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« Min Ajliki a pour but d'améliorer le taux d'activité féminine à travers l'appui à l'entrepreneuriat »
Publié dans Albayane le 28 - 06 - 2022

Maha El Bchiri, dir-com à l' l'APEFE Wallonie-Bruxelles
Romuald Djabioh
Dans le cadre du lancement de Min Ajliki 3.0, troisième phase du programme belgo-marocain d'autonomisation des femmes au Maroc pour la période 2022-2026, une conférence sous la thématique de « L'inclusion économique des femmes au Maroc : challenges, perspectives et mesures » a dernièrement été co-organisée à Rabat par le ministère de l'Inclusion Economique, de la Petite Entreprise, de l'Emploi et des Compétences et l'APEFE (Agence pour la Promotion de l'Education et de la Formation à l'Etranger). Au travers de cette initiative, plusieurs points ont été mis en exergue. Parmi lesquels, l'autonomisation économique des femmes au Maroc, le but de Min Ajliki. A ce propos, pour avoir davantage d'informations, Maha El Bchiri, directrice de communication et de développement à l'APEFE Wallonie-Bruxelles répond à nos interrogations.
Al Bayane : Qu'est-ce qui justifie le choix de cette thématique ?
Maha El Bchiri : La thématique de l'autonomisation économique des femmes s'impose d'elle-même. De 1999 à 2019, même si la population mondiale des jeunes âgés de 15 à 24 ans a augmenté, le taux de leur activité ne cesse de reculer. Et la situation est bien plus négative pour les femmes au niveau mondial. En 2012 par exemple, la participation des femmes à la population active avait stagné, et elle a même légèrement diminué, passant de 57 % en 1990 à 55 %. Les études et benchmarks que nous avons menées à l'époque avait montré que les femmes touchent aussi des revenus inférieurs aux hommes, et elles sont concernées par le travail informel et l'exploitation de leurs compétences. Et ce sont des problématiques qui ne sont toujours pas résolues malgré les efforts déployés. Et à l'instar des efforts mondiaux, le Maroc a lancé plusieurs initiatives et mesures dans ce sens.
L'autonomisation économique des femmes est aussi une thématique appuyée par la coopération belge et prend une grande part des objectifs de développement durable. D'où la genèse du programme Min Ajliki en 2013, par l'APEFE Wallonie-Bruxelles et sous financement de la Coopération belge au Développement, qui vient appuyer les efforts déployés au Maroc pour contribuer à la promotion et l'amélioration du taux d'activité féminine au Maroc.
Quels sont les différents points qui ont été abordés ?
Plusieurs études ont été présentées, qui touchent directement ou indirectement l'emploi féminin au Maroc. ONU Femmes, le Bureau International de Travail ou encore Frankfurt School en partenariat avec Bank AL Maghreb ont présenté plusieurs études et benchmarks qui dressent un diagnostic des difficultés rencontrées par les femmes pour entreprendre ou pour améliorer leur employabilité.
Plusieurs initiatives – émanant du secteur public mais aussi du tissu associatif – ont également été présentées, qui contribuent à améliorer l'entrepreneuriat et l'employabilité des femmes au Maroc et en Afrique. Comme le programme « Jigeen Ñi Tamit » au Sénégal mis en place par l'APEFE Wallonie-Bruxelles.
L'occasion était aussi de présenter l'étude d'impact du programme Min Ajliki. Cette étude, réalisée par un grand cabinet européen, a accompagné le programme de 2017 et 2021 en suivant une approche méthodologique rigoureuse d'évaluation pour les différents groupes de bénéficiaires du programme en collectant des données avant le début et après la fin du programme sur un groupe de bénéficiaires et un groupe de contrôle (groupe témoin ou de comparaison) afin d'estimer les effets nets du programme Min Ajliki sur ses bénéficiaires.
A titre d'exemple, l'étude a montré que Min Ajliki a renforcé́ la perception qu'ont les bénéficiaires sur leurs propres capacités mais aussi a permis une certaine évolution des perceptions des bénéficiaires sur l'égalité́ de genre. Il a également eu un effet amortisseur lors de la situation de crise liée au covid-19, ce qui a permis de renforcer la résilience financière des bénéficiaires. Surtout pour celles qui étaient plus vulnérables avant le programme.
Qu'est-ce que le programme Min Ajliki ?
Mis en place par l'APEFE (Agence de la Promotion de l'Education et de la Formation à l'Etranger) et financé par la Coopération belge au Développement, Min Ajliki a pour but de contribuer à améliorer le taux d'activité féminine, à travers l'appui à l'entrepreneuriat ou l'amélioration de l'employabilité.
Depuis son lancement, en 2013 le programme s'est concentré sur le renforcement des actions et interventions de ses partenaires publics, privés et associatifs en termes de digitalisation, de communication et d'amélioration de capacités au travers de l'accompagnement et de la formation des bénéficiaires.
La première phase du programme Min Ajliki a duré de 2013 à 2016 et a permis de contribuer à la sensibilisation de 18 000 femmes à l'esprit d'entreprendre, la formation de 500 cadres à l'accompagnement des porteuses de projet, et l'accompagnement de 1200 entreprises féminines en précréation.
