Istiqlal : Le comité exécutif toujours attendu    Abdeltif Loudyi s'entretient avec le président du Comité militaire de l'OTAN    Dialogue social : consensus pour l'amélioration des revenus et la réforme du système de retraite    Le Maroc et la France s'engagent sur un nouveau paradigme économique    Les accidents professionnels représentent une perte de 4,5 % du PIB pour le Maroc    La Marocaine Vie : le taux de rendement en progression de 10% en 2023    Présidentielle US: Trump toujours en pôle position face à Biden    Pedro Sánchez : « J'ai décidé de rester Premier ministre »    Mali : L'un des grands chefs de Daesh, neutralisé par l'armée (Médias)    Football féminin : l'AS FAR sacrée championne du Maroc    Grand succès du « Rural Tourism Challenge Casablanca-Settat »    Prison d'Oujda : L'administration réfute des allégations de violence    TDAH, un trouble de l'attention, présent au Maroc    Etats financiers : l'IFRS 18 sonne la fin des acrobaties comptables    AL Kitenge Lubanda : "L'agriculture africaine est en train de se réveiller"    Rajae Chafil : "Le Centre 4C Maroc a appuyé la mise en place de deux fonds climats en Afrique"    Audience : «Lahdat Dir iddik» cartonne    Sécurité routière : les préparatifs de la conférence ministérielle mondiale lancés    Administration pénitentiaire : la prison locale de Sat Village fermée    Handball : Heureuse surprise au VIème Championnat Arabe, nos jeunes qualifiés en finale    Dialogue social : Augmentation des salaires, baisse des impôts..., un accord est imminent    Gaz : SDX annonce le démarrage de production au puits KSR-21    SIAM 2024 : le ministère de tutelle se félicite d'une édition couronnée de succès    Cobalt : Un potentiel non encore évalué dans la mine de Jbiel    National '' Amateurs''/ J25: Union Yaâcoub El Mansour a besoin d'un seul point pour officialiser la montée !    Finale de la Coupe de la Confédération 2024/ RSB-Zamalek: Date et horaire ?    Coupe de la CAF: La RS Berkane en finale après le retrait de l'USM Alger    Le Prince Héritier Moulay El Hassan préside à Rabat le GP de SM Le Roi du Concours officiel de saut d'obstacles 3* de la Garde Royale    Coupe de la CAF: Lekjaa félicite la RSB après sa qualification en finale    Généralisation des systèmes de « Rendez-vous » et du « eTimbre » à l'ensemble des Missions diplomatiques et Postes consulaires    Lions de l'Atlas : Adli et Hakimi buteurs ce week-end    Caravane médicale à Taounate au profit des élèves en situation de handicap    Diaspo #336 : Hanna El Mokadem, French club player with Moroccan national team dreams    MAGAZINE : Monique Eleb, sociologue urbaine    Houda Terjuman : Evanescence d'une artiste multiculturelle    Exposition : Wallis et Jarmusch se voient en peinture    Marrakech : Le Festival national des arts populaires tient sa 53e édition du 4 au 8 juillet    Reconduit pour un 2è mandat, Baraka s'engage à "construire un avenir solide" pour le PI    Camps de Tindouf, Algérie. Les exécutions arbitraires de jeunes séquestrés dénoncées    Conseil de sécurité: Le Mouvement des non-alignés salue les efforts de SM le Roi en faveur de la cause palestinienne    L'"opposant" algérien Said Bensedira arrêté à Paris    « Rawafid » : une soirée musicale envoûtante pour explorer les trésors sonores du Maroc    Nabila Hamani : portrait d'une magicienne du verbe classée au top des meilleures poétesses de sa génération    Interview. Paola Bacchetta: "Troublée par le mot "marabout", j'en ai fait des cauchemars"    L'OMS alerte sur l'exacerbation de la résistance antimicrobienne pendant le Covid    Sommet social mondial: M. Hilale s'entretient à Genève avec les directeurs généraux des organisations internationales    Les têtes d'affiche du 26e Festival Jazz au Chellah dévoilées    Jazzablanca : le tourbillon rock-blues « Zucchero » pour une première apparition au Maroc    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Que doit faire le gouvernement face à l'envolée des prix ?
Publié dans Albayane le 01 - 03 - 2022

La question de la hausse des prix touchant pratiquement tous les produits de première nécessité est sur toutes les lèvres. Elle fait partie des préoccupations quotidiennes des citoyens et occupe une large place dans les médias et les réseaux sociaux. Au point où tous les ingrédients sont réunis pour déclencher une véritable grogne populaire qui risquerait de menacer sérieusement notre stabilité sociale. Des avertissements et des signaux d'alarme nous viennent de toutes parts auxquels le gouvernement se doit d'être attentif plus que jamais.
Il faut bien reconnaitre, objectivement parlant, que la situation est difficile et les problèmes se compliquent de plus en plus sous la conjugaison de plusieurs facteurs à la fois exogènes et endogènes : hausse des prix sur le marché mondial des produits alimentaires et énergétiques dont les répercussions sont immédiates sur le Maroc, phénomène aggravé par la guerre déclenchée par la Russie contre l'Ukraine ; une sécheresse sévère que le Maroc n'a pas connue depuis quatre décennies. Tout cela dans une conjoncture où le pays ne s'est pas entièrement remis de la récession de 2020 puisque de larges pans de l'activité souffrent encore des conséquences de la pandémie tels que le tourisme et les activités qui en dépendent comme le transport aérien, les agences de voyage l'artisanat, la restauration ...
