Sahara: Le parti de l'ex-président sud-africain Jacob Zuma soutient la marocanité du Sahara    Marathon-2025 : plus de 130 aviateurs français déployés au Maroc avec les Forces royales air    Plus de cent entreprises marocaines bénéficieront d'une liaison maritime directe avec l'Arabie saoudite    Gambie-Maroc. Les Cours des comptes renforcent leur coopération    L'ONHYM du Maroc participera au Forum Energie Etats-Unis-Afrique    Casablanca : HD Hyundai envisage de reprendre l'exploitation du chantier naval    MG Motor lance le nouveau ZS Full Hybrid+ au Maroc    Nouvelle Dacia Spring 100% électrique arrive au Maroc    Amman organise une mission économique à Rabat pour approfondir les relations commerciales avec le Maroc    Le FC Nantes signe l'expérimenté attaquant marocain Youssef El Arabi    Alerta meteorológica en Marruecos: Ola de calor de hasta 47°C esta semana    Canada : Le YouTuber marocain Hicham Jerando condamné pour diffamation    Maroc : les dépenses sociales atteindront 39 milliards de dirhams en 2025    Le Maroc remet aux autorités écossaises un grand trafiquant impliqué dans un vaste réseau de stupéfiants    5e Réunion ministérielle UE-Voisinage Sud : Bourita plaide pour une Méditerranée stratégique et solidaire    Crédits et dépôts : la dynamique bancaire confirme sa résilience    Perspectives économiques : des voyants au vert mais un déficit qui plonge    Khalid Zaim : «Notre principal défi réside dans la commercialisation»    Coopération : Casablanca et Toulouse relancent leur partenariat    14 juillet à Fès : quand l'histoire et la culture tissent les liens franco-marocains    Accidents de la circulation : 24 morts et 2.944 blessés en périmètre urbain durant la semaine dernière    Découverte au Niger : une météorite martienne fait sensation aux enchères    Bijagos, trésor naturel de Guinée-Bissau, entre dans le cercle prestigieux de l'UNESCO    Les lauréats de l'édition 2025 d'Inwi Challenge récompensés à Rabat    Coopération aérienne maroco-française : Clôture d'un exercice conjoint illustrant l'harmonie opérationnelle entre les forces aériennes    Mondial 2026 : lancement du programme de billetterie le 10 septembre    Plaidoyer international pour les Marocains expulsés d'Algérie : «50 ans et après : Non à l'oubli !»    Sahara marocain. Le parti MK et Zuma font bouger les lignes en Afrique du Sud    Cause palestinienne : Al-Tamimi salue le soutien indéfectible du Maroc    La visite de Jacob Zuma à Rabat : un signe de changement stratégique dans la position de l'Afrique du Sud sur la question du Sahara marocain    L'affaire Nacer El Djen : quand le pouvoir algérien dévore ses généraux    La relance du Comité de libération de Ceuta et Melilla arrive au Parlement espagnol    Quand l'Algérie redessine la CAN à la gomme    La reactivación del Comité de Liberación de Ceuta y Melilla llega al Parlamento español    Chambre des représentants: Adoption du projet de loi portant création de la « Fondation Maroc 2030 »    Consécration : Abdelhak Najib honoré à Kigali pour la paix et le dialogue des cultures    Préparatifs CAN 2025 : dernier virage pour les travaux    Michoc devient supporter officiel de la Fédération Royale Marocaine de Football    Décès de Muhammadu Buhari : le Roi Mohammed VI adresse un message de condoléances au président du Nigeria    Crash d'Air India: L'Inde ordonne une inspection d'urgence des interrupteurs de carburant des Boeing    CAN féminine de football : le Maroc affronte le Mali en quart de finale    Cañizares : "Hakimi mérite le Ballon d'or 20 fois plus que Dembélé"    L'UNESCO inscrit les tombeaux impériaux de Xixia au patrimoine mondial... La Chine poursuit la valorisation de son héritage civilisationnel    Festival des Plages 2025 : Maroc Telecom donne le coup d'envoi    Inscription des tombes impériales de la dynastie Xia de l'Ouest sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO    Maroc Telecom lance la 21eédition du Festival des Plages    Lou Yixiao émerveille le public avec une tenue inspirée des femmes Hui'an de l'époque républicaine chinoise : Quand la magie du passé rencontre l'élégance contemporaine    Jazzablanca 2025 : A citywide celebration of jazz, beyond the stage    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le bilan gouvernemental: en déphasage des réalités du pays!
Publié dans Albayane le 29 - 09 - 2020

Le gouvernement, ou du moins son Chef, vient de présenter son bilan relatif à la troisième année de sa mandature (avril 2019-mars 2O2O) après avoir présenté les bilans des deux années précédentes depuis son investiture en avril 2017.
En parcourant les 188 pages qui composent le document dans sa version arabe, on sort avec un sentiment de déception. Bien que le document ait été sous-titré «document de synthèse», il n'a de synthèse que le nom puisque y sont présentées, pêle-mêle, en fonction des départements ministériels, les mesures et actions réalisées ou en voie de l'être, en annonçant ce qui est prévu au cours de la quatrième année (avril 2020-mars 2021), sans aucun discernement entre le principal et l'accessoire, entre le souhaitable et le réalisable, entre l'intention et la réalité.
