourir, force est de reconnaître que, dans cet Etat du Sud-Est des Etats-Unis, le législateur n'y est pas allé de main morte et qu'il frappe fort, voire même très fort.
Mais le timing n'est pas fortuit et le vote de cette loi est intervenu dans un contexte de très forte dégradation du droit à l'avortement. En effet, à en croire l'Institut de Statistiques Guttmacher qui défend les droits de la reproduction, ce sont plus de 300 mesures restreignant l'avortement qui, en 2019, ont été adoptées dans 28 Etats américains.
Ainsi, si au Kentucky et au Mississippi, l'avortement est interdit «dès que les battements du cœur du fœtus sont détectables» donc dès la sixième semaine mais qu'au Kentucky un juge a, tout de même, bloqué la mise en œuvre de cette loi, celle-ci va entrer en vigueur en Juillet au Mississippi alors que la Georgie, l'Ohio, le Missouri et le Tennessee sont sur le point de l'adopter.
Sur le plan fédéral, les ultra-conservateurs tentent, par tous les moyens, de porter le débat au-devant la Cour Suprême pour remettre en question un droit fixé par le fameux arrêt «Roe vs Wade» rendu le 22 Janvier 1972 par la Cour Suprême des Etats-Unis; ce qui ne risque pas de rencontrer une quelconque résistance après les récentes nominations, par Donald Trump, des conservateurs Brett Kavanaugh et Neil Gorsuch à la plus haute juridiction de l'Etat.
En établissant que les restrictions à l'avortement sont inconstitutionnelles si elles imposent un «fardeau indu» à la femme qui demande une interruption volontaire de grossesse avant que le fœtus soit viable, l'arrêt «Roe vs Wade» a marqué le débat sur l'avortement et sa légalisation aux Etats-Unis en divisant le pays entre les «pro-choice» (pro-choix) qui sont pour le droit à l'avortement et les « pro-life » (pro-vie) qui sont résolument anti-IVG.
Le vote de ce mardi est donc, pour les défenseurs du droit à l'interruption volontaire de grossesse, un terrible pas en arrière; ce qui a fait dire à Bobby Singleton, le chef de file des démocrates du Sénat local : «Vous venez de violer vous-même l'Etat de l'Alabama. Vous dites à ma fille : tu ne comptes pas dans l'Etat de l'Alabama… Les hommes peuvent te violer et tu auras ce bébé si tu tombes enceinte!»
Et si, pour le «New York Times», jamais aucun Etat américain n'est allé aussi loin dans la répression de l'avortement et que la Gouverneure d'Alabama, républicaine farouchement opposée à l'IVG, va, sans l'ombre d'un doute, ratifier la loi, celle-ci sera immédiatement contestée par la justice fédérale et il reviendra alors à la Cour Suprême de trancher. Et c'est, justement, ce que cherchent les pourfendeurs du droit à l'avortement car, comme l'écrira le «Washington Post», ils donneront, ainsi, à la Cour Suprême l'occasion de remettre dans la balance l'arrêt «Roe vs Wade» qui, depuis 1973, est le cadre jurisprudentiel qui confère aux femmes américaines le droit d'avorter. Autant dire que, même dans un pays aussi «démocratique» que la plus grande puissance mondiale, les femmes n'ont toujours pas le droit, en cette année 2019, de disposer librement de leur corps en arguant que tout enfant à naître devrait être désiré. Ainsi, même aux Etats-Unis d'Amérique, le débat sur l'IVG s'annonce encore long et la bataille ardue, alors attendons pour voir…


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.