La Belgique engagée à renforcer le partenariat entre le Maroc et l'UE    Parti de l'Istiqlal : Les contours et les coulisses du 18ème congrès se dessinent    Conseil de gouvernement : la réforme des CRI au menu    Sahara : De Mistura a rencontré Antonio Guterres et un membre du Polisario    Cours des devises du mardi 16 avril 2024    Stellantis : Le salaire astronomique de Carlos Tavares déclenche une tempête    Défense: Une deuxième société israélienne devrait lancer un site de construction de drones au Maroc    Revue de presse de ce mardi 16 avril 2024    La Bourse de Casablanca démarre en grise mine    Côte d'Ivoire. Les pollueurs seront sévèrement sanctionnés    Angola. La croissance viendra des secteurs non-pétroliers    Ecologie. La Namibie se lance dans le recyclage    Au 1er anniversaire du conflit au Soudan, Guterres préconise une solution politique    USA: Ouverture à New York du procès pénal de Donald Trump    Après Alger et Pretoria, les séparatistes rifains frappent à la porte de l'ONU    Ligue des champions : Dortmund sans Haller contre l'Atlético Madrid en quarts de finale retour    Ligue des champions : Pour le PSG, la revanche ou rien    Pedro Sanchez : Le Mondial 2030 sera un « grand succès »    Tan-Tan : la Marine Royale porte assistance à 53 candidats à la migration irrégulière    CAN de futsal : «La victoire contre la Zambie, le meilleur scénario pour la prochaine phase» (Hicham Dguig) [vidéo]    CAN de futsal : Le Maroc écrase la Zambie et se qualifie pour les demi-finales    La météo du mardi 16 avril    Canada: Un décès sur quatre chez les jeunes causés par les opioïdes    Drones : Vers le démarrage de la fabrication locale au Maroc ?    Biden face au défi d'une escalade    Intelligence Artificielle : OpenAI ouvre à Tokyo son premier bureau en Asie    Pedro Sanchez : Le Mondial 2030 sera un "grand succès"    PM belge : La Belgique engagée à renforcer le partenariat entre le Maroc et l'UE    SM le Roi félicite Rachid Talbi Alami à l'occasion de sa réélection à la tête de la Chambre des représentants    HCM Maroc-Belgique : Signature de deux MoU et d'une feuille de route de coopération    Le Maroc, un partenaire stratégique de premier plan    Soudan: L'ONU appelle à des efforts « coordonnés » pour mettre fin aux hostilités    Education nationale : les nouvelles dates des examens connues    Investment, security, culture... the key points of the Morocco-Belgium joint declaration    Meknès : 4 comédies nominées au Festival de la fiction télévisuelle    CV, c'est vous ! Ep-66 : Aïda Taxidis, la danse dans la peau    « Lettres du Maghreb » : Oujda accueille la 4e édition du Salon Maghrébin du livre    Dev Patel frappe fort avec Monkey Man : un thriller audacieux et captivant    Pays-Bas : Un pont d'Amsterdam nommé en hommage au «Van Gogh marocain»    Le temps qu'il fera ce lundi 15 avril 2024    Morocco rescues 118 migrants near Tarfaya    Kénitra : Arrestation d'un sans-papiers pour soupçons de coups et blessures suivis de mort    Les températures attendues ce lundi 15 avril 2024    Tarfaya: La Marine Royale porte assistance à 118 candidats à la migration irrégulière    Attaque iranienne contre Israël: Réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU    MAGAZINE : Sanaa Alaoui, ardeur des braves    Festival : Trois cents cinéastes au FICAK    Spectacle : Un éléphant en Méditerranée    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Demande sociale et enjeux esthétiques
Publié dans Albayane le 03 - 12 - 2020

« Pour le documentaire, il ne s'agit pas d'inventer une histoire à traduire ensuite en images »
Il y a une forte demande, sociale et institutionnelle, d'images du réel. Le documentaire, au sens large, a le vent en poupe.
