La Macédoine du Nord qualifie le plan marocain d'autonomie de base exclusive pour le règlement du différend au Sahara    Sino-Maroc : 50 ans de coopération médicale au service de l'humanité    Jouahri: les cryptoactifs présentent «des risques de blanchiment d'argent et de désintermédiation excessive»    La SRM Casablanca-Settat lance sa deuxième vague de recrutement : plus de 400 postes à pourvoir    «Le Maroc fut le premier à soutenir Umkhonto weSizwe» : le MKP défend fortement Jacob Zuma après les attaques de l'ANC    Bourse : l'immobilier n'a plus la cote    Agriculture : les exportations de concombre explosent    Crise humanitaire en vue : le HCR alerte sur la baisse des financements    Cinéma : "Eddington", une Amérique à la dérive dans le huis clos d'une petite ville    Chambre des Représentants: Clôture mardi de la 2e session de l'actuelle année législative    Interview exclusive avec Mme Sanaa Merouah : « À Murcie, les Marocains s'imposent comme un atout majeur de développement »    Conflit : L'Etat congolais et le M23 parviennent à un cessez-le-feu    Togo. Frontières fermées le jour des municipales    Transports publics : Tolérance zéro face aux incivilités et vandalisme    Mondial 2030 : le Maroc opte pour un financement sans dérive budgétaire    Rugby. Le Zimbabwe en route pour la Coupe du Monde après 32 ans d'absence    Après El Aynaoui La Roma vise un second Marocain    Justice : Les peines alternatives entrent en vigueur le 22 août    Des chercheurs français réalisent de nouvelles avancées contre l'Alzheimer    Saisie à Azemmour d'une importante cargaison de drogue à Azemmour    Feu de forêt à Tétouan : intervention massive avec quatre avions Canadair    Eclipse solaire totale du 2 août 2027 : le Maroc au cœur d'un phénomène astronomique d'exception    Températures prévues pour le mardi 22 juillet 2025    Maroc–Macédoine du Nord : De nouveaux accords pour renforcer la coopération    Fehd Benchemsi et Hasba Groove électrisent les Doukkala : Quand les rythmes Gnaouis rencontrent le jazz et le funk au Mazagan Concerts    El Akademia 2025 : Cultures en dialogue, musiques en fusion    Benny Adam et Stormy font vibrer le Coca-Cola Food Fest    Le Roi Mohammed VI salue l'amitié unissant le Maroc et la Belgique    «Le Monde» accusé de collusion rédactionnelle avec Mehdi Hijaouy, impliqué dans de graves délits    Ryanair impose la carte numérique à partir du 3 novembre, mais le Maroc résiste à la dématérialisation    Ouahbigate : le Parti marocain libéral pourfend l'impunité fiscale, politique et institutionnelle sous Aziz Akhannouch    Tanger Med : 25 kilos de cocaïne interceptés dans un conteneur frigorifique    Agriculture: La BAD approuve un financement de 100 millions d'euros au Maroc    Des cyberattaques visent un service de Microsoft, le FBI sur le coup    Gaza : troisième phase de la campagne marocaine d'aide humanitaire    Revue de presse de ce lundi 21 juillet 2025    Officiel : Neil El Aynaoui rejoint l'AS Roma    Espagne : Arrestation d'un Marocain recherché par Interpol    Argentine : Une mission commerciale attendue au Maroc    Chypre: Erdogan insiste sur une solution à deux Etats pour l'île divisée    Basket/Division Excellence hommes : L'AS Salé rejoint le FUS Rabat en finale    Superman de nouveau en tête du box-office nord-américain    C'est officiel : Neil El Aynaoui rejoint l'AS Roma avec un contrat jusqu'en 2030    Basket / DEX(h) : Le FUS surclasse le MAS pour une place en finale des play-offs    MAGAZINE - Souheil Ben Barka : fluide planséquence    CAN de rugby à XV (Ouganda-2025) : le Maroc termine à la 6è place    Cinéma : Voici les projets admis à l'avance sur recettes au titre de la 2e session de 2025    Cinéma: La Commission d'aide dévoile sa liste    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Les liaisons dangereuses de l'Espagne avec un régime gênant : les affaires qui tuent
Publié dans Albayane le 02 - 03 - 2011

Le réveil de la nation arabe a eu des conséquences non seulement pour ses peuples mais également sur les relations qu'entretenaient les puissances occidentales avec des dirigeants despotes. Si pour les peuples de la Tunisie, d'Egypte et de la Libye, les révoltes ont permis de balayer des régimes corrompus, inhumains et abjects, celles-ci ont révélé aussi l'engouement que des hommes d'affaires européens ont eu pour conclure des contrats alléchants avec des dirigeants sans scrupules et intraitables avec leurs peuples. Outre les bénéfices récoltés, des accords commerciaux ont placé certains gouvernements dans des situations embarrassantes face à l'opinion publique. D'autres ont dû, dans un geste sans précédent annoncé d'annuler des contrats commerciaux eu égard à la nouvelle donne politique générée par l'irruption des révoltes populaires dans le monde arabe. C'est le cas de l'Espagne, dont les ventes d'armes à la Libye, est une rubrique importante dans les exportations vers ce pays.