Lors de la deuxième phase, qui s'est étalée de 2017 à 2021, le programme a mené une intervention nationale et a contribué, à travers ses partenaires, à former plus de 20000 femmes entrepreneures actives et/ou potentielles, à accompagner plus de 2000 femmes durant la formalisation de leurs activités et à créer plus de 8000 structures féminines qui ont permis de générer quelque 10000 emplois féminins. Min Ajliki a également contribué à créer et/ou soutenir plus de 15 incubateurs d'entreprises, des espaces de coworking ou encore des espaces universitaires de promotion de l'emploi estudiantin et l'entrepreneuriat féminin.
Avec cette troisième phase, qui couvre la période 2022-2026, Min Ajliki s'appuiera sur plusieurs acteurs publics, privés et associatifs, pour un plaidoyer en faveur d'une meilleure autonomisation économique des femmes à travers l'entrepreneuriat et l'employabilité. Le programme visera aussi à développer une offre de proximité inclusive à travers l'appui au tissu associatif.
Quelle est sa valeur ajoutée ?
La valeur ajoutée du programme, comme l'a démontré l'étude d'impact de son évaluation, est principalement la création de synergies entre des acteurs différents, ce qui facilite un grand nombre de collaborations au service de la femme entrepreneure. Min Ajliki a aussi un grand rôle dans le renforcement des compétences des partenaires au niveau individuel et organisationnel.
Min Ajliki veille également à être accessible, en développant le plus de partenariats possibles au niveau régional et territorial, mais aussi en s'appuyant sur le digital et toutes les possibilités qu'il offre pour plus d'inclusion et de proximité.
D'où vient le déclic d'une telle initiative ?
Le Maroc a lancé, au cours des dernières décennies, plusieurs chantiers de réformes juridiques, politiques et institutionnelles visant le renforcement des principes de l'égalité entre les sexes et l'autonomisation des femmes. Il a également intégré l'approche genre, devenue un véritable enjeu de développement, dans ses différentes politiques et stratégies au niveau national, régional et local et ce, sur le plan économique, social et environnemental.
Néanmoins et en dépit des avancées, le Maroc en 2021 occupe la 144ème place mondiale sur 156 et la 3ème au Maghreb, derrière la Tunisie par rapport à l'activité féminine.
La pandémie liée au Covid-19 est venue renforcer ce constat en provoquant plusieurs perturbations du marché du travail et causant– entre autres – une régression du taux d'activité féminine, passant de 22,6% au premier trimestre 2020 à 20% au premier trimestre 2022.
Si au début de 2022, deux hommes sur trois sont actifs, pour les femmes, la situation est bien plus négative. En effet, uniquement une femme sur six est active.
Il est à noter aussi que plus de 52% des femmes âgées de 25 ans et plus sont sans niveau d'instruction. Les femmes souffrent aussi de l'exploitation de leurs compétences et potentiel à travers l'emploi informel, où plus de 43% des femmes actives, le sont sans contrat.
Nous sommes persuadées qu'une croissance durable et inclusive ne pourrait être atteinte qu'à travers une inclusion soutenue des femmes dans l'économie et une promotion de l'emploi féminin à travers des mesures et initiatives permettant de s'adapter aux challenges que rencontrent les femmes pour accéder à un emploi décent et formel.
Le gouvernement du Maroc alloue une attention particulière à cet objectif en mettant en place plusieurs initiatives, notamment la constitution d'un comité national de suivi du déploiement des ateliers d'autonomisation économique des femmes, comme point d'entrée pour parvenir à l'égalité entre les femmes et les hommes.
Promouvoir l'autonomisation économique des femmes est une priorité pour le Maroc mais aussi faisant partie des orientations de la coopération belge et c'est pour cela que les deux parties ont relancé le programme Min Ajliki pour une troisième phase pouvant contribuer aux différents efforts déployés.
Comment ce programme peut-il renforcer l'autonomisation économique des femmes au Maroc ?
Le programme vient renforcer les interventions et efforts des différents acteurs. Nous n'avons pas la prétention de dire que nous améliorons l'autonomisation des femmes, mais nous contribuons avec nos partenaires à proposer des solutions qualitatives. Meryame Kitir, ministre de la Coopération au développement et de la Politique des Grandes villes du Royaume de Belgique l'a si bien dit lors de son allocution « Savoir, c'est pouvoir. Pour rendre les femmes autonomes, la première étape est toujours l'éducation et la formation car, bien souvent, elles ont seulement besoin d'un coup de pouce pour ensuite, progresser par elles-mêmes », et c'est principalement le focus du programme Min Ajliki, c'est d'investir dans le renforcement de capacités des acteurs d'un côté et des femmes bénéficiaires d'un autre.
Quel message souhaiteriez-vous adresser au plus grand nombre, concernant ce programme?
Il est important de développer plus d'offres accessibles et inclusives pour un emploi décent et une autonomie économique durable des femmes.
Que la promotion et l'amélioration de l'autonomisation économique des femmes soient l'affaire de tous. Il est indispensable de développer plus de synergies et complémentarités entre les acteurs. Comme l'a rappelé un jour Kofi Annan, « La seule voie qui offre quelque espoir d'un avenir meilleur pour toute l'humanité est celle de la coopération et du partenariat. »


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