Le Chef du gouvernement préside une série de réunions consacrées au suivi du déploiement de la feuille de route pour l'emploi    Maroc-Allemagne : une alliance stratégique en gestation    Souss-Massa : le FEC va débloquer une enveloppe de 363 MDH pour le transport    Ciments du Maroc finalise l'acquisition d'Asment de Témara et de Grabemaro    Parlement : Adoption de deux propositions de loi relatives à la couverture médicale et au système d'éducation    Inondations aux Texas: SM le Roi adresse un message de condoléances à Donald Trump    L'Agence Bayt Mal Al-Qods Acharif réalise à Gaza la deuxième phase de la campagne d'aide humanitaire destinée aux déplacés    Décès de Diogo Jota: la garde civile espagnole privilégie la piste de la vitesse excessive    Danone partenaire officiel de la CAN 2025 au Maroc    Détention préventive : recul à 30% et appel à une justice plus alternative    "Dbibina" : non, Jerando ne peut plus revenir en arrière    Xavier Driencourt accuse Alger de vouloir humilier la France dans l'affaire Boualem Sansal    Argentine : Javier Milei dissout 21 organismes publics pour réduire le déficit    France : Macron veut plus de sanctions contre les associations soupçonnées d'«entrisme islamiste»    Trump ravive la guerre commerciale : une surtaxe de 25% à 40% sur les produits de 14 pays    Maroc/Chine : L'ASMEX et le HKTDC explorent de nouvelles synergies économiques    LANA CASH passe à la vitesse supérieure    L'ONCF lance les travaux de la liaison ferroviaire vers Nador West Med, estimée à 606 MDH    Noussair Mazraoui de retour à Carrington pour préparer la pré-saison    Foot : Jawad Ziyat nouveau président du Raja de Casablanca    CAN (f) Maroc 24 : Quand la réalité dérange... certains préfèrent l'effacer !    CDM des Clubs : Coup dur pour le PSG avant le choc face au Real    Espagne : VOX dénonce « le blanchiment du terrorisme du Polisario » au Parlement de Cantabrie    Santé publique : Une volonté affichée... mais encore faut-il transformer l'essai !    John Bolton speaks out while Christopher Ross stays silent on Sahara issue    4,024 deaths in 2024 : Morocco unveils emergency road safety plan for summer 2025    Prévisions météorologiques pour le mercredi 9 juillet 2025    La fondation du Forum d'Assilah clôt la session estivale de la 46e édition de son festival culturel    Le CCM lance l'appel à candidature pour l'Oscar du meilleur film international 2026    Maroc : La Fondation Hiba organise le plus grand marché de disques vinyles et des biens culturels    Conakry accueillera un Forum d'Affaires Maroco-Guinéen en janvier    OMPI. Le Maroc pour un système mondial de propriété intellectuelle inclusif et équilibré    MAS de Fès : un hic dans la constitution en société sportive    Coopération agricole : l'alliance maroco-américaine se renforce    Plastiques et métaux lourds : le maquereau et le saint-pierre marocains contaminés ?    Jazzablanca 2025 : Emel, l'artiste sans filtre qui fait couler l'encre (et la sueur) !    Menaces de nouveaux tarifs douaniers contre les BRICS Halte au protectionnisme improductif    Agadir dément des accusations infondées portées contre sa police touristique    Kif Mama Kif Baba fustige les dérapages de Benkirane sur les femmes célibataires    Akhannouch : «32 MMDH pour moderniser le système de santé marocain»    L'Union Constitutionnelle condamne l'attaque contre ES-Smara    Education : Les syndicats accusent le ministère d'improvisation    Nouveau scandale sportif continental : l'Algérie au cœur d'une polémique après avoir manipulé le logo officiel de la CAN    Jazzablanca : Un premier week-end haut en couleurs    Sahara : le silence de Christopher Ross contraste avec l'agitation de John Bolton    Le Maroc conclut un accord avec l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle pour la défense juridique de son patrimoine    Nostalgia Lovers : quand les tubes d'hier rallument les feux d'aujourd'hui    Nostalgia Lovers 2025 : Trois jours de fièvre rétro et un succès éclatant à Casablanca    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Malhoun, patrimoine et culture
Publié dans Albayane le 20 - 07 - 2022

Au bord de l'oued Oum er Rbia en détresse, devant des remparts recouverts de ronces, la dixième session du festival Malhouniyate s'est tenue à Azemmour.