Le plan de présentation a respecté l'ordre dans lequel fut élaboré le «programme gouvernemental» à savoir les cinq axes qui sont : Soutien à l'option démocratique et aux principes de l'état de droit et la consécration de la régionalisation avancée ; Renforcement des valeurs d'intégrité, réforme de l'administration et ancrage de la bonne gouvernance;
Développement du modèle économique, promotion de l'emploi et développement durable; Renforcement du développement humain et de la cohésion sociale et spatiale; Renforcement du rayonnement national du Maroc et promotion de ses causes justes à travers le monde.
Une première remarque s'impose déjà à ce niveau : s'il est pertinent sur le plan méthodologique d'évaluer les réalisations par rapport aux prévisions du programme gouvernemental, force est de relever cependant que ce dernier (programme) ne comporte pas de mesures chiffrées à l'exception de rares chiffres d'ordre macro-économique, lesquels ont perdu toute signification sous l'effet de la crise sanitaire et économique. Tout au mieux, y sont annoncées des mesures sous forme de déclarations d'intention: sans chiffrage, sans calendrier et sans évaluation de coût.
Par conséquent, tout exercice de comparaison entre le réalisé et le prévu relève de l'arbitraire et d'une pure création de l'esprit. Dès lors, on ne comprend pas sur quelles bases le Chef du Gouvernement, s'est permis d'annoncer que 56% des mesures prévues par le Programme gouvernemental sont déjà entièrement réalisées, que 33% sont en cours de réalisation, 4% sont en phase de lancement et 7% sont bloquées ou non encore lancées.
On aurait aimé, cependant, par respect des «valeurs d'intégrité» qui sont inscrites dans le programme gouvernemental que l'on sache les raisons qui expliquent le blocage de 7% des mesures prévues et l'abandon de 10% d'autres, soit au total près d'un cinquième du contenu du programme gouvernemental qui s'est évaporé sans avoir la moindre explication. Dans une démocratie qui se respecte, ce chamboulement dans le programme aurait mérité, à lui seul, la présentation devant le parlement d'une déclaration gouvernementale pour s'en expliquer et obtenir de nouveau la confiance de la représentation nationale. Mais on n'en est pas encore là tant que la gouvernance dont on se targue se réduit à un simple slogan lancé pour la circonstance.
Voyons à présent quelques «échantillons» de ce qui est retenu comme «réalisations et grandes réformes» par le gouvernement. Franchement, il n'y a pas de quoi pavoiser. Ainsi, au niveau du renforcement des valeurs d'intégrité et de la lutte contre la corruption, la grande réalisation du gouvernement consiste dans «la poursuite de l'exécution de la stratégie nationale de la lutte contre la corruption» (p.28). De quoi rassurer les corrompus dans la mesure où tout le monde sait que ladite stratégie est un échec. Son élaboration a coûté plus qu'elle ne rapporte.
Au chapitre, «consolider la convergence et l'efficacité des politiques publiques», il est mentionné comme grandes réalisations «la tenue de la deuxième réunion interministérielle pour faire le suivi de l'exécution du programme gouvernemental..., la préparation d'une stratégie nationale intégrée de la protection sociale, l'organisation des troisièmes assises fiscales» (pp31-32).
Pour soutenir le secteur du commerce, le gouvernement œuvre «pour la préparation d'une stratégie nationale de développement du commerce» (p.50). C'est avec la même légèreté qu'il aborde d'autres secteurs aussi importants que la PME, l'artisanat l'économie sociale ou le tourisme. Pour promouvoir les PME, on compte sur le nombre de déplacements, de foires internationales, conférences et réunions auxquelles on a assisté ! (p.51).
Pour développer l'artisanat, on se prépare «à donner le lancement de l'étude consacrée à la mise en place d'une stratégie de développement de l'artisanat 2021-2030» (p.58). Les artisans doivent prendre leur mal en patience!! Pour le tourisme qui est entrain d'agoniser, deux lois ont été adoptées au cours de cet exercice : l'une portant sur les agences de voyages et l'autre sur le statut du guide touristique...
A longueur du texte, que d'anomalies relevées, que de platitudes annoncées dans le mépris de notre intelligence collective en tant que citoyens. D'ailleurs, le gouvernement savait au fond qu'il a peu de choses à présenter comme bilan comme il l'a reconnu implicitement en résumant ses principales réalisations de la 3ème année comme suit : «Poursuite et accélération des chantiers de réformes en cours;
Renforcement de la compétitivité de l'économie nationale et soutien aux entreprises (réforme des Centres Régionaux d‘Investissement, amélioration du climat des affaires,…); Accélération qualitative des secteurs sociaux tels que la santé, l'éducation et la protection sociale (généralisation du préscolaire, activation de la couverture sanitaire des indépendants, accélération du programme de réduction des inégalités spatiales,…);
Accélération des chantiers de réformes relatifs à la gouvernance et à la réforme de l'administration (activation de la charte de la déconcentration administrative, ateliers de digitalisation,…)». De la pure littérature en somme !
La question qui se pose en définitive est la suivante : le gouvernement a-t-il suffisamment de courage politique pour venir devant le Roi et le peuple et reconnaitre son incapacité à gérer les affaires du pays et apporter des solutions aux multiples défis qu'il affronte dans une conjoncture de crise généralisée? Seuls de grands dirigeants et des hommes d'Etat d'envergure seraient en mesure de le faire. C'est loin d'être le cas chez nous où la devise «j'y suis, j'y reste» fait encore partie d'un certain archaïsme de gouverner.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.