Une victoire diplomatique et commerciale pour le Maroc : le Sahara intégré à l'accord agricole avec l'Union européenne    Violence à Leqliaa. Une enquête judiciaire est ouverte    Certaines manifestations ne sont plus pacifiques, "nous sommes devant des actes criminels" menés par une minorité d'instigateurs et de fauteurs de troubles (porte-parole du ministère de l'Intérieur)    GenZ au Maroc : Le gouvernement veut interagir avec les revendications par le dialogue    Qui est l'ambassadrice Yu Jinsong... le nouveau visage de la diplomatie chinoise à Rabat ?    Maroc Benin. Un accord de services aériens signé à la réunion de l'OACI    Mohammed VI préside une veillée religieuse pour les 27 ans de la mort de Hassan II    Football. Walid Regragui veut rester dans une dynamique positive"    Salon du cheval d'El Jadida. Promouvoir d'une culture équestre durable et tournée vers l'avenir    Moroccan athlete Aymane El Haddaoui wins gold in 400 m at World Para Athletics Championships    Young Moroccans abroad rally in support of GenZ protests    Casablanca : la police arrête un individu cagoulé muni d'un pistolet factice    Le Sénat brésilien approuve le traité d'extradition avec le Maroc    Emeutes du mercredi : 354 blessés, 3 morts et forte implication des mineurs (Bilan du ministère de l'Intérieur)    Vidéo :Tentative d'assaut conte une brigade de la gendarmerie à Lqliâa    Deux visages d'un même pays : Colère et confiance dans l'avenir    Manifestations GenZ212 : L'Istiqlal appelle au dialogue sérieux et aux solutions tangibles [INTEGRAL]    Innovation Day Casablanca 2025 : Schneider Electric mise sur le Maroc pour accélérer la transition énergétique et digitale en Afrique    Résultats semestriels : forte reprise des revenus et des bénéfices    Maroc : 65.754 entreprises créées en sept mois    Marruecos: GenZ 212 lamenta las muertes y afirma que volverán a manifestarse pacíficamente    Morocco : Interior Ministry says 70% of rioters were minors as GenZ protests leave 3 dead    Fièvre de la Vallée du Rift : alerte sanitaire dans le nord du Sénégal    La police judiciaire saisit plus de quatre tonnes de résine de cannabis à Safi    À l'occasion de la Fête nationale..le président chinois appelle à poursuivre les efforts pour faire avancer la modernisation à la chinoise    Ichem Zaher, premier Africain à réussir l'Enduroman    RDC. L'ex-président Kabila écope de la peine capitale    Israël intercepte la Flottille Global Sumud et arrête six Marocains    GenZ 213 : le 3 octobre approche, le régime algérien voit le Maroc partout    Commerce extérieur : les importations en baisse de 5,7% au T2-25    Bourse de Casablanca : ouverture en grise mine    27e anniversaire de la disparition de Feu S.M. Hassan II : Hommage à un Roi d'exception    LDC : Le PSG surprend le Barça, Hakimi et Mendes éblouissants !    Mondial U20 – Gessime Yassine, la pépite marocaine qui joue comme un patron    Leqliaa : Des éléments de la Gendarmerie Royale contraints de faire usage de leurs armes de service, dans le cadre de la légitime défense    Ligue des champions : Ismaïl Saibari sauve le PSV à Leverkusen    Chimie : CMGP Group rachète 92,5% de la CPCM    Mondial U20 : Le Maroc bat le Brésil et file en huitièmes de finale    Paralysie budgétaire aux Etats-Unis : des centaines de milliers de fonctionnaires sur la sellette    Espagne : Les députés pro-Polisario appellent Pedro Sanchez à voter contre le nouvel Maroc-UE    Street art : Fatima Ezzahra Khilad (Tima) fait voyager le vase de Safi à travers le monde [Portrait]    Salon du livre d'Oujda : ce qu'il faut savoir sur la prochaine édition (VIDEO)    La 27e édition de Jazz à Rabat clôturée avec succès    Jazz in Rabat 2025 wraps up with sold-out concerts and cross-cultural collaborations    Trois films marocains en lice aux rencontres cinématographiques de Cotonou    Un spectacle de drones illumine le site archéologique du Chellah à Rabat    Le Maroc et la Jordanie engagent un projet de jumelage entre la ville de Salt, capitale du gouvernorat de Balqa, et les cités impériales de Fès et Meknès    Ma plume saigne pour Gaza!    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Manger bio, est-ce meilleur pour la santé?
Publié dans Albayane le 07 - 09 - 2010

Le choix du bio est une "simple question de bon sens" pour certains praticiens, même s'il n'existe pas de consensus médical. "Manger bio, c'est bon pour la santé". L'affirmation sonne comme une évidence: 95% des consommateurs de ces produits déclarent choisir le bio pour préserver leur santé, rapporte le baromètre 2009 de l'Agence Bio.
