Sous Pedro Sánchez, plus de 272 000 Marocains ont obtenu la nationalité espagnole, un flux inédit concentré sur certaines régions espagnoles    Rabat « De mes soucis elle a pleuré » : Un vers qui unit, un recueil qui inclut    Festival national du film 2025 : "La Mer au loin" de Saïd Hamich triomphe à Tanger    Le Maroc restaure un haut lieu du patrimoine hébraïque tandis que l'Algérie rase une synagogue historique    Vol de bijoux au Louvre: deux hommes en garde à vue    Hakimi : « Heureux d'avoir marqué, remporter le Ballon d'Or Africain serait une fierté »    Aéroport Mohammed V : Arrestation d'un Franco-algérien poursuivi par les autorités françaises    Interview avec Idriss Iounousse : «L'objectif du SIC est de démocratiser l'accès aux compétences numériques»    Cinquante ans après la Marche Verte : Laâyoune renouvelle son serment envers le Roi et la Nation    UM6P : Clôture du programme national de formation au numérique et à l'IA au profit des enfants    Entre mémoire et culture, le Maroc à l'honneur à Bruxelles    Championnat mondial de handball U17 : Maroc - Brésil ce soir    Avant FAR–Horoya : les Lionceaux « militaires » champions du monde U20 célébrés aux côtés de la légende Mohamed Timoumi    Liga: JOUR DE CLASICO    Coupe de la CAF: L'Olympique de Safi en phase de poules    Produits du Sahara : L'UE négocie avec le Maroc les contours du «mécanisme budgétaire»    France : La GenZ Maroc commémore le 60e anniversaire de l'enlèvement de Mehdi Ben Barka    Vers un Maroc sans charbon en 2040, sous condition de financement international    Amsterdam accueille la 10e rencontre économique de la Fondation Trophées Marocains du monde    Une délégation parlementaire italienne salue la dynamique de développement à Laâyoune-Sakia El Hamra    Sahara : Antonio Guterres met en avant la coopération exemplaire du Maroc avec la Minurso    Argentine : Le président Milei ouvre le marché des changes aux Américains    Agadir: Réception de 70 nouveaux autobus de transport urbain    Maroc : arrestation à Casablanca d'un ressortissant russe recherché par Interpol pour terrorisme    À El Kelâa des Sraghna, la police saisit 2 040 comprimés psychotropes et arrête deux trafiquants présumés    Bien boire, bien manger... et se marrer!    Tanger: Plus de 400 MDH pour la réduction des disparités territoriales et sociales    Les 500 Global 2025: Tanger-Tétouan-Al Hoceima pèse 15 % de l'économie nationale    Cybercriminalité: Le Maroc signe le Traité de l'ONU à Hanoï    Essaouira : le Festival des Andalousies Atlantiques fête son 20ème anniversaire    El fútbol femenino: El equipo de Marruecos A cae en un partido amistoso ante Escocia    Football féminin : L'équipe du Maroc A s'incline en match amical face à l'Ecosse    CAN Maroc 2025 : Lancement des offres d'hospitalité et de la 2e phase de vente des billets    Morocco's Atlas Lionesses fall to Scotland 2-1 in Casablanca friendly    Marsa Maroc y CMA Terminals desarrollarán terminal de contenedores en Nador West Med    Inauguration de l'Organisation internationale de la médiation à Hong Kong pour renforcer le droit international    Maroc - Algérie : Les chances de la Pax Americana [INTEGRAL]    SM le Roi adresse un message de condoléances et de compassion aux membres de la famille de feu Mohamed Razin    Scandale politique en Algérie : la fuite d'un sénateur vers l'Espagne, signe d'un régime à bout de souffle ?    Port Nador West : Marsa Maroc et CMA CGM scellent un accord    Coupe du monde féminine U17 : La sélection nationale progresse au fil des matchs    Médiateur du Royaume: L'accès à la plateforme MARFI9I ouvert aux usagers du «Pass Jeunes»    Energie : le pétrole bondit après les sanctions américaines sur deux groupes pétroliers russes    Domaine privé de l'Etat : 148 projets approuvés pour une superficie globale de 20.771 Ha au S1-2025    Académie des Arts : la Fondation Al Mada donne un nouvel élan à la jeunesse créative    « Croissance » : un voyage gospel entre ciel et terre    Football : 50 ONG appellent Fouzi Lekjaa à intégrer l'amazigh    Téhéran étend méthodiquement son influence politique, économique et religieuse en Tunisie pour garantir un ancrage en Afrique du Nord alerte un rapport israélien    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Rapport de l'Observatoire marocain des violences faites aux femmes : La menace d'assassinat en recrudescence
Publié dans Albayane le 26 - 11 - 2010

Malgré la baisse du nombre des cas enregistrés des femmes battues entre 2008 et 2009, la violence fondée sur le genre garde toujours son essence. Selon le 2ème rapport de l'Observatoire marocain des violences faites aux femmes, l'agression psychologique, corporelle et sexuelle ainsi que la menace d'assassinat sont les formes de violence qui trouvent un terrain fertile dans notre société. Le rapport, le second du genre, fait montre de la proportion inquiétante que prend la violence fondée sur le genre. La gangrène des stéréotypes sur la femme, réconfortée par l'absence d'un cadre juridique qui la prohibe, favorise, de facto ce phénomène.