Il faut également souligner que le gouvernement, en application des directives royales, n'est pas resté inactif. Pour lutter contre les effets de la sécheresse et en réduire l'impact, une enveloppe de 10 milliards DH est mobilisée, dont 60% concernent le crédit agricole. De même, les trois produits subventionnés, à savoir le gaz butane, le sucre et la farine nationale continuent de l'être en leur affectant une enveloppe de 16 milliards DH dans la loi de finances 2022. Ce montant est revu à la hausse pour intégrer les dernières augmentations des prix. Mais il faut aussi admettre que le citoyen ne vit pas que du pain et du thé. Quid des autres produits ? Et c'est là où le gouvernement fait preuve d'un manque d'imagination et d'audace.
A ce niveau, le gouvernement se contente d'incriminer le marché mondial sur lequel il n'a aucune prise. Il se comporte comme s'il s'agissait d'une fatalité, alors que des marges de manœuvre sont possibles à condition d'avoir l'audace politique de les saisir en dépassant les intérêts catégoriels étroits. Prenons juste l'exemple des carburants. N'est-il pas opportun de prendre au sérieux les propositions faites ici et là pour procéder à une sorte de plafonnement des prix à la pompe en actionnant un certain nombre de leviers tels que la TIC (taxe intérieure de consommation) et les marges bénéficiaires des distributeurs ? Une telle mesure aurait non seulement un impact positif sur l'économie et le pouvoir d'achat de la population, mais aussi, doperait le moral des citoyens et renforcerait leur confiance dans les institutions de leur pays. Ainsi, en réduisant la TIC, le budget ne perdra pas grand-chose puisque le manque à gagner sera largement compensé par l'augmentation de l'assiette de cette taxe. D'après un simple calcul, on peut réduire le taux de cette taxe de 10 points tout en gardant la même recette !
Par ailleurs, concernant la réduction des marges des distributeurs des hydrocarbures, elle ne sera que justice à l'égard du consommateur dans la mesure où, comme cela a été démontré par plusieurs rapports, les distributeurs ont bénéficié, depuis la libéralisation du secteur des hydrocarbures en 2015, d'une position oligopolistique ayant conduit à l'accaparement d'une rente socialement injuste et économiquement improductive. Nous n'en voulons comme preuve que le rapport d'information réalisé par la Commission parlementaire (mai 2018) et d'autres travaux effectués par le Front National de défense de la SAMIR et de certains activistes de la société civile qui se sont intéressé à cette question. Pour ne citer que le dernier rapport de l'association « Damir », les profits jugés « illégitimes » par l'association ont culminé à fin 2020 à 38,2 MM DH et ont dépassé de loin la bagatelle des 40 MM DH à fin 2021 !! On peut discuter de l'exactitude de ce chiffre, mais une chose est sûre : de l'abus, il y en avait, il y en a. Preuve ? Rarement, pour ne pas dire jamais, on a assisté à une réduction conséquente des prix à la pompe suite à l'effondrement du prix du baril durant toute l'année 2020. Autrement dit, on sait répercuter à chaque fois qu'il est question d'une action à la hausse, mais on a du mal à le faire dès qu'il s'agit de la baisse. Finalement, le citoyen usager est en droit d'exiger la restitution de ce dont il est injustement spolié ! C'est une question de justice sociale. Voire de justice tout simplement.
Autre levier sur lequel le gouvernement peut agir et il y va de sa responsabilité, c'est d'assainir les circuits de commercialisation des biens, de réduire les intermédiaires et autres parasites, de « taper fort » sur les spéculateurs et les profiteurs de la crise comme cela a été annoncé au terme du dernier conseil du gouvernement. Les solutions existent, il suffit de consulter l'avis rendu par le CESE sur la question : « Pour une approche novatrice et intégrée de la commercialisation des produits agricoles ». Aussi, l'action gouvernementale ne devra pas être circonstancielle et épisodique comme on a coutume de le vérifier à l'approche de chaque mois sacré de Ramadan. Sinon ça peut être compris par ces spéculateurs comme suit : « épargnez-nous le mois de ramadan et vous aurez toute l'année pour vous rattraper » !!
En définitive, le gouvernement est invité à tout faire pour juguler l'inflation pour que la tendance en cours ne se transforme pas en inflation galopante. Il y va de la protection du pouvoir d'achat des citoyens, de la préservation de leur dignité et, par conséquent, de la stabilité de notre pays. Il ne faut surtout pas se laisser bercer par les chiffres relativement rassurants du HCP et de Bank Al-Maghrib qui évaluent le taux d'inflation à 1,8% pour 2021 et 2022, contre 0,8% en 2020. La réalité sur le terrain, telle qu'elle est vécue et ressentie, est différente. Au gouvernement d'en tenir compte et faire preuve de son engagement pour s'attaquer avec détermination à ce fléau.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.