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XIIIe Sommet de la Francophonie : Une machine complexe et budgétivore
Publié dans Albayane le 05 - 11 - 2010

Pratiquement au terme de ce reportage, consacré au XIIIè Sommet de la Francophonie, qui s'est tenu dans la superbe ville de Montreux située sur le Riviera suisse au bout du Lac Léman, il faudrait peut-être, tout en soulignant la quasi perfection de l'organisation helvétique de ces assises, faire mention de ce qui nous apparaît comme un élément nouveau quelque peu perturbateur pour les habitués des rencontres de ce type.
Il s'agit du relatif quasi effacement du poids et de l'influence de la France dans cette galaxie où, pendant plus de quarante années, elle a pesé d'une manière sensible sur le mouvement initié, selon la vulgate entretenue depuis les débuts, par les Norodom Sihanouk (Cambodge), Senghor (Sénégal), Diori (Niger) et Bourguiba (Tunisie).
S'en serait-on aperçu si le Président français Nicolas Sarkozy n'avait été assez désinvolte pour ne passer, dans la cité, vaudoise où se sont réunis une quarantaine de chefs d'Etats, de gouvernements et de délégations, que cinq petites et brèves heures – cérémonie d'ouverture, déjeuner officiel compris !
La situation socialement et politiquement tendue en France, avec grèves, manifestations politiques et autres troubles, a été avancée par quelques membres de la délégation française sans pouvoir convaincre personne. Ceci d'autant que au cours de son discours, très excité comme à l'accoutumée, le président Sarkozy a paru minimiser le rôle que pourrait toujours jouer sur le plan mondial «l'Organisation Internationale de la Francophonie» (OIF), affirmant que tout ce qui était important se passerait ailleurs, entre autres, au sein des G8 ou au G20…
Certes, contrairement à ses mauvaises habitudes illustrées notamment par l'ignoble discours de Dakar où il osait affirmer que le drame de l'Afrique était de n'avoir pas pu entrer dans l'Histoire, devant l'audience francophone réunie dans une salle comble et attentive, le Président Sarkozy a clamé, avec véhémence et avec des accents démagogiques, son indignation que le continent subsaharien ne soit pas représenté par un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies.
Une fois parti de Montreux comme il était arrivé, c'est-à-dire par hélicoptère, il a passé le témoin à son ministre des Affaires étrangères, monsieur Bernard Kouchner, devenu chef de la délégation française dans laquelle monsieur Jean-Pierre Raffarin, l'ancien Premier ministre du Président Jacques Chirac, a occupé directement un rôle muet surprenant dès lors que l'on se rappelle qu'il est très officiellement le délégué national à la Francophonie pour l'Hexagone.
Pour sa part, le ministre Kouchner ne s'est pas distingué par un enthousiasme débordant à l'égard de la Francophonie comme à l'endroit de l'OIF.
Le «ministre démissionnaire», tel qu'on l'a désigné par un brin de dérision à Montreux, s'est toutefois ingénié à attirer l'attention sur lui en lançant un slogan aussi incongru que sibyllin, du moins dans l'aire francophone militante, qu'il était personnellement «contre la guerre des langues», faisant manifestement allusion à l'hégémonie de l'anglais dans tous les continents et, peut-être, de la vanité d'entreprendre quoi que ce soit pour essayer d'endiguer ce phénomène qui a débuté au commencement du siècle écoulé, le vingtième, grâce surtout à la suprématie acquise par les Etats-Unis d'Amérique.
On n'est pas loin donc de penser que la France serait en train de passer la main dans la vocation de «leader» affirmé (un mot anglais, quel horreur !) de la Francophonie agressive au Québec où les gens se mobilisent, avec foi et ardeur, pour la promotion de la langue française face à la submersion particulièrement dans le continent nord-américain par la langue de William Shakespeare et d'Edgar Poe.
Néanmoins, la France reste le principal bailleur de fonds de l'O.I.F, suivie du Canada, de la Suisse et de la Belgique, qui elle, se trouve gravement empêtrée dans ses graves querelles constitutionnelles, communautaires et linguistiques.
Malgré ces signes qui semblent un tantinet négatif, l'optimisme est de rigueur à «l'Organisation Internationale de la Francophonie», entretenu par un Secrétaire général, monsieur Abdou Diouf, revigoré par sa reconduction pour la troisième fois – et à l'unanimité. On le serait à moins, tout le monde sans exception lui a tressé des louanges insistant sur les qualités éminentes du personnage plutôt que sur le bilan de l'O.I.F, actuellement adulte pleinement et débordant de… projets les uns plus mirifiques que les autres.
Une question se pose récurrente. Est-ce que l'O.I.F possède vraiment les moyens humains, mais surtout financiers, pour réaliser sans aléas toutes ses promesses dont nous avons fait état dans la précédente livraison de notre reportage. Le budget pour cette année, et aussi jusqu'à 2013, n'a pas l'air de bouger dans le sens de la hausse – d'autant qu'en ces années de vaches maigres, crises répétitives obligent, les donateurs dorénavant se déclarent très rares. Cela fait que les principaux opérateurs de la Francophonie institutionnelle («Agence universitaire de la Francophonie», «TV 5 Monde», «Association internationale des maires francophones», «Université Senghor d'Alexandrie»), ainsi que l'importante structure de l'O.I.F («Secrétariat général», «Administration et coopération», «Institut de la Francophonie Numérique», «Comité International des Jeux de la Francophonie») et enfin le réseau important des représentations permanentes auprès des Nations Unies à New York et à Genève, auprès de l'Organisation de l'Unité Africaine et de la Commission Economique pour l'Afrique des Nations Unies, auprès de l'Union Européenne), sans compter les différents bureaux régionaux et antennes (Afrique de l'Ouest – Lomé ; Asie) Pacifique–Hanoï, Europe Centrale-Bucarest ; Etats de la Caraïbe-Port au Prince, avec une absence notable pour le Maghreb, grand espace de la Francophonie pourtant…)
Cette toile d'araignée, lourde à plus d'un titre, est onéreuse et ne semble pas se résoudre à une quelconque cure d'amaigrissement rationnelle. D'où la crainte de voir se profiler des lendemains peu sûrs.
La prochaine (et dernière) verra ce qu'il pourrait en être pour la Francophonie, en route vers son cinquantenaire qui en est maintenant à quelques encablures.
(A suivre)


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