En 2009, 26077 actes de violence, tous types confondus (physique, juridique, sexuel, économique et psychique), ont été perpétrés sur 4044 femmes, soit un taux de 6 faits d'agression différente exercée sur chacune des femmes. L'on peut déjà souligner qu'à ce niveau une baisse importante est remarquée comparativement à l'année 2008 (34242 cas).
N'empêche que cet indice dégage le voile sur une réalité toujours dure qu'est la résistance de la violence du genre. Ceci, tout en sachant, que les cas non recensés sont plus importants, vu que peu de femmes osent encore dénoncer la violence surtout celle à caractère conjugal ou au sein du foyer familial.
La violence prend pour principales victimes (les femmes âgées entre 18 et 40 ans 70% des cas recensés. Les mariées représentent 55,32% des cas, suivies par les mères célibataires (29,9%.)
La violence fondée sur le genre n'a pas de limites. Elle touche tous les profils des femmes mais à des proportions différentes.
Le rapport fait ressortir que les femmes analphabètes sont la principale cible de violence (27,61%). Plus les femmes sont avancées dans le niveau scolaire, moins elles sont victimes de la violence. En effet, les femmes battues à niveau scolaire primaire sont de 22,33% des cas recensés, le secondaire (19,19%), le lycée 14,22% et le supérieur (6,65%).
L'agression sur le genre est aussi synonyme de fragilité économique de la femme, explique le rapport. La dépendance financière de la femme la rend plus exposée à la violence.
Les femmes au foyer constituent ainsi le plus grand nombre des victimes (43,62%), talonnées par celles en chômage (16%). Par contre, les femmes qui travaillent représentent 13,67%.
Si les actes de violence sur le genre sont nombreux et divers, celui psychologique est classé au premier rang avec un nombre de 13174 cas. Cette forme de violence a augmenté par rapport au chiffre de 2008(9741 cas).
L'on constate, par ailleurs, la recrudescence remarquable de la menace d'assassinat à l'encontre des femmes (1064 cas).En 2008, elles étaient 549 cas à l'avoir déclaré.
La violence physique se situe au deuxième rang (5539). Les statistiques recueillies par les centres d'écoute montrent par, ailleurs, que la violence sexuelle est aussi de mise quoi qu'elle se positionne en dernier (1282cas). Le tabou qui enveloppe ce genre de violence n'encourage pas les femmes à le dénoncer.
Par ailleurs, Le rapport démasque pour la première fois le viol conjugal qui représente 170 cas de l'ensemble de la violence sexuelle.
Impact à plusieurs degrés
La violence fondée sur le genre a, de prime abord, des conséquences dramatiques sur l'intégrité corporelle. 47 femmes battues sont devenues invalides. La violence fondée sur le genre entraîne, par ailleurs, la transmission des maladies sexuelles (80 cas).L'avortement constitue aussi l'une des répercussions de l'agression physique sur la femme (53 cas). L'impact est également d'ordre économique et touche la stabilité de la famille et des enfants. Ainsi, 33,01% des cas recensés perdent leur domicile conjugal.38, 7% des femmes doivent faire face seule aux dépenses quotidiennes de leur famille. L'impact social de la violence est aussi important. 32,6% des femmes victimes sont condamnées à l'isolement. La grossesse non désirée constitue également l'un des résultats de la violence (18,73%).