L'absence de pesticides et de produits chimiques: voilà l'argument santé du bio, rappelle le Dr Laurent Chevallier, praticien attaché au CHU de Montpellier, auteur de l'ouvrage Les 100 meilleurs aliments pour votre santé et la planète (Editions Fayard). "Nous recevons régulièrement des résultats d'études au CHU montrant que les pesticides peuvent avoir un impact négatif en termes de rhumatismes, de glaucomes ou encore de maladies cardiovasculaires", explique-t-il.
Les agriculteurs sont les plus exposés
Si les études concernant l'impact des pesticides sur la prévalence des cancers sont encore rares, un lien de cause à effet a été récemment démontré. Publiée en février dernier par le Centre d'immunologie de Marseille-Luminy (CIML), l'étude en question décrit l'apparition de précurseurs de lymphomes chez les agriculteurs exposés aux pesticides.
Autres conclusions récentes, en juin dernier, du CHU de Pointe-à-Pitre et de l'Inserm: le risque de développer un cancer de la prostate chez les agriculteurs exposés au chlordécone serait de 80% supérieur à la normale. Ce pesticide organochloré, utilisé jusqu'au milieu des années 1990 dans les plantations bananières de Guadeloupe et de Martinique, serait en partie responsable de la très forte prévalence des cancers de la prostate dans les Antilles françaises.
"Pas de quoi alerter le consommateur"
Ces recherches se penchent uniquement sur les personnes directement exposées. Mais qu'en est-il des résidus chimiques présents dans nos assiettes? La situation est d'autant plus préoccupante que leur teneur est parfois supérieure à ce qui est autorisé: 3,5% des fruits et légumes issus de l'agriculture conventionnelle contiennent des résidus de pesticides supérieures aux normes, rapporte l'Agence européenne pour la sécurité alimentaire (Efsa)... qui assure toutefois qu'"aucun des pesticides évalués ne suscitait d'inquiétude pour la santé".
"Pas de quoi alerter le consommateur", renchérit le Dr Jean-Michel Lecerf, de l'Institut de Lille. Le nutritionniste insiste pour que l'on distingue l'exposition directe à laquelle sont soumis les agriculteurs et les faibles doses qui échouent dans nos assiettes. Laurent Chevallier nuance ce point de vue, regrettant que les experts n'aient "pas étudié les associations entre ces différents produits chimiques".
Des avis contradictoires
Certaines publications minimisent toutefois les bienfaits de l'alimentation bio. L'une d'elle publiée en avril dernier affirmait même que le bio pourrait être... dangereux. "La réduction des intrants chimiques, qui favorise la production par la plante de substances antioxydantes bénéfiques, favorise aussi celle de métabolites secondaires et toxines naturelles dont l'innocuité n'est pas garantie", avancent les auteurs, deux anciens de l'Institut national de recherche agronomique (Inra).
"Pendant vingt siècles, on a donc consommé des produits toxiques, ironise le Dr Laurent Chevallier. Rappelons que l'introduction des intrants chimiques est quelque chose de très récent." Sans compter que Léon Guéguen et Gérard Pascal, auteurs de cette étude, n'étaient plus à l'Inra depuis des années au moment de sa publication, rappelle-t-il.
Conflits d'intérêt?
"Ce type d'étude ne présente aucun intérêt", soupire le Dr Laurent Chevallier, qui déplore "les conflits d'intérêts" entre chercheurs et industrie agroalimentaire. Selon lui, "c'est le simple bon sens qui doit nous faire choisir le bio".
Autre exemple: pendant l'été 2009, des chercheurs britanniques dépêchés par l'Agence britannique des normes alimentaires (FSA), concluaient, après examen de 162 études sur le bio, à l'absence d'avantage notable pour la santé du côté du bio (lire à ce sujet notre article).
Une étude contestée dès sa publication. "Elle est très critiquable sur le plan méthodologique", juge le Dr Denis Lairon, directeur de recherche à l'Inserm. Un des critères de pertinence pour sélectionner les publications scientifiques à prendre en compte sur les quelques 50 000 existantes est en effet... l'emploi de la langue anglaise. Un "parti pris" qui a "éliminé du coup de nombreuses publications importantes", souligne le chercheur.
"Une plante reste une plante"
En outre, les conclusions de l'étude ne refléteraient pas honnêtement son contenu, note ce spécialiste. La synthèse des 162 études concernées montre en effet des teneurs supérieures dans les produits bio pour certains composés considérés comme bénéfiques, comme les composés phénoliques, au pouvoir anti-oxydant, le magnésium, le fer et le zinc... Des qualités nutritives déjà mises en avant dans un rapport réalisé pour l'Afssa en 2003 par ce même Denis Lairon, ou encore dans les conclusions de la Qlif, une vaste étude lancée au niveau européen en avril 2009.
Certains chercheurs, comme le professeur Luc Montagnier, prix Nobel de médecine, mettent d'ailleurs en avant les vertus des anti-oxydants présents en quantités légèrement supérieures dans les produits bio. "Une plante reste une plante", tempère le Dr Laurent Chevallier, pour qui ces observations "ne sont pas très significatives". Pour lui comme pour nombre de spécialistes, de nouvelles études d'envergure seront nécessaires pour évaluer plus finement les bienfaits de l'alimentation bio.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.
Lire aussi