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Nabil Benabdallah : Le temps est à la mobilisation pour vitaliser la marche démocratique
Publié dans Albayane le 11 - 10 - 2022

Débat à la Fondation Lafqui Titouani autour du document politique du XIème congrès national du PPS
M'Barek Tafsi
A un mois du onzième congrès national du Parti du Progrès et du Socialisme, qui se tiendra les 11, 12 et 13 novembre prochain à Bouznika, sous le mot d'ordre « l'alternative démocratique et progressiste », la Fondation Lafqui Titouani a acceuilli, lundi soir en son siège à Salé, un débat ouvert sur le document politique (thèses du congrès) de ce grand rendez-vous pour un parti à l'histoire séculaire, qui fait l'unanimité de tous quant à l'importance de son rôle capital sur la scène politique nationale.
Au cours de cet échange de trois heures et demi, le Secrétaire Général du PPS, Mohammed Nabil Benabdallah, et les membres du bureau politique du parti présents : Charafat Afailal, Fatima Zahra Barassat, Azzouz Senhaji, Rachid Roukbane et Abdeslam Seddiki se sont relayé pour répondre aux questions des modérateurs qui se sont succédé Abou Bakr Titouani, président de la fondation, et Ahmed Assid, chercheur et militant des droits de l'homme, de la journaliste Fadoua El-Lemrabti, également correspondante de la chaine Al Ghad, et du professeur Zakaria Firalou.
L'alternance démocratique et progressiste
Si le dixième congrès national a été placé sous le mot d'ordre «pour un souffle démocratique nouveau », qui est d'ailleurs toujours d'actualité, le onzième congrès va se tenir sous le slogan « pour une alternative démocratique et progressiste » dans le but de faire sortir le pays de la situation difficile de marasme à laquelle il est confronté et parfaire l'œuvre réalisée depuis le Xè congrès national du PPS.
Pour le parti du Livre, a souligné le SG du PPS, le projet du document politique qui sera soumis aux congressistes comporte les réponses aux difficultés du pays sur les plans économique, social, culturel et politique.
Selon lui, une grande partie de ces problèmes est liée à la nature et au comportement du gouvernement actuel, qui, en dépit de la majorité numérique confortable (cinq millions de voix) dont il dispose, n'a pas la volonté politique nécessaire pour mettre en œuvre ses promesses et les orientations contenues dans le nouveau modèle de développement (NMD), qu'il avait pourtant pris pour référentiel de son programme.
Depuis son investiture, il ne fait plus allusion au NMD. Il n'en parle même plus. Quant à la démocratie, aux droits de l'homme et aux libertés individuelles et collectives, elles sont totalement absentes dans ses préoccupations, au même titre que les dispositions de la Constitution de 2011.
Mais le comble c'est qu'il essaie de justifier son incapacité à communiquer avec l'opinion publique. Le chef du gouvernement affirme qu'il préfère travailler au lieu de parler pour expliquer ce qu'il compte faire.
Le projet du document politique fait également le point de la situation nationale et internationale et revient en détail sur l'identité du PPS, un parti socialiste et progressiste de gauche ainsi que sur ses mérites et ses limites.
« TOUT EST EN PANNE », selon le projet du document politique
Au terme du diagnostic que le projet du document politique du prochain congrès national fait, le SG en déduit que tout est en panne dans le processus politique et qu'il est indispensable dans le cadre de « l'alternative démocratique et progressiste » qu'il propose d'agir à travers la mobilisation d'un mouvement social citoyen avec la participation de toutes les forces nationales partisanes et non partisanes à l'instar du Mouvement Damir pour donner l'assaut à tous les obstacles qui entravent la marche vers la démocratie et le développement véritable du pays. Les intellectuels, les acteurs de la société civile, les défenseurs des droits de l'homme ont également leur rôle à jouer dans le cadre de cet assaut contre la peur, l'attentisme, le mutisme, l'immobilisme et le manque de volonté et d'initiative, a expliqué le SG du PPS.
Selon lui, des menaces sérieuses pèsent désormais sur les acquis accumulés depuis des décennies et qui entravent la mise en œuvre de la Constitution de 2011 (le grand Jihad).
La crise de confiance en la politique et dans les institutions du pays y compris les partis politiques a approfondi le fossé entre les citoyennes et les citoyens d'une part et la pratique politique d'autre part et a ouvert la voie à diverses expressions spontanées, non encadrées.