Les enfants se trouvent, par voie de conséquences, victimes de la violence exercée à l'encontre de leur mère. 20,62% enfants souffrent de l'instabilité familiale. Les séquelles sur leur scolarité sont non des moindres. Ainsi, 14,65 enfants sont exposés à l'échec et 8,51% des cas à la déperdition scolaire.
Le rapport a présenté une série de recommandations afin de stopper la violence fondée sur le genre. Il appelle, entre autres, à l'intégration de la lutte contre la violence du genre dans les politiques publiques, l'harmonisation de la législation marocaine avec les dispositions de la Convention internationale de lutte contre toutes les formes de violence à l'égard des femmes (CEDAW), l'affectation d'un budget au programme de lutte contre cette violence. Sur le plan juridique, l'observatoire appelle à la mise en place d'un cadre juridique spécifique à la violence fondée sur le genre et la réforme du code pénal.
Violence contre les femmes
Le crime le plus répandu et le moins puni
En temps de guerre comme de paix, les viols et violences sexuelles restent le plus souvent impunis à travers le monde, dénoncent mardi les Nations Unies, à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence contre les femmes. «La violence contre les femmes est le crime le plus répandu et le moins puni à travers le monde», a déploré la directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), Thoraya Ahmed Obaid.
Une analyse partagée par la Haut Commissaire auxdroits de l'homme, Navi Pillay, pour qui les viols en temps de guerre sont encore «manifestement négligés par tous les acteurs». «Le viol est un crime qui doit être puni et ce aux yeux de tous, si l'on veut mettre fin au cycle de la violence sexuelle», a-t-elle ajouté. Elle a aussi fustigé l'impunité qui protège les hommes contre les sévices infligés aux femmes en temps de paix. «Dans certaines sociétés, les hommes savent parfaitement que s'ils battent, blessent ou même tuent leurs femmes ou leurs filles, ils ne seront pas jugés», a-t-elle déploré.
Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans un message à l'occasion de la Journée, souligne que « le nombre effectif de cas de violence sexiste commis est bien supérieur au nombre d'infractions signalées », en partie parce que « le viol suscite le mépris » et parce que dans certains cas les femmes seront punies deux fois, une fois par le viol, une fois par le système judiciaire qui les accusera «faussement de crimes d'adultère». Ban Ki-moon a mis en lumière aussi l'âge des victimes : une victime sur trois qui porte plainte en Haïti a moins de 13 ans, au Libéria la majorité des cas concerne des filles de 12 ans et même certaines de moins de 5 ans. La violence contre les femmes, souvent sous-estimée, est rarement punie. Les femmes et les fillettes subissent des violences de façon disproportionnée, en temps de paix comme en temps de guerre. Ces actes peuvent être le fait de l'Etat, du groupe social ou de la famille. Le droit de vivre à l'abri de la violence est un droit humain fondamental.
De son côté, l'actrice Nicole Kidman, ambassadrice itinérante de l'UNIFEM, était présente lors d'une conférence de presse à New York. En réponse à la question d'une petite fille écrivant pour le journal de son école, elle a espéré que cette Journée serait l'occasion pour les enfants et parents de tous âges de réfléchir aux diverses formes que pouvaient prendre les comportements abusifs contre les femmes.
Pour sa part, le Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) a annoncé le financement de 23 projets dans le domaine de la lutte contre les violences faites aux femmes pour un montant de 19 millions de dollars.
Le total des fonds alloués à de tels programmes a quadruplé depuis l'année dernière et il s'agit donc d'une tendance très encourageante, selon la directrice exécutive de l'UNIFEM, Inès Alberdi, qui a estimé que la campagne lancée par le Secrétaire général, «Unis pour mettre fin à la violence contre les femmes» [UNiTE to End Violence against Women] a créé un élan.
Mais les fonds peinent encore à répondre à la demande : les demandes de bourses se sont élevées à 525 millions de dollars cette année, notamment pour des projets dans les pays en développement et dans ceux où la violence sexuelle est devenue une arme de guerre.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.