Le réveil a été difficile lundi pour les Néerlandais, au lendemain de la troisième défaite de leur équipe en finale de Coupe du monde de football. "Larmes orange", titrait le quotidien Algemeen Dagblad quand un "Pas encore une fois" barrait la Une d'un autre journal, au-dessus de photos de joueurs abattus par leur échec 1-0 face aux Espagnols à l'issue du coup de sifflet final. Faut-il croire en une malédiction et se désespérer après les deux premières défaites face aux joueurs de la RFA en 1974 et de l'Argentine en 1978. A 38 ans, Chris Nielen a assisté au match dans un bar de La Haye, se souvient ces trois défaites. "En 1974, j'étais dans les langes. En 1978, nous étions plus proches" de la victoire "quand nous avons frappé le poteau à la seconde mi-temps", soulignait-il. "Maintenant, nous devons attendre à nouveau 32 ans". Jesse van Straaten pense quant à lui que les Pays-Bas auraient pu l'emporter s'ils avaient été plus efficaces devant les buts. "Honnêtement, l'Espagne était meilleure, je le reconnais", dit-il. "Mais nous avions des chances". Les forces de l'ordre néerlandaises ont signalé des troubles mineurs alors que les supporters se laissaient aller à la déception en fin de rencontre. A La Haye, la police anti-émeute a dû intervenir pour disperser une foule sur une place, qui avait été précédemment le théâtre d'incidents pendant le Mondial sud-africain, et à Zwolle, dans l'est des Pays-Bas, un homme en possession d'une arme à feu a été interpellé. Lundi matin, à Amsterdam, des dizaines de supporters déprimés qui s'étaient enroulés dans des drapeaux néerlandais pour se couvrir se sont réveillés sur les quais de la gare centrale de la ville après avoir raté leur dernier train. Une fondation néerlandaise qui suit les taux d'audience à la télévision a déclaré que 8,5 millions de personnes avaient regardé la finale devant leur petit écran, soit l'un des taux d'audience les plus élevés de l'histoire des Pays-Bas. Malgré cette défaite, une parade programmée en cas de victoire à bord d'un bateau sur les canaux d'Amsterdam doit avoir lieu, selon la municipalité, pour réserver un accueil chaleureux aux joueurs de Bert van Marwijk. L'équipe batave devait rentrer lundi après-midi aux Pays-Bas à bord d'un vol spécialement affrété. Mardi, les joueurs doivent rencontrer la reine Beatrix au palais Noordeinde de La Haye avant de se rendre par avion à Amsterdam pour la sortie sur les canaux et une réception. AP