Tandis que le voisinage sud avec la péninsule ibérique parait performer, à pleine enjambée, depuis la visite de son chef du gouvernement à Rabat, en avril dernier, celui de l'Hexagone, en revanche, se dandine dans l'expectative. Il est vrai que des tentatives plutôt « timorées » se succèdent, ces temps-ci pour décrisper les tensions en sourdine, mais il semble qu'elles ne sont pas encore assez lubrifiées pour lever l'ancre. Versant dans la tergiversation, Paris a, visiblement, la tête ailleurs, au cœur de cette nouvelle mouture qui se confectionne à petits feux, dans la région, avec l'entrée en force des « alliés » concurrents du royaume. A croire les récentes sorties d'un ancien ambassadeur en Algérie, dans un quotidien français, il serait en fait, question de « décadence » imminente du régime militariste d'Alger, dont l'incidence est en passe d'hypothéquer ses desseins avec son partenaire « contre-nature ». Il ne ferait donc pas de doute que ce serait la République qui, visiblement, accuserait le coup dans l'alliance mitigée avec une junte moribonde. En toute connaissance de cause, ces témoignages sont à coup sûr, porteurs de révélations désolantes sur l'état actuel de ce pays, mis sous l'étau de la soldatesque algérienne, depuis des lustres. La chute de ce régime autocratique qui serait bien la cause de la descente de la République précédente, aurait sans nul doute, donné des indicateurs effectifs à l'ex diplomate tricolore, quant à l'impact similaire qu'aurait le régime despotique, en déclin mortifère sur la France. Ceci étant, cette alerte que vient de mettre en branle Xavier Driencourt, ambassadeur de pas moins de huit ans en Algérie, tant récemment sur les colonnes du journal français, Le Figaro que dans son ouvrage « Enigme algérienne », reconnaît bien le paradoxe du processus de la prise de décisions en Algérie. En effet, malgré cette ambiguïté qui fait que la France connaît beaucoup moins son interlocuteur, ainsi que la période tantôt baissière tantôt haussière de leur relation bilatérale, mieux encore la durée de colonisation de plus de 130 ans, elle tend s'en approcher et en tolérer les présomptions belliqueuses. Ferait-elle « fausse route », en se fiant délibérément au régime de mystères, ou serait-elle en « bras de fer » narquois avec le Maroc pour mieux resserrer la pression ? A voir l'attitude attentiste et ostentatoire de la France macronienne, on a plutôt l'impression que cette opacité de rapports dont parle un diplomate nature en la matière, ne peut que porter davantage de préjudices au risque de se faire ébranler la République. Au moment où les français n'y voient pas clair là où ils ont préféré camper..., à côté, au Maroc, on pourra y voir plus cristallin, puisque la visibilité est beaucoup plus certain !