Oussama Zidouhia * * * Dans une édition de la Coupe d'Afrique des Nations marquée par des rebondissements et des performances inattendues, l'équipe nationale, dirigée par Walid Regragui, a vu son parcours prendre fin plus tôt que prévu. Malgré un début de tournoi positif et une équipe riche en talents évoluant dans des clubs prestigieux en Europe, les Lions de l'Atlas n'ont pas réussi à franchir la barrière des huitièmes, laissant les fans et les observateurs se questionner sur les choix tactiques du sélectionneur. Malgré le statut de favori de la compétition, la sélection nationale de football, trop prévisible tactiquement, a vu son rêve d'un sacre s'évaporer à cause des choix de l'entraîneur, qui, il faut bien le dire, n'a pas eu un seul match référence depuis le début du tournoi. « Je porte la responsabilité de cet échec, je ne suis pas quelqu'un qui se cache, sur mes choix de jeu, mes choix de joueurs », avait confié Regragui en conférence de presse après son échec cuisant contre l'Afrique du Sud, en huitièmes de finale de la Coupe d'Afrique des Nations à San-Pédro en Côte d'Ivoire (2-0). Une Dépendance aux individualités ? Le football, bien qu'étant un sport où l'éclat individuel peut changer le cours d'un match, repose fondamentalement sur une cohésion et une stratégie d'équipe. Dans les moments clés du tournoi, les fans de la sélection ont espéré voir émerger un plan de jeu plus offensif, capable de mettre en valeur le collectif plutôt que de dépendre de moments d'inspiration individuelle des joueurs. Cette approche aurait potentiellement permis de surmonter des adversaires tactiquement disciplinés et physiquement robustes. Face à la Zambie, le coach national a décidé, malgré une qualification en poche, de faire jouer son 11 habituel au lieu de reposer les cadres. Résultat, le Maroc se retrouve privé en huitième de Hakim Ziyech et Sofiane Boufal, ce qui a mis en avant la faiblesse du schéma tactique de Regragui dont la réussite dépend de la présence de ses deux ailiers. Au milieu de terrain, Ismail Saibari, rentré titulaire à la place de Selim Amallah contre la Zambie, a offert un style de jeu différent et surtout plus offensif que son prédécesseur. Cependant, face à l'Afrique du Sud, Regragui est revenu à ses anciens démons en préférant miser sur Amallah malgré sa méforme qui dure depuis plusieurs mois déjà. En défense, Yunis Abdelhamid a montré un excellent visage face à la Zambie, prouvant qu'il était prêt pour prendre la place de Romain Saiss en cas de besoin. Le jeune Chadi Riad, très apprécié en Espagne, n'a eu droit à aucune minute lors de ce tournoi. A cela s'ajoute la titularisation de Noussair Mazraoui face aux Bafanas Bafanas, malgré son absence pour cause de blessure, ce qui l'a tenu éloigné pendant plusieurs semaines des terrains. Un choix tactique douteux vu la forme actuelle du principal concerné qui a provoqué une réaction négative de la direction bavaroise et des supporters marocains sur les réseaux sociaux. Ils ne comprennent pas comment Regragui a préféré Mazraoui à Chibi ou Attiat Allah, deux latéraux en top forme, tous deux habitués aux compétitions africaines. Un Manque de flexibilité tactique ? L'entraîneur de l'Afrique du Sud, Hugo Broos, a bien résumé la situation de Regragui en conférence : « si tu ne sais jouer qu'avec un système, c'est dangereux. Aujourd'hui, on jouait contre plus fort que nous. Donc il faut trouver des solutions pour contrer cette équipe. Si tu sais changer de tactique, tu peux être fort »... Walid Regragui, depuis sa nomination, a souvent été loué pour sa capacité à instaurer un état d'esprit combatif et une solidarité au sein de l'équipe nationale. Cependant, lors de cette Coupe d'Afrique des Nations, ses choix tactiques, jugés par certains comme étant trop prudents ou peu variés, ont été pointés du doigt. Face à des équipes bien organisées et disposées à exploiter la moindre faille, le Maroc a semblé manquer de solutions, se reposant trop souvent sur des individualités pour faire la différence. Des changements tactiques nécessaires avant la CAN 25 L'élimination du Maroc soulève des questions importantes sur la direction future de l'équipe sous la houlette de Regragui. L'apprentissage doit être au cœur de la réflexion pour le staff technique, qui aura la tâche ardue d'analyser cette élimination et d'adapter sa stratégie pour les compétitions à venir. Avec la prochaine édition de la CAN qui se déroulera au Royaume en ligne de mire, il devient impératif de développer un style de jeu plus flexible et imprévisible, capable de s'ajuster aux différents défis tactiques posés par les adversaires. Vers un avenir prometteur Malgré cette déception, l'avenir du football marocain reste prometteur. L'équipe nationale dispose d'un vivier de talents, capable de rivaliser avec les meilleures sélections du continent africain et au-delà. La clé du succès résidera dans la capacité de Regragui et de son staff à tirer les leçons de cette élimination et à construire une équipe marocaine résiliente, versatile, et encore plus ambitieuse. La déception est certes grande, mais elle pourrait devenir le catalyseur d'une évolution nécessaire pour les Lions de l'Atlas. Les regards sont désormais tournés vers l'avenir, avec l'espoir que le Maroc saura rebondir et afficher une performance qui reflète le talent et la passion de ses joueurs et de ses supporters.