Et comme l'explique l'adage populaire, selon lequel il « faut se méfier non de la rivière bruyante mais de la rivière silencieuse », a indiqué dans le même ordre d'idées Rachid Roukbane, il est temps d'agir pour donner ensemble l'assaut aux obstacles qui entravent le processus démocratique dans le pays.
Le projet du document politique souligne par ailleurs la nécessité de promouvoir la situation de la femme à travers la réalisation de l'égalité effective homme-femme et d'accorder à la problématique de la préservation de l'environnement l'intérêt qu'elle mérite, avant qu'il ne soit tard, comme c'est le cas actuellement dans les pays développés, a ajouté Benabdallah.
Le projet examine par ailleurs la situation internationale et attire l'attention sur les répercussions de la pandémie du Covid-19, les risques de la poursuite de la guerre en Ukraine et des menaces de la tension entre la Chine et les Etats-Unis au sujet de Taiwan.
A l'issue de ces analyses et de l'adoption de ce projet, qui constitue en fait une compilation de toutes les idées développées dans les conférences, organisées par le parti et les documents produits (contribution au NMD et propositions pour redresser la situation post-covid), le PPS se dirige vers son onzième congrès national en rangs soudés, a souligné le Secrétaire Général du PPS.
Seddiki : les divergences, source d'enrichissement des débats au sein du PPS
Réagissant aux questions relatives à la situation au sein du parti, Abdeslam Seddiki a indiqué que le PPS est un véritable cadre vivant qui se nourrit de la dynamique et du débat inhérent aux divergences et aux différences d'appréciation entre ses militants, qui finissent, après débats et échanges, par adopter à l'unanimité active, les projets qu'ils discutent. C'est cette dynamique qui fait du PPS un intellectuel collectif, qui gère de manière intelligente et productive les divergences entre ses membres.
Sans divergences, le parti se transformerait en cadre passif et inerte, a-t-il expliqué.
Afailal : Le PPS, une grande école de pensée
Abondant dans le même ordre d'idées, Charafat Afailal a expliqué que le PPS est une grande école de pensée qui produit les positions et les idées, les concepts et les thèses.
Le projet du document politique du prochain congrès national est le fruit de tout un processus lancé par le parti il y a plus d'un an. Depuis lors, les préparatifs se sont poursuivis à tous les niveaux pour que l'ensemble des militantes et des militants du parti se reconnaissent dans le projet adopté par les commissions préparatoires et le comité central et plus tard par le congrès national.
Azzouz Sanhaji : l'identité socialiste du parti est invariable
Pour Azzouz Senhaji, l'identité socialiste et progressiste du PPS est invariable. Elle repose sur le référentiel, les principes et les valeurs du parti et fait de la lutte pour la démocratie, la défense des causes nationales, le développement de son économie et de ses capacités ses préoccupations principales.
Quant aux alliances du parti, elles sont dictées par le besoin de défendre et de faire avancer le processus démocratique comme ce fut le cas avec le PJD, a-t-il dit.
Revenant sur le mot d'ordre du prochain congrès national, il a fait savoir que le diagnostic fait par le parti se résume en fin de compte en un mot, à savoir le marasme (ROKOD), qui caractérise la situation à tous les niveaux, du fait du mutisme et de l'immobilisme du gouvernement.
A ce propos, le projet du document du prochain congrès national attire l'attention sur les dangers qui pèsent désormais sur les acquis importants arrachés de haute lutte par le peuple dont en premier lieu la Constitution de 2011 au même titre que le NMD, a-t-il dit.
Fatima Zahra Barassat : Le congrès national du PPS, une étape nationale
Pour sa part, Fatima Zahra Barassat a souligné que le prochain congrès national n'est pas seulement un évènement partisan interne, mais également une étape nationale marquante.
Quant au projet du document politique adopté par le comité central, il a été précédé par l'adoption d'un autre document d'une grande importance intitulé : pistes de réflexion et de débats, qui avait fait l'objet d'un riche débat au sein des différentes structures du parti.
Quant aux débats au sein du parti, ils témoignent en fait de la divergence entre ses membres dans les points de vue qui font la richesse du parti du Livre, a-t-elle indiqué.
Seddiki : le projet du document politique n'est pas un programme mais une vision
Traitant le volet économique, Abdeslam Seddiki a expliqué que le projet du document politique élaboré n'est pas un simple programme économique, mais traduit plutôt une vision, dont la mise en œuvre ne doit pas être laissée au hasard pour développer l'économie du pays.