Il suffit d'explorer les rapports de conjoncture du ministère du Commerce espagnol, des révélations de diplomates étrangers parues dans la presse ou les bulletins du ministère espagnol du Commerce pour avoir une idée de l'intense commerce d'armes entre Madrid et Tripoli. C'est la raison pour laquelle, le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero s'est empressé, peu après le déclenchement de la révolution du peuple libyen, d'annoncer la prohibition de la vente de tout type d'armement au régime Kadhafi. Conformément au Code de Conduite de l'Union Européenne (UE) et aux résolutions adoptés par l'ONU et l'UE en cette matière, il a décidé de révoquer ipso facto les contrats conclus dans ce sens par des entreprises espagnoles. Cependant, les commentaires sur ces contrats ne cessent d'alimenter les débats sur la viabilité d'entretenir des relations avec des régimes dictatoriaux.
Depuis 2005, l'Espagne a exporté vers la Libye des armes pour une valeur de 10,5 millions d'euros, selon le Secrétariat d'Etat espagnol de Commerce qui a omis de donner des détails sur le type d'armement vendu. En 2006, l'Espagne a exporté vers ce pays des armes pour un montant de 25.953 euros, chiffre qui sera porté à trois millions d'euro en 2008 pour la vente de lance-grenades, selon le ministère espagnol du Commerce.
Les contrats de vente de nouveaux équipements de vision nocturne ont été révoqués par le gouvernement en vertu d'une loi, promulguée en 2007, qui disposent que les ventes d'armes seront annulées lorsque le pays destinataire serait impliqué dans tout type d'affrontement armé ou lorsqu'il serait démontré qu'il y ait une violation des droits humains.
En réalité, le commerce d'armes avec la Libye a connu une forte impulsion en décembre 2007, lors de la visite de Kadhafi en Espagne. A en croire un télégramme de Wikileaks, diffusé par le quotidien norvégien Aftenposten et repris par le quotidien gratuit espagnol 20minutos (4.028.083 de lecteurs), le gouvernement espagnol avait signé lors de cette visite des accords en matière de défense d'une valeur de 1,5 million d'euros. L'ex-ambassadeur des Etats-Unis à Madrid, Eduardo Aguirre, avait signalé dans un de ses télégrammes que le gouvernement espagnol tablait sur des investissements en Libye qui pourraient atteindre 12,3 milliards d'euros, dont 12% des exportations comportaient du matériel de défense et aéronautique. Selon le télégramme, 7,3 milliards d'euros seraient placés dans des infrastructures ; 3,5 milliards seront destinés au secteur énergétique et 1,5 milliard pour la défense sans donner de détails sur les équipements militaires à exporter.
En l'espace d'un an, les exportations d'armement espagnol vers la Libye ont augmenté de 7.700% passant de moins de 50.000 euros en 2007 à 3,84 millions d'euros en 2008. L'Espagne a vendu, en 2009, pour un montant de 12,7 millions du matériel à double usage de technologie civile qui pourrait être utilisé à des fins militaires.
Au premier semestre de 2010, indique un bulletin du ministère espagnol de Commerce, la Libye a acheté de l'Espagne pour une valeur de 7,9 millions d'euros, des équipements infrarouges et d'images pour radars, et aéronavals.
Ce commerce avait été formalisé officiellement entre les deux pays, lorsqu'en octobre 2003, l'ex-chef du gouvernement espagnol, le conservateur José María Aznar, avait effectué une visite à Tripoli. Cependant, les investissements espagnols vont connaître une forte impulsion à partir de 2008.
Tous les accords en matière d'armement avec la Libye risquent aujourd'hui de connaître la même fin que le régime en place. Pour des intérêts économiques et géopolitiques, les relations de l'Espagne avec la Libye font partie du réseau de liens forts qui l'unissent à certains pays de la rive sud de la Méditerranée, victimes du totalitarisme, de la corruption et du népotisme. Elle dépend fortement, en matière énergétique, des importations du pétrole libyen (14% de ses besoins) et du gaz algérien (33% de ses besoins). Pour ces raisons, elle emboîte le pas aux autres membres de l'UE, peu enclin à se préoccuper du destin des peuples de la région, de l'instauration de la démocratie ou du respect des droits de l'homme. Avec les révolutions populaires en Tunisie, en Libye et en Egypte, l'UE est désormais appelée à revoir sa politique extérieure à l'égard du monde arabe. Celle-ci devra surtout agir pour le respect des richesses des peuples et enterrer les pratiques néo-coloniales qui se nourrissent du clientélisme et de la complaisance à l'égard des dirigeants peu respectueux de leurs peuples.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.