Malgré l'exiguïté relative de la place Abraham Moulnis, elle a pu contenir une population qui s'est présentée en nombre, en famille et en groupes durant les trois nuits du festival.
C'est vrai que le contexte impose le besoin nécessaire de se retrouver en dehors des contraintes du quotidien.
L'impact des prix qui s'envolent, celui de la chaleur estivale qui est exceptionnelle par rapport à la normale ; les conséquences du mutisme et de l'inanité du gouvernement envers les préoccupations du peuple et l'approfondissement des inégalités sociales font assombrir l'horizon et sapent le moral des ménages.
S'ajoute à cela, la situation désespérée dans laquelle se trouve la ville, abandonnée à sa dérive vers la paupérisation et la nécrose du patrimoine urbain. L'interpellation des élus locaux n'a fait que confirmer l'absence d'une vision pour la ville et révèle les chamailleries d'une majorité constituée, beaucoup plus, pour la structuration administrative du conseil municipal et la répartition des tâches entre ses membres que pour gérer convenablement les problèmes qu'affrontent la ville et ses occupants.
À croire que l'exemple de l'action gouvernementale à l'échelle nationale a ses adeptes au niveau de la municipalité. L'égarement de « la voie de la confiance » est patent ; du local au national.
C'est donc dans cet art de la parole populaire que la population va chercher son confort momentané. Des paroles, un rythme et une voix font que le malhoun, la parole populaire chantée, reste un patrimoine qui se renouvelle dans la mémoire du peuple marocain. Paroles, joyaux sertis, dans des rythmes qui bercent et qui emportent l'imaginaire du passé glorieux au présent vécu, et vers un avenir espéré.
Dans la chaleur de la nuit, le malhoun est déclamé à travers toutes ses formes, de l'évocation soufie à la sensualité. La prestation d'ouverture est réservée à qui de droit, l'homme au gembri qui a assuré la renaissance du malhoun dans la cité.
Chanter la ville, son histoire et son patrimoine suscite les rappels par des youyous stridents et les applaudissements. Ces voix de jeunes qui, parallèlement à la soutenance d'un master ou à des études en médecine en cours, se sont consacrées à se faire entendre et à frayer leurs chemins d'artiste par, et pour, le malhoun ne sont pas seules. D'autres après elles, sont venus enrichir le répertoire. Tous issus d'une école, dont le bâtiment censé l'abriter, reste clos depuis fort longtemps (!?) ; et que tous les participants ont formulé l'espoir de la voir ouverte pour le prochain festival.
L'activité culturelle, faut-il le rappeler, n'est pas seulement un loisir et/ou un moment de plaisir. Elle est nécessaire ; car elle constitue l'assise de nos facultés à acquérir des comportements qui nous intègrent dans la société. La crise des moyens de culture (l'éducation et la formation, le savoir scientifique et technologique, la pratique des arts et l'exercice de la démocratie...) dans notre beau pays et la question existentialiste de sa jeunesse devraient inciter à l'adoption d'une politique publique de la culture plus audacieuse.
Le processus démocratique en cours, malgré son aspect méandriforme, devra promouvoir son aspect culturel pour « permettre l'accès du plus grand nombre aux œuvres les plus précieuses de l'humanité. ». Dans le respect des constantes fondamentales de la nation, l'ouverture festive et intellectuelle ne peut que raffermir l'identité nationale, et permettre particulièrement aux couches populaires de consolider leur « engagement séculaire en faveur du dialogue des civilisations, de la tolérance et de la modération ».
En plus de l'action des organisations institutionnelles chaperonnées par l'autorité territoriale, le renforcement des associations locales de la société civile dans le domaine culturel requiert leur accès au financement et l'encouragement de leurs initiatives. Il s'agit de « promouvoir les émergences, les innovations et les propositions émanant de tous les acteurs du champ culturel. Mais également de structurer ce champ culturel autour d'une proposition centrale forte, qui (re)fait de la culture un service public d'importance, au même titre que la santé et l'éducation. » comme le souligne le Nouvel Modèle de Développement proposé.
Le malhoun est aussi de la poésie qui peut être interprétée en politique pour s'adresser aux gouvernants s'ils peuvent comprendre la détresse de l'appel :
زدتي قلبي نيران
وانت هايم ما جبت لي اخبار
قلبك حين شيان
ارجع قطران حليبو


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.