Sans se référer à quelques chiffres, la vision de la politique économique du pays doit viser au développement de ses capacités productives, a-t-il dit, rappelant que le secteur public doit constituer la locomotive de cette œuvre et que le secteur privé a également son rôle à jouer.
Il a rappelé que l'expérience récente de la pandémie du Covid-19 a montré que c'est à l'Etat qu'incombe en premier et dernier ressort la responsabilité de préserver la souveraineté des pays sur les plans politique, économique, alimentaire, sécuritaire, sanitaire, numérique et autre sans céder à l'autarcie.
Selon lui, l'autosuffisance alimentaire du pays est indispensable pour la préservation de sa souveraineté, de plus en plus menacée par le Plan Maroc Vert, qui a introduit au Maroc des cultures grandes consommatrices d'eau (pastèques à Zagoura, avocats, et autres fruits produits dans des régions tropicales, qui reçoivent plus de 1000 mm3 de pluie par an). Le PMV a contribué à l'aggravation du stress hydrique du pays, a-t-il indiqué.
Quant à la planification que le PPS propose, elle doit permettre de mettre en place un agenda précis pour la mise en œuvre des orientations indispensables contenues dans le NMD, a-t-il encore indiqué.
En attendant, c'est à l'Etat de planifier la réalisation de ses projets d'investissement public et d'innover dans la recherche de nouvelles sources de financement et de collectes de fonds à travers l'imposition notamment des bénéfices exorbitants exceptionnels des sociétés d'hydrocarbures, le soutien des couches pauvres et de l'entreprise nationale et créer les conditions nécessaires et propice pour que le secteur privé puisse jouer pleinement son rôle, a-t-il encore expliqué.
Benabdallah : mettre fin aux conflits d'intérêts et à l'économie de rente
Il faut mettre fin aux ententes, à l'économie de rente, aux conflits d'intérêt et aux monopoles qui caractérisent actuellement la situation économique et financière dans le pays, a affirmé pour sa part le Secrétaire Général du PPS.
Il est nécessaire d'œuvrer pour réduire au minimum le rôle du secteur informel et promouvoir le développement de l'économie verte comme proposé dans le NMD, a-t-il ajouté, précisant que la territorialisation du développement doit se réaliser à travers la planification et le renforcement des prérogatives et du rôle des Régions pour en faire de véritables acteurs du développement.
Pour accompagner cette œuvre de développement, le pays est appelé à mettre en place une véritable politique d'industrialisation et promouvoir la recherche scientifique et technologique, sans oublier d'investir surtout pour le renforcement des secteurs de l'enseignement et de la santé, sans lesquels il est impossible de parler du développement humain. Au niveau de ces deux derniers secteurs, l'importance doit être donnée à l'école publique et à l'hôpital public, a-t-il encore expliqué.
Pour sa part, Azzouz Senhaji a fait observer qu'en ce temps du retour de l'Etat, plus personne ne parle du « peu d'Etat » que prônaient certains défenseurs du libéralisme sauvage et du néolibéralisme. L'Etat social interventionniste fait désormais l'unanimité de tout le monde.
Barassat : pour la réforme de la législation pénale et du Code de la famille
Abordant par ailleurs les révisions qui s'imposent pour adapter les lois nationales aux conventions et chartes internationales ratifiées par le Maroc et aux dispositions de la Constitution de 2011, Barassat a indiqué que le code de la famille, adopté il y a 18 ans, est dépassé à plusieurs niveaux. Sa révision s'impose désormais pour mettre fin aux discriminations qu'il perpétue envers les femmes, a-t-elle dit, estimant que le dernier discours de la Fête du Trône offre l'occasion qu'il importe de saisir au plus vite.
Elle a également fait savoir dans ce cadre que le nombre des mariages précoces des jeunes filles mineures varie entre 20.000 et 30.000 cas et qu'il est temps de mettre fin à cette violence faite à l'enfance marocaine.
Elle a souligné dans le même ordre d'idées la nécessité d'œuvrer pour la réalisation de l'égalité effective homme-femme et notamment en matière d'héritage.
Il importe aussi d'œuvrer pour lutter contre l'avortement clandestin et mettre fin aux diverses discriminations qui privent la femme de la plénitude de ses droits, a-t-elle souligné.
Divers autres questions relatives notamment aux libertés, au droit de grève, à la loi des associations, à la transition énergétique, à l'économie circulaire et solidaire ont été abordées par les participants. Ils ont également examiné les questions critiques de la situation des caisses de retraites et de leur réforme, de la caisse de compensation et de la place de la culture et de la création dans l'œuvre du développement du pays.


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