L'ancien président brésilien Jair Bolsonaro a été condamné ce jeudi 11 septembre à une peine de 27 ans et trois mois de prison pour tentative de coup d'Etat. La décision, prise par un collège de cinq juges de la Cour suprême, marque un tournant historique puisque jamais un ancien chef d'Etat du pays n'avait été reconnu coupable d'avoir tenté de saper la démocratie. Âgé de 70 ans et actuellement assigné à résidence, Bolsonaro est devenu le premier ex-président brésilien jugé et condamné pour des crimes liés à l'organisation d'un complot armé. Quatre des cinq magistrats ont retenu contre lui cinq infractions, parmi lesquelles la participation à une organisation criminelle armée, la tentative d'abolition violente de l'Etat démocratique, l'organisation d'un coup d'Etat ainsi que la destruction de biens publics et de patrimoine culturel protégé. Seul le juge Luiz Fux a exprimé une « divergence » en l'acquittant de l'ensemble des charges et en contestant la compétence de la Cour, ce qui pourrait ouvrir la voie à des recours et retarder la conclusion définitive du procès à l'approche de l'élection présidentielle de 2026. Lire aussi : Brésil : l'ex-président Bolsonaro sommé de s'expliquer sur une demande d'asile en Argentine Par ailleurs, cette condamnation intervient alors que Bolsonaro avait déjà été déclaré inéligible en 2023 par le Tribunal électoral suprême jusqu'en 2030 pour avoir diffusé des accusations infondées contre le système électronique de vote. De même, son entourage a dénoncé une peine jugée « excessivement lourde » et ses avocats ont annoncé leur intention de faire appel. L'ex-président a par ailleurs affirmé à plusieurs reprises son intention de se présenter à la présidentielle de 2026, malgré l'interdiction. Cette affaire dépasse la seule personne de Jair Bolsonaro puisque sept de ses proches, dont cinq officiers militaires, ont également été condamnés. Pour la première fois depuis l'instauration de la République il y a près de 140 ans, des membres de l'armée ont été jugés et punis pour avoir participé à une tentative de renversement du régime démocratique.