3e édition de l'AFIS 2024 Romuald Djabioh Du 9 au 10 décembre 2024, le Maroc a accueilli la 3e édition de l'Africa Financial Summit (AFIS), un événement de premier plan réunissant les principaux acteurs du monde financier pour débattre du développement du secteur financier en Afrique. Sous la thématique « la mobilisation de l'industrie financière africaine », cette rencontre a vu la participation de nombreux experts, gouverneurs de banques centrales, présidents d'autorités de régulation, représentants d'institutions ainsi que de personnalités influentes marocaines. L'objectif était de sensibiliser et d'informer un large public sur les enjeux majeurs liés à l'essor économique du continent africain. Lors de son allocution, Nadia Fettah Alaoui, ministre de l'Economie et des Finances, a souligné les efforts du Maroc pour dynamiser l'industrie financière, tant au niveau national qu'africain. Elle a mis en avant trois axes essentiels pour l'essor du secteur financier en Afrique : libérer les énergies pour mobiliser des financements innovants pour la transition écologique et l'inclusion sociale ; assurer la solidité du système financier et de sa régulation ; et améliorer la fluidité des capitaux en Afrique Poursuivant dans cette lignée, Nadia Fettah Alaoui a souligné l'importance du financement des projets clés pour le développement du continent. Elle a précisé que, selon la Banque africaine de développement, l'Afrique doit combler chaque année un déficit de financement de 108 milliards de dollars pour les infrastructures et de 250 milliards de dollars pour faire face aux besoins climatiques. « Pour attirer davantage de capitaux vers des projets durables, il est essentiel de renforcer les cadres réglementaires afin d'assurer transparence et sécurité aux investisseurs », a-t-elle conclu. Pour sa part, Sergio Pimenta, vice-président pour l'Afrique de la Société Financière Internationale (SFI), a exprimé sa satisfaction quant à l'engouement suscité par l'événement. Il a souligné que l'Africa Financial Summit (AFIS) a pour objectif de soutenir la trajectoire de développement du continent en stimulant l'écosystème financier africain. Dans le même esprit, il a exprimé sa préoccupation face à la diminution de la valeur globale des opérations de capital-investissement en Afrique. Néanmoins, il a souligné l'intérêt croissant des acteurs économiques africains pour renforcer et solidifier les investissements. Il a également affirmé la confiance de la SFI dans la résilience du continent et sa capacité à innover Sergio Pimenta a également souligné au cours de son intervention qu'une part significative des 14 milliards de dollars engagés par la SFI, soit 3,23 milliards, a été consacrée au soutien du secteur financier africain. Pour lui, cela illustre la confiance que son institution place dans les acteurs financiers africains et leur potentiel d'innovation. Sergio Pimenta a également mentionné un financement de 100 millions de dollars accordé par l'Agence Internationale de Développement (AID) pour soutenir les fonds d'investissement. Il a ensuite détaillé des axes prioritaires de la SFI, dont le renforcement du développement agricole, axé sur l'expansion du secteur et l'intégration de la technologie dans les projets de financement ; l'intensification du financement des TPME (Très Petites et Moyennes Entreprises), avec l'objectif de combler un déficit estimé à 330 milliards de dollars, dont 180 milliards pour la région nord-africaine ; divers instruments financiers pour relever les défis climatiques.