Cette demande évolue à deux niveaux : le premier, les financements et la diffusion ; le second l'écriture et la thématique. Les financements avec la multiplication des guichets et le rôle de plus en plus prépondérants des plateformes ; la diffusion avec l'impact de la révolution technologique, la numérisation de toute la chaîne de fabrication et de réception. Une donne stratégique qui amène des interrogations de fond sur la démarche esthétique, les choix thématiques. Avec le triomphe du numérique, un storytelling généralisé tendrait à fictionner toutes nos existences : est-ce pourquoi le cinéma serait en train de (re) prendre un grand tournant documentaire ? A n'en pas douter, ce succès documentaire repose toujours sur la force de films réalisés avec des personnages réels dans des contextes réels. J'en donne un exemple avec le nouveau film de F. Wiseman, City Hall, sur le fonctionnement de la démocratie locale, qui a fait la couverture du mois d'octobre des deux prestigieuses revues de cinéma parisiennes (Positif et les Cahiers du cinéma).
Si le documentaire en termes d'industrie reste modeste, il génère cependant des chiffres éloquents traduisant un engouement quasi universel. En France par exemple : entre 2005 et 2014, 750 documentaires sont sortis sur les écrans parisiens, dont 490 films français. En 2014, l'offre documentaire en salle va enregistrer un record historique avec 100 films bénéficiant d'une sortie commerciale. Confirmation en 2016 avec 118 longs métrages documentaires diffusés en salles de cinéma. La télévision n'est pas du reste avec, en 2016, 28 628 heures de documentaires proposées sur les chaînes de télévision gratuite.
En outre, 2 253 heures de documentaires ont été produites. Deux aspects cependant amènent à mettre un bémol dans ce constat : un public limité et des thèmes bien circonscrits. Côté profil du public qui assure au documentaire cette performance, une étude du CNCI français est très révélatrice : c'est un public majoritairement masculin, sénior et inactif. Un chiffre intéressant également en termes de tendances portées par cette popularité ; sur la chaîne Arte, la meilleure audience (1,6 million) a été réalisée par le film Cholestérol, le grand bluff. « Voyage, Histoire, Santé mais rien qui correspond à ce qu'on attend du documentaire de création » commente Jean-Luc Lioult dans son livre, A l'enseigne du réel.
En Asie, les Chinois ont créé une chaîne dédiée au documentaire, CCTV 9 (chaîne du réseau national de télévision chinois, la China Central Television), lancée le 1er janvier 2011, qui diffuse sur toute la Chine (un milliard de spectateurs potentiels) et achète des documentaires sur le marché international. Il existe plus de quatre cents chaînes qui diffusent des documentaires en Chine. Il y a donc un besoin de programmes.
Des producteurs de documentaires chinois émergent, des entreprises de production se créent, des chaînes se mettent en concurrence, cela suscite de l'émulation. Dans notre région, Afrique du nord + moyen orient, les printemps arabes ont favorisé les vocations documentaires, beaucoup d'images ont été tournées.. Des documentaristes tentent de créer des associations, de structurer la profession.
Au Maghreb, au Liban, en Syrie, en Egypte...des festivals dédiés au documentaire ont vu le jour, on a assisté à un vrai bouillonnement y compris dans les pays du Golfe. Mais, parler du documentaire dans la région MENA (moyen orient –Afrique du nord) passe inévitablement par la case Al-Jazeera. Après avoir lancé, en 2005, un festival de films documentaires, elle s'est dotée, en 2007, d'une chaîne dédiée à ce genre, Al-Jazeera documentary. Elle a investi depuis des millions de dollars dans la production et la diffusion de reportages et de films documentaires.
Depuis le lancement de la chaîne qatarie, le documentaire de la région a pris un tournant. Certains parlent de dynamique, les chiffres en effet sont là, mais quid de la création ? Quel est l'impact du documentaire audio-visuel sur le projet documentaire dans la région ? Je veux dire dans sa dimension artistique et cinématographique. La problématique de l'apport d'Aljazeera documentaire, j'en suis conscient, s'il n'est pas à nier, appelle un travail spécifique à part, une réflexion profonde, mais je me pose des interrogations au préalable : d'abord que sont devenus les nombreux « cinéastes » qui se sont « précipités » pour répondre à l'appel d'offres de la chaîne qatarie ? Ont-ils trouvé leur voie/voix dans le devenir documentaire de leur pays ? Y a-t-il eu une nouvelle génération de cinéastes documentaristes ? Ensuite, que sont ces « films » devenus ? Ont-ils eu un destin après leur diffusion ? Quelle est leur position dans la mémoire des images, la mémoire cinéphile et la mémoire / l'histoire de ces pays ?


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.